La future hausse de la CSG pour certains retraités français fait déjà trembler les budgets. Près de 6 millions de personnes pourraient voir leur pension diminuer. Voici les seuils et les profils directement visés.
C’est une ligne discrète sur une fiche de paie, mais un montant bien réel sur une année. La Contribution sociale généralisée (CSG), cet impôt quasi invisible prélevé sur les pensions, pourrait bientôt coûter plus cher à des millions de retraités français. En toile de fond, le budget 2026, un déficit colossal à combler, et une équation politique délicate. Si la hausse de la CSG est actée, ce sont jusqu’à 432 € par an qui pourraient s’envoler pour près de 5,5 millions de pensionnés. Qui sera concerné, quand, et que peut-on anticiper dès maintenant ?
Une réforme budgétaire qui pourrait coûter cher aux retraités français
Dans un contexte où l’État cherche désespérément à réduire un déficit public grandissant, le gouvernement prépare des ajustements fiscaux qui n’épargneraient plus les retraités. Si jusque-là, ils avaient échappé aux vagues d’austérité successives, les choses semblent changer dès le projet de loi de finances 2026.
Une piste sérieusement étudiée, l’augmentation de la CSG pour les retraités soumis au taux plein. Aujourd’hui, ils contribuent à hauteur de 8,3 %, contre 9,2 % pour les salariés. Le gouvernement envisagerait donc d’aligner ces taux, une proposition soutenue par les organisations patronales et qui, pour l’instant, ne suscite pas d’opposition majeure du côté syndical.
Qui sont les retraités concernés par cette hausse de la CSG ?
Environ 5,5 millions de retraités, soit près de 30 % de l’ensemble des pensionnés français, pourraient voir leur pouvoir d’achat amputé si la hausse de la CSG est adoptée dans le budget 2026. Aujourd’hui fixée à 8,3 % pour les pensions dépassant un certain seuil de revenu fiscal, cette contribution pourrait être portée à 9,2 %, soit le même taux que celui appliqué aux revenus d’activité. Une mesure défendue par le Medef et la CPME, et qui ne rencontre à ce jour qu’une faible opposition syndicale.
Concrètement, un couple de retraités percevant 4 000 € nets mensuels subirait une perte d’environ 432 € par an, soit 36 € de moins chaque mois sur leur pension nette. Sont concernés les retraités dont le revenu fiscal de référence dépasse 26 004 € pour une personne seule, ou 39 886 € pour un couple. Ceux en dessous de ces seuils conserveraient leur taux réduit, voire une exonération. Cette hausse, si elle se confirme, marquerait un tournant dans la fiscalité des seniors, longtemps préservés dans les précédentes réformes budgétaires.
Pourquoi une telle mesure ?
Les retraites représentent près de 350 milliards d’euros par an dans les dépenses publiques françaises. Le gouvernement cherche des leviers rapides et efficaces pour réduire le déficit.
Plutôt que de supprimer la déduction fiscale de 10 % une option plus risquée politiquement car elle toucherait 8,4 millions de retraités — l’exécutif semble préférer la piste de l’augmentation ciblée de la CSG, jugée moins impopulaire et plus facile à justifier, car elle alignerait les retraités sur les actifs.
L’impact réel pour les retraités
Sur les sites concurrents, on parle souvent des montants perdus, mais on oublie de mentionner les effets cumulés :
- Une baisse nette des pensions qui affectera aussi les aides sociales calculées sur le revenu fiscal.
- Une possible baisse de la capacité d’emprunt pour les retraités solvables.
- Un effet psychologique non négligeable : la peur d’une instabilité fiscale pour une population souvent attachée à la stabilité budgétaire.
- Et surtout : cette mesure arrive alors que d’autres augmentations fiscales pèsent déjà sur les propriétaires retraités et les épargnants.
Quelles alternatives s’offrent au gouvernement ?
Si la piste de l’augmentation de la CSG devait finalement être abandonnée face à une éventuelle pression politique ou sociale, d’autres scénarios sont déjà sur la table. Le gouvernement pourrait alors se tourner vers des alternatives fiscales ciblées. Parmi elles, une fiscalisation renforcée des pensions de réversion revient régulièrement dans les discussions. Ce type de pension, actuellement partiellement exonéré, pourrait devenir plus imposé afin d’élargir l’assiette fiscale. Autre piste : un resserrement des abattements fiscaux accordés aux retraités propriétaires de leur logement, qui bénéficient aujourd’hui d’avantages significatifs.
Enfin, une remise à plat des niches fiscales spécifiques aux personnes âgées est également envisagée, notamment pour celles bénéficiant d’un patrimoine conséquent. Si la hausse de la CSG semble pour l’instant la solution la moins conflictuelle pour le gouvernement, une décision ferme sera prise en septembre 2025, lors de la présentation du budget.
Si la réforme passe, les retraités devront être particulièrement vigilants sur leur revenu fiscal de référence, qui sera l’élément clé pour déterminer s’ils sont concernés par cette nouvelle contribution. La mise en application pourrait intervenir dès le 1er janvier 2026, laissant peu de temps pour s’y préparer. Les retraités devront surveiller leur revenu fiscal de référence figurant sur leur dernier avis d’imposition, car c’est lui qui déterminera s’ils seront soumis à la hausse.
Si le gouvernement communique peu sur le sujet pour l’instant, les signaux convergent. L’alignement de la CSG des retraités sur celle des salariés semble être une solution budgétaire très probable. Les retraités au-dessus des seuils de revenus doivent donc se préparer dès maintenant à une possible baisse de leur pension nette dès 2026. Une question persiste? Peut-on encore parler de solidarité intergénérationnelle quand les retraités paient presque autant que les actifs ?
FAQ hausse de la CSG en 2026
- Qui est concerné par la hausse de la CSG en 2026 ?
- Les retraités dont le revenu fiscal de référence dépasse 26 004 € pour une personne seule ou 39 886 € pour un couple.
- Combien de retraités seront touchés ?
- Environ 5,5 à 6 millions de retraités français seraient concernés par cette hausse.
- Quelle perte concrète pour les pensions ?
- Pour un couple de retraités percevant 4 000 € par mois, la perte serait d’environ 432 € par an.
- Quand la mesure entrera-t-elle en vigueur ?
- Si confirmée, cette mesure pourrait entrer en application dès le 1er janvier 2026.