Le billet de 100 euros en DZD s’échange actuellement autour de 25 800 dinars à la revente au square Port-Saïd. Ce taux s’inscrit dans un contexte de ralentissement des échanges informels de devises, alors que les autorités renforcent leur lutte contre les importations via le système dit du « cabas ».
Le marché informel des devises en Algérie continue de refléter une dynamique parallèle au taux de change officiel appliqué par la Banque d’Algérie. Malgré l’écart persistant entre les deux références, certaines variables influencent actuellement la demande de devises sur le marché non officiel, notamment les mesures répressives contre les circuits informels d’importation.
Depuis quelques semaines, une réduction progressive des opérations sur le marché parallèle est observée, impactant les flux de change au niveau des points de transaction informels comme le square Port-Saïd. La monnaie européenne s’y maintient à un niveau stable, avec un écart de plus de 70 % par rapport au taux bancaire officiel.
Prix du billet de 100 euros en DZD selon le marché parallèle
Ce samedi 17 avril, au square Port-Saïd, référence informelle en matière de change en Algérie, le billet de 100 euros en DZD se vend à 25 800 dinars, soit un taux de 258 DZD pour 1 euro à la vente, et 256 DZD à l’achat. Ce niveau de cotation s’est maintenu pour la deuxième journée consécutive, dans un climat de réduction de la demande de devises.
Cet écart par rapport au taux officiel, fixé à 148,42 DZD pour 1 euro, reste significatif. Il traduit l’importance du différentiel entre le système bancaire formel et le marché parallèle, qui continue de répondre à une demande non couverte par les circuits officiels, notamment pour les opérations commerciales non régulées ou les besoins de transfert non éligibles à l’allocation de change.
La stabilité actuelle s’inscrit dans une conjoncture particulière marquée par une baisse temporaire de l’activité sur le segment informel. Cela coïncide avec des campagnes de contrôle renforcées sur le territoire national visant les réseaux de produits importés hors circuit douanier.
Évolution des taux des principales devises convertibles sur le marché informel
Sur le marché parallèle, le dollar américain s’échange ce 17 mai à 236 DZD à la vente et 233 DZD à l’achat, soit une contre-valeur de 23 600 DZD pour 100 USD à la revente. Le taux officiel, quant à lui, affiche 133,17 DZD pour 1 dollar. L’écart, bien que moins large que celui observé sur l’euro, reste supérieur à 75 %.
La livre sterling, devise fortement recherchée en période estivale, est cotée à 302 DZD à la vente et 299 DZD à l’achat, contre 176,71 DZD selon le marché officiel. Cela représente un billet de 30 200 DZD pour 100 GBP au square.
Parmi les autres devises :
- Dollar canadien : 162 DZD à la vente, 158 DZD à l’achat (officiel : 95,22 DZD)
- Franc suisse : 276,5 DZD à la vente, 273,5 DZD à l’achat (officiel : 158,71 DZD)
- Riyal saoudien : 61,5 DZD à la vente, 61 DZD à l’achat (officiel : 35,50 DZD)
- Yuan chinois : 32 DZD à la vente, 31,5 DZD à l’achat (officiel : 18,47 DZD)
- Dirham émirati : 63 DZD à la vente, 62,5 DZD à l’achat (officiel : 36,25 DZD)
- Dinar tunisien : 76,5 DZD à la vente, 76 DZD à l’achat (officiel : 44,13 DZD)
Les spreads constatés reflètent à la fois la rareté de certaines devises dans le circuit officiel et les canaux préférentiels utilisés pour les transactions commerciales intermaghrébines ou liées au pèlerinage.

Facteurs techniques affectant les taux sur le circuit informel
L’écart entre les taux officiels et ceux du marché parallèle s’explique par plusieurs facteurs structurels. Le système d’allocation de devises reste limité à certaines catégories de biens et de services, restreignant l’accès à la monnaie étrangère pour les particuliers et les commerçants hors des circuits autorisés.
Les récentes opérations de saisie menées par les douanes et la police économique, notamment dans les salons de beauté, entrepôts commerciaux et magasins spécialisés, ont ciblé les produits issus du système du « cabas ». Ces produits, souvent importés via des réseaux informels de voyageurs, représentaient une source de demande importante pour les devises fortes sur le marché informel.
La baisse observée dans la fréquence de ces importations diminue mécaniquement la pression sur les devises les plus couramment utilisées dans ces circuits, en particulier l’euro et le dollar. Cela explique la relative stabilité des taux sur les deux dernières séances, en dépit des mouvements généralement constatés en période préestivale.
Sur le terrain, les opérateurs du marché parallèle s’adaptent. La demande reste orientée vers les devises majeures, mais l’approvisionnement et la liquidité sont surveillés de près, notamment avec l’approche de l’Aïd el-Adha, des départs en vacances et la préparation des achats pour la rentrée.