Ce mardi 13 mai, le prix de 100 euros en DZD atteint 26 100 dinars au square d’Alger, contre seulement 14 850 DZD sur le marché officiel. Cet écart important reflète la persistance d’une double cotation entre le marché parallèle et les taux interbancaires pratiqués par la Banque d’Algérie.
Dans les allées du square Port-Saïd, repère bien connu à Alger pour l’échange de devises, les taux de change affichés aujourd’hui révèlent un différentiel marqué avec les cotations officielles de la Banque d’Algérie. Ce 13 mai, le taux de change de l’euro sur le marché informel atteint 261 DZD à la vente alors qu’il était à 260 DZD la veille, et 257,5 DZD à l’achat, soit un niveau significativement supérieur au taux interbancaire fixé à 148,50 DZD. Cela signifie concrètement que 100 euros s’échangent aujourd’hui contre 26 100 DZD dans la rue, contre seulement 14 850 DZD si l’on se réfère au marché officiel.
Cette décorrélation entre les deux marchés ne se limite pas à la monnaie unique européenne. L’ensemble des principales devises étrangères présente un écart similaire. Sur le marché noir, le billet vert s’échange à 237 DZD à la vente, alors que la Banque d’Algérie l’affiche à 133,61 DZD. Une différence de près de 80 % qui s’étend également à la livre sterling, proposée à 302 DZD sur le marché parallèle contre 176,58 DZD dans les cotations bancaires.
Une cotation de 100 euros en DZD observée de près
Le prix de 100 euros en DZD reste l’un des indicateurs les plus consultés par les opérateurs économiques, voyageurs ou particuliers souhaitant convertir leur épargne. Ce lundi 13 mai, 100 euros équivalent à 26 100 DZD sur le marché parallèle, un niveau stable par rapport à la semaine précédente. La stabilité observée ces derniers jours reflète une faible variation de l’offre et de la demande dans le segment informel.
Du côté officiel, les taux de change restent alignés avec les moyennes bancaires internationales. Les 100 euros valent 14 850 DZD, soit près de 11 250 DZD de moins que sur le marché parallèle. Cet écart persistant de plus de 43 % s’explique principalement par des régulations strictes de l’accès aux devises via les canaux bancaires, ce qui pousse une grande partie des transactions vers le marché non officiel.
Comparatif des principales devises entre marché parallèle et marché officiel
Un rapide tour d’horizon des autres monnaies confirme cette tendance de dissociation tarifaire. Voici les taux de change observés ce 13 mai :
Dollar américain (USD) : 237 DZD à la vente (marché noir), 133,61 DZD (officiel).
→ Pour 100 USD, le montant obtenu est de 23 700 DZD contre 13 361 DZD.
Livre sterling (GBP) : 302 DZD à la vente (informel), 176,58 DZD (officiel).
→ 100 GBP équivalent à 30 200 DZD au square, contre 17 658 DZD à la banque.
Dollar canadien (CAD) : 162 DZD contre 95,55 DZD.
→ 100 CAD = 16 200 DZD (marché informel) vs. 9 555 DZD (banque).
Franc suisse (CHF) : 279 DZD à la vente, 159,08 DZD (officiel).
→ 100 CHF = 27 900 DZD au square, contre 15 908 DZD en banque.
Riyal saoudien (SAR) : 62 DZD (parallèle) vs. 35,62 DZD (officiel).
→ 100 SAR = 6 200 DZD vs. 3 562 DZD.
Yuan chinois (CNY) : 32 DZD à la vente, contre 18,56 DZD au niveau bancaire.
→ 100 CNY = 3 200 DZD dans la rue, 1 856 DZD en banque.
Dinar tunisien (TND) : 77 DZD vs. 43,98 DZD.
→ 100 TND = 7 700 DZD au square, 4 398 DZD au taux officiel.
Dirham des Émirats arabes unis (AED) : 63 DZD (vente informelle), 36,38 DZD (officiel).
→ 100 AED = 6 300 DZD au square, 3 638 DZD en banque.
Cette double cotation offre un éclairage précis sur les flux monétaires alternatifs en circulation, souvent sollicités dans le cadre d’échanges hors du cadre bancaire.

Dynamique des taux et variation modérée
La faible volatilité des taux depuis quelques jours laisse apparaître une relative stabilité dans les opérations d’échange sur le marché parallèle. Aucun mouvement brusque à signaler ce 13 mai, les marges de variation hebdomadaires restent contenues dans une fourchette de 0,5 % à 1 % sur les principales devises. Cette inertie peut être attribuée à l’absence de signaux macroéconomiques majeurs ou à des flux d’importation constants.
Sur le plan technique, l’écart entre les deux marchés reste directement lié à la politique d’accès à la devise. L’absence d’ajustement des cotations officielles en temps réel crée mécaniquement une prime sur les valeurs échangées librement dans les circuits informels.
Le différentiel euro/dinar, qui dépasse les 110 % en valeur absolue entre les deux marchés, devient ainsi un indicateur indirect de l’attractivité des circuits alternatifs de change pour les agents économiques qui ne peuvent ou ne souhaitent pas passer par le système bancaire.
Ainsi, la valeur du dinar sur le marché informel reste sous observation constante par les professionnels du change, les importateurs, les résidents algériens à l’étranger ou encore les particuliers. À Alger, le square Port-Saïd reste un point névralgique, baromètre officieux des devises en circulation.
Ce 13 mai, les taux affichés n’enregistrent pas de variation majeure, mais confirment la persistance d’un système à deux vitesses entre le marché régulé et l’économie parallèle.