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Condamné en France, il demande son expulsion vers l’Algérie

Fatiha Par Fatiha
3 septembre 2025
Dans Immigration
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Condamné en France, il demande son expulsion vers l'Algérie
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L’ironie de l’histoire atteint parfois des sommets vertigineux. Boualem Bensaïd, l’homme qui terrorisa Paris durant l’été 1995 en orchestrant les attentats du GIA qui firent huit morts et des centaines de blessés, condamné en France, il supplie aujourd’hui la justice française et demande son expulsion vers l‘Algérie, depuis sa cellule du centre pénitentiaire d’Ensisheim.

Ce quinquagenaire devenu l’otage involontaire d’une guerre diplomatique entre Paris et Alger, saisit les tribunaux pour contraindre l’État français à le renvoyer dans un pays qu’il avait fui il y a trente ans.

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Condamné en France, le prisonnier qui veut partir

Dans l’univers carcéral français, Boualem Bensaïd représente une singularité absolue, un détenu qui réclame avec acharnement son expulsion. Mardi 3 septembre 2025, par l’intermédiaire de son avocat Romain Ruiz, il a saisi le tribunal administratif de Strasbourg d’un référé-liberté réclamant son expulsion « dans un délai de vingt-quatre heures ». Une demande inédite qui illustre l’absurdité kafkaïenne d’une situation où la France ne parvient pas à se débarrasser d’un homme qu’elle souhaite expulser, faute de coopération algérienne.

Condamné en 2002 puis en appel en 2003 à la perpétuité avec une période de sûreté de vingt-deux ans pour son rôle de coordinateur dans la campagne d’attentats qui ensanglanta Paris en 1995, Bensaïd purge sa peine depuis près de trois décennies. La cour d’appel de Paris avait pourtant autorisé sa libération conditionnelle le 10 juillet dernier, effective à partir du 1er août, sous réserve de son expulsion immédiate vers l’Algérie.

Mais voilà, l’Algérie fait la sourde oreille. Une demande de laissez-passer a été transmise fin juillet au consulat de Strasbourg, sans aucune réponse à ce jour. Cette inertie algérienne transforme la libération conditionnelle en prolongation arbitraire de détention, créant une situation juridiquement intenable que dénonce avec véhémence l’avocat du détenu.

https://twitter.com/F_Desouche/status/1954304698489373152

L’otage d’une crise diplomatique

« L’inertie de la préfecture du Haut-Rhin dans l’exécution de la mesure d’éloignement ne s’explique que par des considérations politiques, le ministère de l’Intérieur ne souhaitant manifestement pas prendre le risque d’un nouveau camouflet de la part des autorités algériennes », argue le référé-liberté déposé au tribunal strasbourgeois. Une analyse qui met le doigt sur l’épineuse question des rapports de force franco-algériens.

La référence au « camouflet » renvoie directement à l’humiliante affaire Doualemn du 9 janvier 2025. Cet influenceur algérien, de son vrai nom Boualem Naman, avait été expulsé manu militari vers l’Algérie pour avoir appelé sur TikTok à « donner une sévère correction » à un opposant du régime algérien. Mais les autorités d’Alger l’avaient immédiatement renvoyé en France, infligeant un camouflet diplomatique retentissant à Paris.

Depuis cet épisode, la France redouble de prudence dans ses procédures d’expulsion, redoutant de nouveaux revers diplomatiques. Mais cette prudence condamne Bensaïd à croupir en prison alors que la justice française a prononcé sa libération. « L’absence de laissez-passer n’a pas empêché Bruno Retailleau d’expulser manu militari un influenceur algérien en janvier. Il ne peut pas y avoir d’expulsion à géométrie variable », s’insurge l’avocat du détenu, pointant l’incohérence gouvernementale.

https://twitter.com/Le_Figaro/status/1902775000915931424

Boualem Bensaïd, L’été de terreur de 1995

Pour comprendre l’ampleur du paradoxe, il faut se replonger dans l’été 1995 qui transforma Boualem Bensaïd en l’un des terroristes les plus recherchés de France. Le 25 juillet 1995, à 17h30, en pleine heure de pointe, une bombe explose dans la sixième voiture d’un RER station Saint-Michel. Huit passagers périssent, 119 autres sont blessés dans une déflagration qui marque l’entrée de la France dans l’ère du terrorisme de masse.

Membre du Groupe islamique armé (GIA), Bensaïd est considéré comme le coordinateur de cette campagne de terreur qui visa la France en représailles à son soutien présumé au régime militaire algérien. En 1995, la France avait pris ses distances avec le régime algérien, et les attentats constituaient un avertissement aux dirigeants français qui, depuis, n’ont plus mis en cause ce régime.

