À Paris, un simple trajet en métro peut désormais coûter bien plus cher qu’un ticket. un jeune homme, en a fait l’amère expérience, malgré un abonnement Navigo payé chaque mois, il a écopé d’une amende pour une raison des plus surprenantes. Son tort ? Ne pas être assez reconnaissable sur son Pass Navigo. Une affaire qui enflamme les réseaux sociaux et pose de vraies questions sur les pratiques de contrôle de la RATP.
Ce qui devait être un simple passage de portique s’est transformé en une scène ubuesque. Alexandre, 25 ans, parisien sans histoire, pensait pouvoir présenter son pass Navigo comme chaque jour pour franchir la station Châtelet. Mais ce mardi 6 mai, le contrôle a viré à l’absurde, bien qu’abonné en règle, le jeune homme a été sanctionné de 50 euros d’amende parce que sa photo sur le pass n’aurait pas permis de l’identifier « avec certitude ». Une situation kafkaïenne, qui soulève autant d’incompréhension que de colère parmi les usagers du réseau. Que se passe-t-il quand la bureaucratie se mêle au bon sens… et le supplante ?
Un contrôle de routine qui vire à l’absurde
Ce mardi 6 mai, à la station Châtelet, l’un des nœuds les plus fréquentés du métro parisien, Alexandre pensait vivre un banal contrôle de titres de transport. Fidèle abonné au Pass Navigo, il s’acquitte chaque mois des 88,80 euros nécessaires pour circuler librement. Rien ne laissait donc présager ce qui allait suivre.
Lorsqu’il présente sa carte à la contrôleuse, celle-ci remarque que le nom et le prénom sont partiellement effacés, comme c’est souvent le cas sur des cartes plastifiées utilisées au quotidien. Mais au lieu de demander simplement une confirmation d’identité, la contrôleuse émet une objection : selon elle, la photo ne permet pas de reconnaître clairement Alexandre.
Loin de s’arrêter là, la situation s’aggrave lorsque le jeune homme présente sa carte nationale d’identité. Le collègue de la contrôleuse renchérit : « On ne vous reconnaît même pas sur celle-ci. » Alexandre, stupéfait, se voit refuser la validité d’un document officiel, pourtant exigé en cas de doute lors d’un contrôle.
Quand le Pass Navigo devient un motif d’amende de 50 euros injustifiée
Le motif retenu pour la verbalisation est aussi vague que choquant : « titre de transport illisible/déchiré ». En d’autres termes, le pass Navigo, bien que valide et payé, ne répondrait plus aux standards visuels exigés. Alexandre est donc contraint de payer immédiatement une amende de 50 euros, sous peine de voir la somme grimper à 100 euros avec les frais de dossier en cas de paiement différé.
Plutôt que de risquer davantage d’ennuis, le jeune homme règle l’amende sur place, tout en décidant dans la foulée de contester la sanction en montant un dossier auprès du service client de la RATP. Une démarche qui pourrait prendre du temps, sans garantie de remboursement.
Une affaire relayée sur les réseaux et massivement soutenue
L’histoire du pass Navigo illisible/déchiré aurait pu rester anonyme, mais c’était sans compter sur la réactivité d’un proche. Sur X (anciennement Twitter), le frère d’Alexandre publie un message virulent accompagné d’une capture de l’amende :
« Donc le nouveau créneau de @RATPgroup, c’est de racketter les âmes charitables qui l’engraissent. Mon frère, pas une tentative de fraude et fidèle abonné depuis son arrivée à Paris, vient de se prendre une amende de 50€ parce que ‘on reconnaît pas votre tête sur la photo’. »
Rapidement, le tweet devient viral. De nombreux internautes réagissent avec indignation, dénonçant une politique de contrôle de plus en plus rigide, voire abusive. Certains partagent même des expériences similaires, où une usure naturelle de la carte ou un défaut minime a conduit à des sanctions injustes.
La réponse de la RATP : « Dossier en cours »
Cette affaire s’inscrit dans un contexte tendu. Depuis plusieurs mois, la RATP renforce ses contrôles, notamment dans les grandes stations parisiennes. Objectif affiché, lutter contre la fraude. Pourtant, des voix s’élèvent pour dénoncer un zèle excessif, parfois au détriment du bon sens et de la bienveillance.
De nombreux usagers soulignent que le Pass Navigo, bien que nominatif, s’use facilement, un pass Navigo illisible est monnaie courante photos ternies, noms effacés par le frottement des portefeuilles, plastiques qui se décollent… En l’absence d’un renouvellement automatique de la carte ou d’une procédure simplifiée pour la mise à jour, les voyageurs se retrouvent souvent piégés.
Ce que cette affaire met en lumière, au-delà du cas d’Alexandre, c’est une certaine rigidité administrative. Le refus d’un document officiel comme la carte nationale d’identité, au prétexte qu’on ne « reconnaît pas assez » la personne, soulève des questions sérieuses.
À l’heure où l’administration française mise sur la dématérialisation et l’efficacité numérique, comment justifier que des agents de contrôle puissent discréditer une pièce d’identité en pleine voie publique ? Et que vaut alors un Pass Navigo, si son détenteur ne peut se défendre, même avec les bons justificatifs en main ?
Interrogée par plusieurs internautes, la RATP a simplement déclaré que le dossier était « en cours de traitement ». Aucune excuse, ni reconnaissance d’un éventuel excès de zèle. Alexandre, de son côté, attend toujours une réponse claire et espère un remboursement.
L’amende de 50 euros infligée à Alexandre pour son Pass Navigo illisible illustre à quel point les règles peuvent devenir absurdes lorsqu’elles sont appliquées sans discernement. Dans une époque où les transports en commun devraient encourager la fidélité et la confiance, ce genre d’expérience jette un froid sur la relation entre la RATP et ses usagers. Il ne reste plus qu’à espérer que la médiatisation de l’affaire pousse l’opérateur à revoir ses pratiques… et à faire preuve, à l’avenir, d’un peu plus d’humanité.