Douaniers de l’aéroport d’Alger condamnés, selon certains médias : une affaire qui a créé la confusion. La direction générale des douanes a tenu à rétablir les faits et à corriger plusieurs erreurs relayées en ligne sur les décisions de justice rendues en novembre 2024.
La publication de plusieurs articles début mai 2025 a provoqué une onde médiatique autour d’un prétendu scandale de corruption impliquant des agents des douanes à l’aéroport international d’Alger. L’intitulé de ces contenus, largement repris sur les plateformes numériques, évoquait la condamnation de huit douaniers. Un chiffre, comme d’autres éléments, que la direction générale des douanes a rapidement contesté.
Dans un communiqué rendu public le 13 mai, l’administration douanière a clarifié le nombre d’agents concernés, le contenu exact du jugement et a dénoncé la confusion née de l’amalgame entre deux affaires distinctes, séparées par plus d’un an. La situation a mis en lumière les effets de propagation d’informations erronées et les dérives liées à la reprise non vérifiée des contenus en ligne.
Douaniers de l’aéroport d’Alger condamnés les faits vérifiés par la justice
Contrairement à ce qui a été initialement relayé, sept douaniers de l’aéroport d’Alger et non huit ont été poursuivis dans le cadre d’une affaire jugée par la cour d’Alger. Le jugement définitif, rendu le 27 novembre 2024, a abouti à l’acquittement de six agents. Seul un douanier a été condamné.
L’administration a pointé l’inexactitude du titre « condamnation de huit douaniers dans une affaire de corruption », publié le 7 mai 2025, qui ne reflète pas la réalité judiciaire. Selon elle, cette présentation erronée a induit le public en erreur et nui à la lecture des faits. De nombreuses plateformes ont repris le titre tel quel, sans vérification, amplifiant ainsi la désinformation.

Confusion entre deux affaires et atteinte à la rigueur journalistique
La direction des douanes affirme que les articles parus les 6 et 7 mai derniers dans le journal arabophone « Ennahar » ont mélangé deux dossiers indépendants, éloignés dans le temps de plus de 14 mois. Ce rapprochement artificiel entre des faits non liés a brouillé la compréhension des événements et donné l’impression d’un dossier global plus lourd qu’il ne l’est réellement.
L’administration estime que cette confusion porte atteinte aux principes fondamentaux de traitement de l’information, surtout lorsqu’il s’agit de sujets sensibles tels que la justice ou la probité des agents publics. Elle rappelle que la rigueur factuelle, notamment dans la couverture d’affaires judiciaires, constitue une exigence de base.
Propagation numérique et responsabilité des plateformes d’information
L’un des effets les plus marquants de cette affaire reste la vitesse de propagation du contenu erroné sur les médias numériques. Plusieurs sites ont repris l’article original sans consulter les sources officielles ni vérifier les éléments publiés. Cette diffusion massive de données incorrectes a alimenté un récit erroné auprès du public.
La direction générale des douanes a dénoncé cette mécanique de reprise automatique, qui accentue les distorsions de l’information et fragilise la confiance du citoyen dans les médias. Elle appelle les rédactions à plus de vigilance, notamment lorsqu’il s’agit de sujets impliquant des institutions publiques et des décisions de justice.
Une affaire médiatique devenue un cas d’école sur le traitement de l’information judiciaire
Ce cas soulève aussi des questions plus larges sur la responsabilité éditoriale et la rigueur dans le journalisme en ligne. L’administration douanière insiste : les journalistes doivent vérifier leurs données, croiser les sources et consulter les documents officiels avant de publier. Les erreurs de date, de chiffres ou de qualification juridique, même involontaires, peuvent avoir des conséquences notables.
En arrière-plan, c’est l’image d’une institution qui peut être entachée à tort, et la réputation de professionnels exposée sans fondement solide. Ce rappel à l’ordre souligne l’importance d’un journalisme responsable, surtout dans un environnement où la rapidité de diffusion prend parfois le pas sur la précision de l’information.
Et pendant que la polémique s’essouffle, les archives judiciaires, elles, restent claires : un seul agent a été condamné.