L’Algérie franchit une nouvelle étape dans l’encadrement de l’importation de voitures de moins de 3 ans. Un dispositif numérique centralisé et des mesures pratiques sont désormais en place pour faciliter l’enregistrement, tout en maîtrisant le flux de dossiers à l’échelle nationale.
Depuis mai 2025, l’Algérie a enclenché une phase décisive pour organiser l’immatriculation des véhicules importés de moins de trois ans. Un processus piloté par le ministère de l’Intérieur qui introduit à la fois rigueur et souplesse. Les services de wilayas accueillent désormais les demandes selon une programmation définie, afin d’éviter les engorgements et de garantir un traitement fluide.
Les propriétaires de véhicules concernés peuvent déposer leurs dossiers selon deux périodes, ceux dont la mise en douane s’est faite avant le 31 décembre 2024 ont pu entamer la procédure dès le 11 mai 2025. Pour les véhicules déclarés à partir du 1er janvier 2025, les dépôts sont ouverts depuis le 22 juin. En cas d’impossibilité de respecter ces dates, les citoyens ne seront pas pénalisés, les dossiers restent recevables ultérieurement.
Importation de voitures de moins de 3 ans et système national de traçabilité
Pour accompagner cette nouvelle phase, l’État a instauré une carte nationale de numérotation. Ce système informatisé regroupe toutes les informations sur le véhicule, son propriétaire et son numéro d’enregistrement unique. Actuellement limité aux véhicules particuliers et utilitaires de moins de trois ans, ce dispositif sera progressivement élargi à tous les types de véhicules, qu’ils soient neufs, anciens ou déjà immatriculés.
Ce système de traçabilité repose sur une base de données connectée aux services des douanes, ce qui garantit un traitement en temps réel, une meilleure transparence et une sécurité renforcée dans la gestion des données. Il permet aussi de centraliser les démarches administratives au niveau d’un guichet unique, un point particulièrement apprécié par les citoyens et les résidents étrangers.
Un encadrement strict pour les véhicules récents importés
L’une des mesures les plus notables concerne l’interdiction de cession des véhicules importés de moins de trois ans pendant une période de 36 mois. Cette clause, mentionnée expressément sur la carte grise délivrée pour les voitures dédouanées après le 1er janvier 2025, vise à dissuader la spéculation sur ce segment du marché.
Deux exceptions permettent toutefois de lever cette restriction, l’écoulement du délai réglementaire ou le remboursement des avantages fiscaux octroyés lors de l’importation. À l’inverse, les voitures ayant obtenu leur quitus douanier avant le 31 décembre 2024 ne sont pas soumises à cette contrainte, et leur vente est libre.
Traitement des dossiers et renforcement local du dispositif
Dans les 58 wilayas, des commissions spécialisées ont été déployées pour veiller au bon déroulement de la procédure. Supervisées par les inspections générales, elles effectuent des visites in situ pour vérifier l’efficacité du nouveau système et résoudre les éventuels blocages. Ces entités sont également en lien permanent avec un dispositif de suivi central, coordonné avec la Direction générale des douanes et la DGSN, garantissant ainsi une synergie nationale.
Par ailleurs, l’État a pris des mesures anticipées pour accélérer la production des cartes grises, en lien avec l’entreprise en charge de leur impression. Ce renforcement logistique vise à répondre à l’afflux croissant de demandes, en particulier dans les grandes agglomérations.
Une démarche modernisée et élargie à venir
Le ministère de l’Intérieur prévoit d’étendre progressivement l’usage du guichet unique numérique à toutes les transactions automobiles, y compris la vente de véhicules déjà immatriculés. À terme, toute opération pourra être effectuée dans n’importe quelle commune, indépendamment de la résidence de l’acheteur ou du vendeur. Cette mesure contribue à simplifier considérablement les démarches, à renforcer la confiance des usagers et à homogénéiser les pratiques sur le territoire.
Alors que le marché algérien s’ajuste aux nouvelles réglementations, ce tournant administratif s’accompagne d’une modernisation profonde des outils et d’une volonté claire de contrôle. Reste à observer si cette organisation tiendra face à la demande grandissante et aux défis opérationnels des services locaux.
