Le prix de 100 euros en dinars atteint 26 550 DZD au square d’Alger, selon le taux du marché parallèle. Ce niveau reflète un écart persistant avec le taux officiel, alimenté par la forte demande estivale et l’insuffisance de l’offre en devises sur les canaux réglementés.
Le square Port-Saïd, point de référence incontournable pour les transactions en devises hors circuit bancaire, affiche un nouveau niveau de change pour l’euro. En ce vendredi 11 juillet, 100 euros s’y échangent à 265,5 DZD, ce qui porte la contre-valeur à 26 550 dinars algériens. Le taux d’achat est légèrement inférieur, à 263 DZD.
Cet écart avec le marché officiel, où l’euro est coté à 151,79 DZD, demeure important. Il traduit une situation où la demande non satisfaite via les canaux réglementés continue de peser sur les équilibres du marché informel. L’allocation touristique, peu suffisante, incite une grande partie des usagers à se tourner vers les circuits parallèles pour se procurer des devises.
Prix de 100 euros en dinars et structure du change parallèle
Le prix de 100 euros en dinar varie selon la liquidité disponible et la demande ponctuelle, notamment en périodes de mobilité élevée. L’été, caractérisé par des flux sortants importants, déplacements à l’étranger, achats transfrontaliers, agit comme catalyseur d’une augmentation saisonnière de la demande.
La convertibilité limitée de la monnaie nationale et la faiblesse du stock de réserves de change freinent toute possibilité d’intervention significative de la Banque d’Algérie. Cela crée un différentiel durable entre les taux officiels et ceux pratiqués dans les échanges informels.
En parallèle, le rôle des opérateurs économiques non institutionnels, notamment dans l’importation de biens via les circuits de type « cabas », alimente cette mécanique. Ces transactions nécessitent un accès régulier à des devises, contribuant à maintenir un niveau de demande constant sur le marché parallèle.
Écarts entre devises officielles et informelles au square d’Alger
La différence entre les deux circuits ne concerne pas uniquement l’euro. Sur la même période, le dollar américain est coté à 226 DZD à la vente (contre 129,78 DZD officiellement), soit un écart supérieur à 96 dinars. Pour la livre sterling, l’écart dépasse les 131 DZD, avec une cotation parallèle à 308 DZD, alors que la valeur officielle est de 176,19 DZD.
Le franc suisse, lui, atteint 285 DZD au square, contre 162,91 DZD selon les données de la Banque d’Algérie. Le dollar canadien est échangé à 165 DZD, pour un taux officiel de 94,97 DZD. Ces écarts montrent un phénomène généralisé sur l’ensemble des monnaies principales, confirmant une tendance lourde du marché informel à réévaluer la devise étrangère.
Les devises du Golfe, notamment le riyal saoudien et le dirham des Émirats arabes unis, s’alignent sur cette dynamique. Respectivement cotés à 60,5 DZD et 61,5 DZD à la vente, ils s’éloignent nettement des valeurs de référence officielles (34,6 DZD pour le SAR et 35,33 DZD pour l’AED).
Quant aux devises asiatiques comme le yuan chinois, ou régionales comme le dinar tunisien, elles affichent également des cotations nettement supérieures sur le marché parallèle : 31,5 DZD pour le yuan (contre 18,08 DZD) et 78,5 DZD pour le dinar tunisien (contre 44,67 DZD).

Fonctionnement technique du différentiel de change
L’écart entre les deux marchés ne répond pas à une logique arbitraire mais découle d’un déséquilibre structurel entre offre et demande. Les canaux officiels, limités par des règles strictes de sortie de capitaux, n’absorbent pas les besoins des particuliers, commerçants ou voyageurs.
De plus, l’absence d’un marché interbancaire ouvert, d’un taux de change flottant contrôlé ou d’un système d’enchères pour les devises rend l’ajustement informel plus rapide et plus attractif pour les acteurs économiques. Les opérateurs du marché parallèle appliquent une marge de 2 à 2,5 DZD entre l’achat et la vente, ce qui leur permet de maintenir la liquidité tout en suivant les mouvements de la demande.
En définitive, le prix de 100 euros en dinar constitue aujourd’hui un indicateur de référence non officiel, utilisé dans de nombreuses transactions hors secteur bancaire. À défaut d’un cadre unifié de change, il continue de refléter l’écart entre la réglementation actuelle et la demande réelle exprimée sur le terrain.