Voyager à travers les Amériques va devenir un peu plus compliqué pour les détenteurs du passeport algérien. Depuis le 21 juin 2025, l’Équateur a décidé de mettre fin à l’exemption de visa de transit aéroportuaire pour 45 nationalités, dont l’Algérie, mais aussi plusieurs pays d’Afrique, d’Asie et du Moyen-Orient.
Ce changement, annoncé par les autorités équatoriennes de l’immigration et relayé par plusieurs médias comme The Guardian Nigeria, affecte directement tous les voyageurs algériens qui faisaient escale à Quito ou Guayaquil, en route vers d’autres destinations sur le continent américain.
Jusqu’à récemment, les ressortissants algériens pouvaient transiter sans visa dans les aéroports internationaux équatoriens, à condition de rester dans la zone internationale et de ne pas franchir la frontière du pays. Une situation plutôt avantageuse pour les voyageurs utilisant des hubs aériens en Amérique du Sud.
Mais depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle directive, cette possibilité n’est plus offerte. Tout passager détenteur d’un passeport algérien qui prévoit un transit en Équateur, même pour quelques heures, doit désormais faire une demande de visa de transit, appelé Visa de Transeúnte.

C’est quoi exactement le visa de transit?
Ce visa de transit équatorien est un document officiel qui permet de transiter par un aéroport équatorien sans entrer dans le pays, à condition que la durée de l’escale ne dépasse pas un certain nombre d’heures ou de jours (selon les modalités fixées par l’autorité migratoire). Les voyageurs concernés doivent faire la demande avant leur départ, présenter une preuve de réservation de vol vers une autre destination, fournir un passeport valide (au moins 6 mois) et soumettre des documents comme photos d’identité, assurance voyage et parfois justificatifs de ressources.
Les délais de traitement et le coût du visa peuvent varier, mais il est recommandé de prévoir plusieurs semaines à l’avance pour éviter tout refus d’embarquement.
L’exemption de visa de transit s’étend au-delà de l’Algérie
L’Algérie n’est pas seule concernée par cette nouvelle réglementation. Au total, 45 pays sont désormais exclus de l’exemption de visa de transit en Équateur. Maghreb : Maroc, Tunisie, Afrique de l’Ouest et centrale : Nigéria, Ghana, Cameroun, Congo, Mali, Niger, Burkina Faso, Sierra Leone, Guinée, Libéria… Afrique de l’Est et de la Corne : Éthiopie, Soudan, Érythrée, Somalie , Asie et Moyen-Orient : certains pays asiatiques seraient également visés selon des sources locales. D’après les autorités équatoriennes, cette décision s’inscrit dans un renforcement des contrôles migratoires, avec pour objectif de lutter contre :
- les tentatives d’immigration irrégulière par les aéroports ;
- les flux migratoires difficiles à tracer, notamment en provenance de régions en crise ;
- les réseaux de trafic de personnes utilisant certains pays comme points de passage.
Ce n’est pas une première : ces dernières années, plusieurs États sud-américains ont revu leur politique de visas, notamment sous la pression d’un afflux migratoire grandissant en direction des États-Unis, souvent via l’Amérique centrale.
Quelles conséquences pour les voyageurs algériens ?
Cette nouvelle exigence impacte de manière très concrète les voyageurs :
- Plus de formalités : il ne suffit plus de réserver un billet avec escale en Équateur.
- Risque de refus d’embarquement : en cas d’absence de visa, même en simple transit.
- Obligation d’anticiper : la demande de visa prend du temps et ne peut être faite en dernière minute.
- Moins de flexibilité : certains itinéraires qui passaient par Quito ou Guayaquil deviennent moins pratiques.
Prenons le cas d’un voyageur algérien qui veut se rendre à Bogota (Colombie), en passant par l’Équateur : Avant juin 2025 : il pouvait acheter un billet Alger → Quito → Bogota sans se soucier d’un visa de transit, à condition de rester en zone internationale. Aujourd’hui : ce même voyage nécessite un Visa de Transeúnte, même si l’escale est courte et sans sortie de l’aéroport.
Le même scénario s’applique à ceux qui transitent en Équateur en route vers les États-Unis, le Mexique, ou même les Caraïbes, via des compagnies opérant dans la région.
Un autre point souvent mal compris concerne les voyageurs binationaux. Un Algérien disposant d’un passeport européen (français, belge, etc.) peut ne pas être concerné, s’il voyage avec ce second passeport. Toutefois, certains pays demandent une preuve d’entrée et de sortie avec le même document.
Il est donc impératif d’utiliser un seul passeport pour toute la durée du voyage et s’assurer que le pays de transit autorise l’entrée avec le second passeport sans visa.