Le président Abdelmadjid Tebboune a annoncé un chiffre-clé concernant la santé économique du pays, les réserves de change en Algérie en 2025 atteignent désormais 70 milliards de dollars. Cette annonce souligne un redressement budgétaire stratégique, sans endettement, avec une croissance soutenue et une réduction notable de l’inflation.
Le 18 juillet 2025, lors de son rendez-vous périodique avec la presse nationale, le président Abdelmadjid Tebboune a mis fin aux spéculations alarmistes. Plusieurs médias avaient en effet évoqué un effondrement présumé des réserves de change, citant un repli de 51 à 39 milliards de dollars durant le premier semestre. Face à ces informations jugées infondées, le chef de l’État a apporté une clarification ferme, « Le niveau actuel est de 70 milliards de dollars ». Cette précision n’est pas anodine. Elle vise à rassurer aussi bien l’opinion publique que les acteurs économiques, et à réaffirmer que la trajectoire financière du pays reste sous contrôle.
Montant des réserves de change en Algérie en 2025, une gestion plus rationnelle
Contrairement à ce que beaucoup redoutaient, le président Tebboune a insisté, « Il n’y a pas d’austérité, il y a une bonne gestion ». Une manière de défendre une approche budgétaire prudente mais non restrictive. L’État n’a pas sacrifié l’investissement ni la couverture sociale, mais a renforcé la discipline dans la dépense publique. Le cap est donc clair : piloter un budget réaliste, ancré dans les recettes non pétrolières, sans céder à la tentation du crédit extérieur. À ce jour, l’Algérie continue d’évoluer sans recours à l’endettement international, un fait rare dans la région.
Vers un modèle post-hydrocarbures assumé
« Nous devons sortir de la dépendance au pétrole », a martelé le président. Ce discours n’est pas nouveau, mais il se concrétise désormais par une série de réformes économiques structurelles. La stratégie repose sur la diversification des revenus, notamment dans l’agriculture, l’industrie, et les technologies et sur une volonté de mieux intégrer le secteur informel dans le circuit légal. « Le marché pétrolier est instable. Il ne doit plus déterminer notre destin économique », a ajouté Tebboune, réaffirmant la nécessité d’une transformation en profondeur du modèle économique national.
Une croissance soutenue et une inflation maîtrisée
Sur le plan macroéconomique, les résultats annoncés sont encourageants, le PIB algérien affiche une croissance de 4 % en 2025, un taux qui place le pays parmi les économies les plus dynamiques de la région MENA. Ce développement se fait sans dette publique extérieure, et dans un contexte de stabilisation monétaire. L’inflation, qui avait atteint 9 % ces dernières années, est désormais contenue autour de 4 %. Le président s’est montré confiant, « L’inflation n’a pas explosé et nous allons continuer à la faire baisser », soulignant les efforts de régulation du marché et du pouvoir d’achat.
L’agriculture comme levier stratégique
Parmi les secteurs moteurs de cette relance, l’agriculture tient une place centrale. Le président a salué les performances du secteur, avec une production nationale estimée à 38 milliards de dollars. Il a notamment cité l’exemple de la wilaya de Boumerdès pour la culture du raisin, et celui des Aurès pour la production de pommes, qui enregistrent désormais des surplus. L’objectif affiché est clair : assurer la souveraineté alimentaire et réduire les importations grâce à des projets nationaux, comme celui de la réserve stratégique de céréales.
Intégrer l’économie informelle, sans conflit
Le président Tebboune n’a pas éludé la question du marché informel, qui représente encore une part importante de l’activité économique nationale. « L’économie parallèle doit disparaître et être absorbée par l’économie réelle », a-t-il déclaré, insistant sur l’importance de l’intégration plutôt que de la répression. L’administration travaille déjà sur des incitations fiscales, bancaires et réglementaires pour encourager cette transition vers la transparence et la légalité.
Une politique extérieure équilibrée au service de l’économie
Sur le plan diplomatique, l’Algérie continue d’affirmer son positionnement de puissance non alignée. Tebboune a rappelé que le pays entretient des relations équilibrées aussi bien avec les États-Unis qu’avec la Chine ou la Russie. Cette neutralité assumée renforce la souveraineté économique et la capacité de négociation sur les marchés mondiaux, tout en offrant à l’Algérie une stabilité géopolitique précieuse dans un environnement international fragmenté.
Avec 70 milliards de dollars de réserves de change, une croissance économique stable, une inflation contenue, et un désendettement maintenu, l’Algérie aborde l’année 2025 avec une assise financière solide. Le discours présidentiel trace une ligne claire, celle d’un pays qui cherche à se libérer du piège du modèle rentier pour construire une économie productive, résiliente et souveraine. Si les chiffres sont bien là, le défi sera de maintenir ce cap sur le long terme, en accélérant la diversification et en consolidant les acquis sociaux.