Au port d’Alger, les douanes ont saisi une grande quantité de marchandises dissimulées dans des véhicules arrivant de Marseille. Une opération qui confirme l’intensification des contrôles pour lutter contre le commerce illégal.
Deux passagers en provenance de Marseille ont été interceptés avec des cargaisons suspectes. Les autorités douanières poursuivent leurs efforts pour enrayer le trafic illégal de produits destinés au marché parallèle. Retour sur une opération minutieuse qui reflète la vigilance accrue face aux infractions transfrontalières.
Un contrôle renforcé au port d’Alger pour lutter contre les fraudes
Le port d’Alger, tout comme celui de Béjaïa ou d’Oran, fait l’objet d’une surveillance accrue depuis plusieurs mois. Face à l’augmentation des tentatives d’introduction illégale de produits en Algérie, la Direction Générale des Douanes a mobilisé ses brigades pour intensifier les contrôles sur les passagers et leurs véhicules, en particulier ceux en provenance de Marseille, considérée comme une plaque tournante du transit maritime entre la France et l’Algérie.
La dernière opération, menée au port d’Alger, s’inscrit dans cette logique de prévention du commerce illicite. Deux voyageurs ont tenté d’importer des marchandises à but commercial, dissimulées habilement dans des compartiments de véhicules particuliers. L’intervention rapide des agents de la brigade principale a permis de mettre la main sur des centaines de produits cosmétiques, alimentaires et pharmaceutiques, dont l’origine et la destination posaient de sérieuses questions.
Marchandises saisies : que contenaient les véhicules en provenance de Marseille ?
Derrière cette tentative d’importation déguisée se cachait un stock varié de produits non déclarés, visiblement destinés au marché parallèle. Voici un aperçu non exhaustif de la marchandises saisies :
- 815 paquets de chewing-gum de marques différentes
- 234 tablettes de chocolat, certaines non conformes aux normes alimentaires locales
- 345 flacons de déodorant
- 140 parfums
- 337 bouteilles de shampoing, de marques étrangères
- 131 savons, emballés pour revente
- 310 boîtes de compléments alimentaires et vitamines
- Et d’autres produits cosmétiques non étiquetés
Ces articles, dissimulés dans les coffres, les sièges et les panneaux intérieurs des voitures, représentaient une tentative manifeste de fraude, contournant les circuits d’importation classiques, avec pour objectif de les écouler dans le marché informel à des prix compétitifs.
Pourquoi Marseille est dans le viseur des douanes algériennes ?
Avec un fort trafic maritime entre la France et l’Algérie, le port de Marseille est régulièrement utilisé pour le transport de marchandises par les membres de la diaspora. Si la majorité des voyageurs respectent la réglementation, certaines tentatives d’abus sont récurrentes, notamment via les ferries et les compagnies maritimes comme Corsica Linea ou Algérie Ferries.
Le choix de Marseille n’est pas anodin : proximité communautaire, facilité de chargement et manque de contrôle côté français sont autant d’éléments qui facilitent l’organisation de circuits commerciaux informels.
L’enjeu : protéger le citoyen et l’économie nationale
Cette nouvelle saisie au port d’Alger vient s’ajouter à une série d’opérations similaires menées récemment à Béjaïa et Oran. À travers ces actions, l’administration des douanes algériennes montre sa détermination à protéger l’économie nationale et les circuits légaux du commerce.
En renforçant la coopération entre les différentes inspections, notamment l’Inspection Principale des Systèmes Spéciaux, mais aussi les brigades régionales comme celle de Sétif, l’Algérie entend endiguer le phénomène des importations frauduleuses, particulièrement courant en période estivale et pendant les grands retours de la diaspora.
Derrière chaque opération douanière, c’est la protection du citoyen algérien qui est en jeu. Les produits cosmétiques ou alimentaires non contrôlés peuvent représenter des risques sanitaires importants, en plus de fausser la concurrence pour les commerçants en règle.
L’administration rappelle que toute tentative de dissimulation ou d’importation illégale est passible de poursuites, avec confiscation immédiate des biens, amendes douanières, voire poursuites pénales si les quantités ou la nature des produits le justifient.