La Police judiciaire de Chlef vient de frapper un grand coup, plus de 1,4 million d’euros en faux billets découvert, ont été saisis, révélant l’existence d’un vaste réseau de faussaires actifs dans plusieurs wilayas du pays. Une affaire qui soulève à nouveau des inquiétudes sur la circulation de devises contrefaites en Algérie.
C’est un coup de filet impressionnant qui remet en lumière un fléau souvent sous-estimé, la circulation de faux billets en Algérie. À travers une enquête minutieuse, les forces de police de Chlef ont mis à nu un réseau national bien organisé, opérant dans plusieurs wilayas du pays. Plus de 1,4 million d’euros en faux billets ont été saisis, révélant l’ampleur d’un trafic sophistiqué et dangereux pour l’économie nationale.
Euros en faux billets découvert en Algérie : un réseau structuré et bien équipé
Dans la matinée du 25 juillet 2025, la brigade mobile de la police judiciaire de Bensouna (wilaya de Chlef) a annoncé le démantèlement d’un réseau criminel organisé impliqué dans le trafic de fausse monnaie. Huit individus ont été interpellés dans cette affaire, originaires d’Alger, Sétif, Constantine et Tlemcen. Leur activité ? Fabriquer et écouler des euros en faux billets découverts en Algérie, principalement sous forme de coupures de 200 €. Grâce à des renseignements fiables et un travail de surveillance minutieux, les forces de l’ordre ont intercepté les suspects en flagrant délit, en possession de 1,4 million d’euros contrefaits.

Ce coup de filet a permis de mettre à nu une logistique impressionnante, preuve de la dangerosité et du professionnalisme de ce réseau. Les équipements saisis incluent :
- Des ordinateurs portables contenant les modèles numériques de billets,
- Des imprimantes numériques haute précision,
- Du papier spécial utilisé pour imiter les filigranes et la texture des vrais euros,
- Une machine à compter les billets,
- Deux véhicules utilisés pour les déplacements entre les wilayas.
Les enquêteurs ont également découvert que le réseau utilisait les réseaux sociaux pour écouler la fausse monnaie, en ciblant principalement les transactions informelles entre particuliers. Cette méthode permettait aux faussaires d’éviter les circuits bancaires classiques et de se fondre dans l’économie parallèle.

Une stratégie nationale pour écouler la fausse monnaie
L’enquête, toujours en cours, révèle que les suspects utilisaient une stratégie bien rodée. L’argent contrefait était acheminé discrètement de wilaya en wilaya, via des voitures banalisées. Une fois sur place, de faux acheteurs contactaient des commerçants ou particuliers pour effectuer des achats de biens en liquide, introduisant ainsi les euros contrefaits dans la circulation réelle.
La gendarmerie et la police ont également constaté que ce réseau essayait d’écouler ses billets à la frontière ouest du pays, notamment dans les zones proches de Tlemcen, une région souvent utilisée comme point de transit vers le marché noir au Maghreb.
Poursuites judiciaires
Les huit individus interpellés ont été présentés devant le parquet local de Chlef, qui a ordonné leur placement en détention provisoire. Ils sont poursuivis pour trafic de fausse monnaie, falsification de monnaie étrangère, association de malfaiteurs et atteinte à la sécurité économique nationale.
Cette affaire suscite des réactions chez les commerçants et citoyens, déjà méfiants quant à la circulation de faux billets, notamment en période estivale où les échanges en devises sont plus fréquents. Les autorités rappellent qu’il est crucial de vérifier systématiquement les billets reçus, surtout en devises étrangères, en particulier sur les marchés et dans les transactions de véhicule ou matériel électronique.
Ce que risquent les faussaires selon la loi algérienne
En Algérie, la fabrication ou détention de faux billets en vue de leur mise en circulation est un crime lourdement sanctionné. Selon le code pénal, les coupables encourent. La législation algérienne prévoit des sanctions très sévères contre la falsification de billets, qu’ils soient en dinars ou en devises étrangères comme l’euro.
D’après les articles du Code pénal algérien, notamment l’article 197 et suivants, les sanctions sont les suivantes :
- Falsification ou contrefaçon de monnaie (nationale ou étrangère)
- 10 à 20 ans de réclusion criminelle,
- Et une amende de 500 000 DA à 2 000 000 DA.
- Si l’infraction est commise en bande organisée ou avec usage de technologies spécialisées (imprimantes, logiciels, etc.), les peines peuvent être aggravées, avec :
- Confiscation des biens,
- Interdiction de certaines professions,
- Sanctions financières complémentaires.
- Possession, transport ou diffusion de fausse monnaie sans en être l’auteur, Même si tu n’as pas fabriqué les billets, mais que tu les transportes, échanges ou détiens en connaissance de cause :
- Risques 5 à 10 ans de prison,
- Et une amende pouvant atteindre 1 000 000 DA.
Si vous avez un doute sur un billet, dirigez-vous vers une banque ou un bureau de change agréé. Ne prenez aucun risque, l’utilisation involontaire d’un faux billet peut aussi engager votre responsabilité.

L’affaire de ces euros en faux billets découverts en Algérie rappelle que la criminalité financière se développe aussi dans les régions intérieures du pays, et pas seulement dans les grands centres urbains. Alors que le dinar peine à maintenir sa valeur face à l’euro, ce type de trafic représente une menace directe pour la stabilité économique.