L’ironie veut que trente ans plus tard, ce même homme qui reprochait à la France sa politique algérienne supplie désormais les autorités françaises de le renvoyer dans ce pays qu’il avait fui. Une volte-face existentielle qui témoigne de l’évolution des rapports de force géopolitiques et de la lassitude d’un homme vieillissant qui aspire simplement à finir ses jours dans sa terre natale.

https://twitter.com/__Verlaine__/status/1948614355798421991

La justice prise en otage

Le 9 août dernier, Bensaïd avait déjà demandé au ministre de l’Intérieur d’être assigné à résidence dans l’attente de son expulsion, sans obtenir de réponse. Cette demande révèle l’exaspération d’un homme qui découvre amèrement que sortir de prison français peut s’avérer plus compliqué que d’y entrer.

« Cette détention est abusive et déshonore celles et ceux qui en sont responsables », dénonce son avocat Romain Ruiz, pointant une situation de non-droit où les considérations diplomatiques priment sur les décisions de justice. Car au-delà du cas particulier de Bensaïd, c’est tout le système judiciaire français qui se trouve pris en otage par les aléas de la diplomatie franco-algérienne.

La France se retrouve dans la position ubuesque de maintenir en détention un homme qu’elle souhaite expulser, faute d’obtenir l’accord du pays de destination. Une situation qui révèle les limites de la souveraineté française face à la stratégie de non-coopération algérienne, transformant les prisons hexagonales en centres de rétention diplomatique de fait.

Le précédent qui embarrasse

La référence à l’affaire Doualemn dans la requête juridique n’est pas anodine. Elle illustre l’embarras des autorités françaises face aux revirements algériens. En janvier dernier, Paris avait procédé à une expulsion sans laissez-passer consulaire, comptant sur l’acceptation tacite d’Alger. Le retour immédiat de l’intéressé avait créé une crise diplomatique majeure et dissuadé le gouvernement français de réitérer ce type d’initiative.

Aujourd’hui, cette prudence excessive condamne Bensaïd à une détention prolongée que rien ne justifie juridiquement. Le 1er août dernier, le ministre des Affaires étrangères Jean-Noël Barrot avait pourtant déclaré « souhaiter vivement » que l’Algérie accepte Boualem Bensaïd. Mais entre les souhaits diplomatiques et la réalité consulaire, le fossé semble infranchissable.

Cette situation révèle l’impuissance française face à une Algérie qui utilise la non-coopération consulaire comme arme diplomatique. En refusant de délivrer les laissez-passer nécessaires aux expulsions, Alger transforme chaque procédure d’éloignement en épreuve de force, plaçant Paris dans une position défensive permanente.

L’impasse juridique

Le référé-liberté déposé au tribunal administratif de Strasbourg place les juges français dans une situation inédite, contraindre l’État à expulser un détenu que ce même État souhaite éloigner mais n’y parvient pas. Cette demande juridique révèle les limites du système français face aux stratégies de non-coopération étrangères.

Si le tribunal ordonne l’expulsion dans les vingt-quatre heures, comme le demande la défense, que fera la préfecture du Haut-Rhin face au mutisme algérien ? Procédera-t-elle à une expulsion sans laissez-passer, au risque de revivre l’humiliation de janvier dernier ? Ou maintiendra-t-elle Bensaïd en détention, s’exposant à des condamnations pour détention arbitraire ?

Cette quadrature du cercle illustre l’impuissance de l’État français face aux blocages diplomatiques. Elle révèle également les failles d’un système juridique qui n’a pas anticipé les situations où la souveraineté nationale se heurte aux stratégies de non-coopération étrangères.

Au-delà du cas individuel de Bensaïd, c’est toute l’architecture des relations franco-algériennes qui apparaît défaillante, condamnée à reproduire indéfiniment les mêmes schémas conflictuels sans perspective de résolution durable.

L’ancien poseur de bombes du RER station Saint-Michel Condamné en France désirant une expulsion vers l’Algérie, est devenu prisonnier involontaire d’une guerre diplomatique qui le dépasse, incarne paradoxalement l’aspiration de millions de Franco-Algériens à une relation bilatérale enfin normalisée. Son cas rappelle cruellement que soixante ans après l’indépendance, la France et l’Algérie peinent encore à inventer un avenir commun délivré des pesanteurs de leur histoire commune.

Mots clés : Expatriés AlgériensExpulsionRelations France-AlgérieVisa France
Fatiha

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