Deux hommes ont été arrêtés à Taskriout, en lien avec des jeux de hasard électroniques illégaux. L’enquête a permis de découvrir l’origine des euros saisis en Algérie, issus d’un réseau clandestin lié à des paris en ligne non autorisés. Des applications comme 1xBet étaient utilisées pour ces opérations interdites.
L’enquête s’est déclenchée à la suite d’un appel anonyme reçu par les services de police via la ligne verte 1548. Un signalement indiquait qu’un homme proposait illégalement des jeux de hasard électroniques à proximité du parc communal de Taskriout, dans la wilaya de Béjaïa. Rapidement, une patrouille a été envoyée sur place et a procédé à l’interpellation d’un suspect de 24 ans, pris en flagrant délit.
Lors de la fouille corporelle, les agents ont saisi un téléphone portable utilisé comme principal outil d’exploitation de cette activité illégale. L’analyse du contenu numérique de l’appareil, réalisée en coordination avec les autorités judiciaires compétentes, a révélé plusieurs applications de paris sportifs et de jeux de casino en ligne. Des captures d’écran, vidéos et messages publicitaires destinés à recruter de nouveaux utilisateurs ont également été retrouvés.
Euros saisis en Algérie et soupçons de blanchiment d’argent
Le téléphone contenait des échanges détaillant les processus de création de comptes, d’achat de jetons et de transfert de crédits, souvent liés à des plateformes connues comme 1xBet. Une perquisition menée au domicile du mis en cause a permis de découvrir une somme de 750 000 dinars algériens ainsi que 8 825 euros saisis en Algérie, supposés provenir directement de cette activité.
L’enquête s’est rapidement élargie avec l’interpellation d’un deuxième individu, un étudiant universitaire de la même localité, suspecté d’être impliqué dans la gestion technique et la promotion du réseau. Les deux hommes ont été placés en détention provisoire après leur présentation devant le parquet de la juridiction compétente.
Les faits reprochés relèvent de plusieurs infractions : violation de la réglementation sur le change et les mouvements de capitaux vers et depuis l’étranger, exploitation de jeux de hasard sans autorisation et soupçon de blanchiment d’argent. La présence de devises étrangères en espèces constitue un indicateur classique de manœuvres visant à dissimuler l’origine réelle des fonds.

Jeux de hasard illégaux et contrôle des flux financiers
Les opérations de jeux en ligne, bien que techniquement accessibles depuis l’Algérie, demeurent strictement encadrées par la législation nationale. Aucune autorisation n’a été délivrée à des plateformes telles que 1xBet pour y opérer légalement. Toute activité de ce type est donc considérée comme une infraction à la loi sur les jeux de hasard et peut entraîner des poursuites pour exercice illégal et blanchiment.
Par ailleurs, les montants en devise saisis relèvent d’une infraction au code des changes. En Algérie, le transport ou la détention de devises sans déclaration douanière ou autorisation préalable est passible de sanctions pénales. Les autorités douanières et judiciaires collaborent régulièrement avec les services de sécurité pour freiner les circuits non officiels de capitaux.
Le cas de Béjaïa illustre les risques croissants liés à l’essor des jeux en ligne sans contrôle réglementaire. Les plateformes de paris attirent souvent des jeunes utilisateurs, notamment des étudiants, par des gains rapides et la possibilité de générer des revenus depuis un simple smartphone. En réalité, ces opérations s’inscrivent dans un schéma complexe mêlant contournement des circuits bancaires, flux financiers informels et activités illicites.
Répression renforcée des réseaux numériques illégaux
Les services de police de la wilaya de Béjaïa, en coordination avec les autorités judiciaires et les cellules spécialisées dans la cybercriminalité, multiplient les opérations de démantèlement de réseaux exploitant les paris en ligne. L’absence d’un cadre légal clair en Algérie pour les plateformes étrangères crée une zone grise, souvent exploitée par des individus à la recherche de revenus faciles.
Les applications comme 1xBet, souvent hébergées à l’étranger, échappent au contrôle des régulateurs algériens, rendant difficile le traçage des fonds et des utilisateurs. Cette affaire soulève également la question du rôle des influenceurs locaux, parfois engagés pour faire la promotion de ces plateformes en contrepartie de commissions sur les inscriptions ou les mises effectuées par leurs abonnés.
Pour les autorités, l’enjeu dépasse la simple sanction pénale. Il s’agit aussi de protéger les utilisateurs, en majorité jeunes et vulnérables face à l’illusion de gains faciles. La présence d’euros saisis en Algérie dans ce dossier est un élément tangible qui alimente la vigilance croissante des services concernés.
Le suivi judiciaire de cette affaire sera attentivement observé, tant pour ses implications financières que pour son impact sur la régulation des usages numériques dans un contexte où les flux monétaires informels restent difficiles à contenir.