En Italie, une petite ville de la région des Pouilles frappe fort. Pour lutter contre la désertification, Presicce-Acquarica propose jusqu’à 100 000 euros pour s’installer dans cette belle ville italienne et redonner vie à ses maisons abandonnées. Un plan audacieux, déjà salué dans toute l’Europe.
Alors que les grandes métropoles européennes peinent à répondre à la crise du logement, certaines communes rurales jouent une autre carte, celle de la renaissance par l’humain. C’est le pari de Presicce-Acquarica, petite ville ensoleillée du sud de l’Italie, qui propose un incitatif rare, jusqu’à 100 000 euros de subventions pour qui s’engage à y vivre et rénover une maison. Une démarche ambitieuse, pensée pour relancer l’économie locale tout en préservant le charme authentique des villages italiens.
s’installer dans cette belle ville italienne magnifique, mais désertée
Nichée au cœur du Salento, à quelques kilomètres des plages turquoises de la mer Ionienne, Presicce-Acquarica est l’une de ces communes italiennes au charme intact mais en proie à une lente désertification. Comme de nombreuses autres villes rurales en Italie, elle voit sa population fondre d’année en année. Les jeunes partent, les écoles ferment, les maisons se vident.
Pour faire face à cette crise silencieuse, les autorités locales ont lancé un programme de relance spectaculaire, offrir une aide financière pouvant atteindre 100 000 euros aux personnes prêtes à s’installer et à rénover un bien immobilier dans la ville.
Une enveloppe généreuse, mais conditionnée
Contrairement à d’autres programmes de « maisons à un euro », cette initiative va plus loin : il ne s’agit pas simplement d’acheter un bien, mais de s’y installer et de le faire revivre. La prime varie entre 20 000 et 100 000 euros, selon la nature du projet :
- 80 000 € pour la rénovation d’un bien ancien
- 20 000 € supplémentaires pour l’achat d’un logement
Mais attention, l’unique condition est de s’engager à résider dans le logement pendant au moins dix ans. Faute de quoi, la subvention devra être remboursée.

291 demandes déjà déposées à Presicce-Acquarica
Le projet a été lancé en mai 2025, et la première phase s’est clôturée le 30 juin. Résultat, près de 300 candidatures reçues, preuve de l’intérêt croissant pour une nouvelle vie, loin de l’agitation urbaine.
Les versements seront étalés entre trois et quatre mois. Les maisons concernées sont généralement situées dans le centre historique, parfois en ruines, mais avec un potentiel architectural certain.
Presicce-Acquarica, parfois surnommée la « Florence des Pouilles », regorge de trésors cachés : ruelles pavées, maisons aux façades baroques, caves à huile souterraines, champs d’oliviers à perte de vue. Avec seulement 5 500 habitants, la commune offre un cadre de vie paisible et une vraie immersion dans la culture italienne.
Cependant, comme le note le maire Marco Rollo, certains défis demeurent : “Nous avons un bureau de poste, une école, mais pas encore de cabinet médical généraliste. Nous faisons le nécessaire pour améliorer cela.”
Ce plan cible aussi bien les jeunes couples, les familles avec enfants ou les retraités étrangers cherchant un lieu de vie paisible. Le maire espère que cette démarche insufflera une nouvelle dynamique : “Nous voulons donner une deuxième vie à nos maisons abandonnées, et une chance à ceux qui rêvent de s’installer en Italie.”
Un programme soutenu par la région et l’État
Depuis quelques années, plusieurs villes italiennes rivalisent d’imagination pour repeupler leurs centres historiques :
- Sambuca (Sicile) et ses maisons à 1 €
- Troina (Sicile), qui propose des primes aux nouveaux résidents
- Teora (Campanie), avec 150 € de loyer offert par mois
- Mais Presicce-Acquarica se distingue par le montant élevé de l’aide, parmi les plus généreuses à l’échelle européenne.
Ce programme s’inscrit dans un plan régional de revitalisation rurale, soutenu par la région des Pouilles et l’État italien. L’objectif, éviter la disparition de 33 communes menacées par la désertification démographique d’ici 2040.
Pour le maire, il ne s’agit pas d’un coup médiatique, mais bien d’une stratégie durable : “Nous avons les paysages, la culture, les traditions. Il ne manque que les habitants.”