L’inscription des étrangers à France Travail sera désormais automatique dès la signature de leur contrat d’intégration. Une circulaire publiée par les ministères de l’Intérieur et du Travail fixe les modalités de cette mesure, qui concerne aussi les ressortissants algériens. Explication d’un dispositif qui vise à améliorer l’accès à l’emploi dès l’arrivée sur le territoire.
Depuis le 26 juin, l’inscription des étrangers en situation régulière à France Travail, opérateur public pour l’emploi, est officiellement facilitée. Une circulaire conjointe des ministères de l’Intérieur et du Travail instaure une procédure automatique, effective dès la signature du contrat d’intégration républicaine. Ce changement concerne notamment les ressortissants algériens, nombreux à s’installer chaque année en France, et vise à accélérer leur accès à l’emploi dans un marché où des centaines de milliers de postes restent vacants.
Une mesure officielle et progressive, confirmée par le gouvernement
Contrairement à ce que pourraient laisser croire certains titres approximatifs diffusés sur les réseaux sociaux, l’inscription automatique des étrangers à France Travail n’est ni une rumeur, ni une promesse vague. Il s’agit d’une mesure validée par circulaire interministérielle, datée du 26 juin 2025, et diffusée conjointement par les ministères de l’Intérieur et du Travail.
Concrètement, les primo-arrivants en situation régulière, notamment les ressortissants algériens titulaires d’un titre de séjour temporaire, seront désormais inscrits de manière automatique à France Travail, l’opérateur public en charge de l’emploi. Cette inscription aura lieu dès la signature du Contrat d’intégration républicaine (CIR), étape obligatoire dans le parcours d’accueil républicain.
Jusqu’à présent, cette formalité n’était ni automatique ni encadrée dans un délai précis. Les primo-arrivants devaient eux-mêmes entamer les démarches, souvent après la fin de leur formation linguistique. Cette absence de systématisation freinait l’accès à l’emploi et la mobilisation des dispositifs publics existants.
Une réponse au taux de chômage élevé chez les étrangers non européens
Selon les derniers chiffres communiqués par le gouvernement, le taux de chômage des étrangers non ressortissants de l’Union européenne atteint 16,4 % au premier trimestre 2025, soit plus du double de la moyenne nationale (7,4 %). Dans le même temps, plus de 450 000 postes restent non pourvus, dans des secteurs aussi variés que le bâtiment, la restauration, l’aide à la personne ou la logistique.
Pour le gouvernement, ce décalage est symptomatique d’un défaut d’intégration rapide au marché du travail, souvent lié à des obstacles linguistiques, administratifs ou structurels. En rendant l’inscription à France Travail automatique dès le début du parcours, l’objectif est clair : mobiliser plus rapidement les étrangers en situation régulière, et leur proposer un accompagnement ciblé vers l’emploi.

Ce que dit la circulaire du 26 juin 2025
Le texte diffusé le 26 juin est adressé à l’ensemble des préfets, à l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii) et à France Travail. Il fixe un cadre opérationnel visant à mettre en cohérence les politiques d’accueil, d’intégration linguistique et d’accès à l’emploi.
La circulaire s’appuie sur les principes de la loi immigration adoptée en janvier 2024, qui prévoit plusieurs ajustements progressifs dans le processus d’installation des étrangers en France. L’inscription à France Travail, jusqu’ici facultative, devient ainsi une étape intégrée au parcours d’intégration, à égalité avec les formations civiques ou linguistiques.
En clair, dès la signature du CIR, France Travail est notifiée automatiquement, et peut enclencher un suivi personnalisé, en lien avec le profil du bénéficiaire, son projet professionnel, et son niveau de langue.
Une mise en œuvre progressive, mais déjà amorcée
Bien que certaines mesures ne s’appliqueront pleinement qu’à partir du 1er janvier 2026, le gouvernement encourage dès maintenant les acteurs territoriaux à anticiper l’application de la réforme. L’Ofii est ainsi invité à accélérer l’accompagnement des personnes ayant déjà un niveau de français jugé proche de A2, seuil à partir duquel une inscription à France Travail est pertinente pour construire un projet professionnel.
En parallèle, les personnes disposant uniquement du niveau A1 peuvent désormais intégrer des parcours linguistiques appliqués, c’est-à-dire des formations associant apprentissage du français en lien avec un secteur spécifique (bâtiment, commerce, hôtellerie…) et périodes d’immersion professionnelle.
Quant aux personnes dont le niveau linguistique reste faible, elles continueront d’être orientées vers les formations de base proposées par l’Ofii, avec l’objectif de rejoindre un parcours vers l’emploi à moyen terme.
L’un des volets les plus structurants de la réforme concerne l’exigence croissante de maîtrise du français. À compter de janvier 2026, tout étranger souhaitant obtenir une carte de séjour pluriannuelle devra justifier d’un niveau A2 en français, aussi bien à l’oral qu’à l’écrit.
Cette exigence remplace l’ancienne règle, plus souple, qui se contentait de vérifier l’assiduité à une formation. La réforme introduit ainsi une logique de résultats, dans l’optique de favoriser une intégration plus rapide dans la société française, et notamment dans le monde du travail.
Quels impacts pour les ressortissants algériens ?
Les ressortissants algériens, nombreux à s’installer chaque année en France dans le cadre du régime spécifique prévu par l’accord franco-algérien de 1968, sont directement concernés par cette réforme. Dès l’obtention de leur titre de séjour temporaire, et après signature du CIR, ils seront automatiquement intégrés aux bases de France Travail, sans attendre la fin de leur parcours linguistique.
Cette évolution permet un meilleur accès aux dispositifs publics de l’emploi, à la formation, et à l’orientation professionnelle. Elle renforce aussi la logique de convergence entre les politiques d’immigration et celles de l’insertion socio-professionnelle, longtemps pensées séparément.
Ce qu’il faut retenir :
- L’inscription automatique à France Travail concerne les étrangers en situation régulière, dès la signature de leur Contrat d’intégration républicaine.
- Elle vise à réduire le chômage élevé chez les primo-arrivants, en particulier les non-européens.
- La circulaire est déjà en vigueur, bien que certaines mesures soient pleinement applicables à partir de 2026.
- Le niveau de langue devient un critère central : le niveau A2 sera exigé pour une carte de séjour longue durée.
- Les ressortissants algériens font partie des publics directement concernés, avec une prise en charge plus rapide et centralisée.