Lors d’une réunion publique tenue dans le quartier de la Roseraie à Angers, le maire Christophe Béchu a lancé un avertissement clair, les locataires de logements sociaux (HLM) qui persistent à jeter leurs ordures par la fenêtre s’exposent désormais à une procédure d’expulsion. Une sortie musclée face à un problème d’incivilité qui gangrène certains quartiers.
Angers n’est pas Paris, mais certaines incivilités y pèsent tout autant. Jeudi 15 mai 2025, dans le quartier populaire de la Roseraie, le maire Christophe Béchu n’a pas mâché ses mots face à ses administrés. Excédé par des comportements jugés inacceptables, notamment dans la rue de l’Aqueduc-Romain, il a annoncé une mesure radicale, l’expulsion des locataires HLM qui continuent à jeter leurs déchets par les fenêtres. Derrière cette déclaration, une exaspération palpable, mais aussi une volonté politique de restaurer la propreté et le vivre-ensemble dans une ville en mutation.
Un ras-le-bol face à des comportements incivils des locataires HLM
La réunion avait débuté comme tant d’autres, avec son lot de doléances, d’interpellations, et de suggestions citoyennes. Mais quand est venue la question de la propreté à la Roseraie, un quartier dense en habitat social, la coupe a débordé. Christophe Béchu, maire d’Angers et ex-ministre de la Transition écologique, a tapé du poing sur la table : « La fenêtre n’est pas un vide-ordures », a-t-il lancé devant une centaine d’habitants médusés.
Ce que le maire dénonce, c’est un phénomène devenu banal dans certains secteurs, des déchets lancés directement des étages, des trottoirs jonchés de détritus, et un sentiment de laisser-aller généralisé. Des actes qui vont bien au-delà du manque de civisme : ils posent un véritable problème de sécurité et d’hygiène, et contribuent à la dégradation du cadre de vie.
Cette fois, la réponse ne se limitera pas à une campagne d’affichage ou à quelques verbalisations isolées. Le maire a prévenu que des procédures d’expulsion pourraient être engagées contre les locataires récidivistes. Un message destiné à choquer, peut-être, mais surtout à remettre les responsabilités au centre du débat.
En collaboration avec les bailleurs sociaux, la mairie entend identifier les contrevenants et enclencher, si nécessaire, des mesures judiciaires. Une annonce qui fait polémique mais qui répond à une demande pressante d’une majorité silencieuse, lasse de vivre dans un environnement dégradé à cause d’une minorité.
Un quartier en tension, mais pas abandonné
Le quartier de la Roseraie est l’un des plus vastes et des plus peuplés d’Angers. Il a longtemps souffert d’une image négative, mais bénéficie aujourd’hui de projets de réhabilitation urbaine. Nouveaux équipements, requalification des espaces publics, actions sociales : la municipalité y investit des millions d’euros.
Mais tous ces efforts risquent de rester vains si la question de la responsabilité individuelle n’est pas posée. Le maire l’a souligné : les institutions font leur part, aux habitants de faire la leur. Pour Béchu, c’est aussi une manière de restaurer la dignité dans l’habitat social, souvent caricaturé à tort comme un lieu de non-droit.
Plus qu’une simple menace, la déclaration du maire pourrait déboucher sur des actions concrètes : la mise en place d’une charte de bon voisinage, une concertation avec les bailleurs, des campagnes d’information ciblées, et même l’installation de caméras dans les points noirs signalés.
Si les expulsion des locataires HLM sont une mesure de dernier recours, elles s’inscrivent dans une stratégie plus large, celle de faire du logement social un espace où le respect mutuel devient la norme.
Le message de Christophe Béchu est clair, à Angers, le laxisme n’a plus sa place dans la gestion des logements sociaux. Il s’agit d’un signal fort, à la fois pour les habitants respectueux et pour ceux qui mettent à mal la vie collective. Reste à voir comment cette politique sera appliquée, et surtout si elle permettra de réconcilier propreté, sécurité et dignité dans les quartiers populaires. Une chose est sûre : le débat ne fait que commencer.