Air Algérie franchit une nouvelle étape dans sa stratégie d’ouverture internationale. La compagnie nationale algérienne a signé un accord de partage de codes avec Qatar Airways, un partenariat qui promet d’élargir son réseau vers l’Asie et le Moyen-Orient, tout en ouvrant les portes de plusieurs villes algériennes à la compagnie qatarie.
C’est un virage discret mais stratégique. Derrière les communiqués officiels et les mots bien calibrés, se cache une ambition claire, replacer Air Algérie sur la carte mondiale du transport aérien. Avec ce partenariat signé avec Qatar Airways, la compagnie nationale s’offre une rampe d’accès vers l’Asie, une région encore peu connectée au réseau algérien. Et pour être honnête, le timing n’est pas anodin. Après des années d’immobilisme, Air Algérie veut enfin respirer à l’international.
Air Algérie et Qatar Airways, un partenariat gagnant des deux côtés
L’accord, entré en vigueur ce lundi, permet aux passagers d’Air Algérie de voyager directement vers des destinations jusqu’ici inaccessibles, Kuala Lumpur, Hong Kong, Mascate… Le tout via Doha, l’un des hubs les plus performants au monde. En échange, Qatar Airways obtient un accès inédit à six villes algériennes, Constantine, Oran, Annaba, Tamanrasset, Tindouf et Timimoun, grâce au réseau domestique d’Air Algérie.
Ce type de code-share n’est pas une première pour la compagnie algérienne, mais rarement un partenariat aura été aussi équilibré. Chaque compagnie y trouve son intérêt. L’une renforce sa présence sur le continent africain. L’autre s’ouvre des portes vers l’Est, là où se jouent désormais les grands flux de passagers et de capitaux.
Un pas décisif dans la stratégie internationale d’Air Algérie
Pour Air Algérie, ce rapprochement s’inscrit dans une vision plus large, celle d’un réseau plus dense, plus fluide, et surtout plus crédible face à la concurrence. Le directeur commercial, Sami Karim Boutmadja, parle d’un partenariat “stratégique et structurant”, insistant sur le fait qu’il permettra de redonner de la visibilité à la compagnie sur des marchés jusque-là délaissés.
Ce n’est pas tout. Le hub d’Alger, encore en chantier sur le plan logistique et technologique, pourrait devenir un point de transit régional, à l’image de Casablanca ou Tunis. Une ambition réaliste ? Peut-être pas tout de suite, mais cet accord est un premier pas vers cette idée.
Une alliance qui pourrait redessiner la connectivité algérienne
Du côté de Qatar Airways, la satisfaction est palpable. Son directeur commercial, Thierry Antinori, salue un “partenariat solide et durable” et évoque la “volonté de renforcer la connectivité africaine”. En d’autres termes, Doha mise sur Alger pour consolider son ancrage dans le Maghreb.
Et, pour être honnête, il y a une forme de logique. L’Algérie reste un marché à fort potentiel, encore sous-exploité, avec une diaspora importante et un tourisme en lente reconstruction. Ouvrir les lignes vers l’Asie, c’est aussi capter une clientèle nouvelle, mêlant affaires, tourisme et mobilité académique.
Reste un enjeu de taille, la qualité du service. Air Algérie doit encore convaincre, moderniser sa flotte, fluidifier ses opérations et regagner la confiance d’une clientèle souvent déçue. Ce partenariat, aussi ambitieux soit-il, n’aura de sens que si la compagnie nationale se hisse au niveau des standards internationaux.
Car au fond, cet accord ne fait pas qu’élargir des lignes sur une carte. Il oblige Air Algérie à se repenser, à sortir du réflexe administratif pour redevenir une vraie compagnie commerciale. Et peut-être, pour la première fois depuis longtemps, à voler avec ses propres ailes.






