À l’approche de l’Aïd el-Adha 2025, les autorités algériennes anticipent les besoins en eau et en infrastructures. Le ministère de l’Hydraulique vient d’annoncer un ensemble de mesures pour assurer un déroulement optimal de cette fête religieuse majeure.
La fête de l’Aïd el-Adha, marquée par le sacrifice rituel et les rassemblements familiaux, engendre chaque année une pression importante sur les réseaux d’eau potable, les équipements publics et les services essentiels. Conscient des défis à venir, le ministère algérien de l’Hydraulique a tenu, ce samedi 24 mai, une réunion stratégique au siège du ministère, sous la présidence du ministre Taha Derbal.
Ce rendez-vous a permis de passer en revue les mesures préventives et opérationnelles destinées à garantir un service continu et efficace pendant les jours de fête. L’objectif affiché est clair, éviter toute perturbation majeure, tant sur le plan de l’approvisionnement en eau que de la gestion des infrastructures liées à l’événement.
Aïd el-Adha 2025, Un plan d’action l’approvisionnement en eau
Le cœur du dispositif repose sur la mobilisation des ressources hydrauliques disponibles à l’échelle nationale. Le ministère insiste sur la nécessité de garantir la disponibilité de l’eau, particulièrement dans les régions à forte densité de population ou historiquement sujettes à des coupures.
Dans son communiqué, le ministère souligne que toutes les directions régionales ont été instruites pour assurer la maintenance des réseaux, renforcer les équipements de pompage, et établir une veille technique pendant toute la durée de la fête.
Outre les ressources naturelles, les capacités de stockage temporaire et les réservoirs de secours seront mobilisés, en particulier dans les zones périurbaines où l’accès à l’eau peut être plus fragile. La coordination avec les sociétés de distribution locale d’eau est renforcée à travers des cellules de crise actives 24h/24.
Une fête sous le signe de la rationalité
Le ministre a également insisté sur l’importance de la communication proactive avec les citoyens. Les campagnes de sensibilisation ont déjà débuté, notamment sur les réseaux sociaux, pour encourager un usage responsable de l’eau, en rappelant les valeurs de solidarité et de modération qui accompagnent l’Aïd.
Ce volet éducatif prend tout son sens dans un contexte où les habitudes de consommation connaissent un pic significatif durant cette période, nettoyage intensif, abattage à domicile, lavage de viandes et de surfaces… Autant d’activités qui peuvent provoquer une surcharge ponctuelle du réseau.
« Adopter un comportement rationnel n’est pas une contrainte, mais un geste citoyen qui garantit à tous un accès équitable à cette ressource vitale », résume un cadre du ministère, interrogé dans la foulée de la réunion.
Les mesures ne concernent pas uniquement l’approvisionnement en eau. Le plan mis en place mobilise plusieurs acteurs institutionnels, notamment les collectivités locales, les services de l’environnement et les entreprises publiques en charge de l’assainissement. L’objectif est de prévenir les débordements, bouchons, ou fuites qui pourraient impacter la salubrité et le confort des citoyens durant l’Aïd.
Une attention particulière est également portée aux lieux de prière collectifs, souvent installés en extérieur pour accueillir des milliers de fidèles. Leur bon raccordement aux réseaux d’eau et d’assainissement a été identifié comme une priorité dans certaines wilayas.
Un appel à la vigilance collective
Dans un contexte climatique tendu, marqué par des périodes de sécheresse et une gestion délicate des ressources naturelles, le ministère appelle l’ensemble des citoyens à la vigilance et à la coopération. L’Aïd el-Adha, tout en étant une fête spirituelle et familiale, reste aussi un défi logistique dans un pays où la gestion de l’eau est une priorité nationale.
L’appel lancé par Taha Derbal n’est pas anodin. Il s’inscrit dans une volonté plus large de réduire les gaspillages, de favoriser les pratiques durables, et de mieux encadrer les usages collectifs dans les moments de forte demande.
L’Aïd el-Adha 2025 s’annonce comme une fête placée sous le signe de l’organisation et de la prévention. Si les mesures du ministère de l’Hydraulique témoignent d’une réelle volonté d’anticipation, leur efficacité dépendra en grande partie de la capacité des citoyens à adopter une conduite responsable et solidaire.
Au-delà des annonces institutionnelles, la réussite de cette mobilisation repose sur un équilibre fragile entre les besoins festifs et les exigences du service public. Dans une Algérie où l’accès à l’eau reste un marqueur d’inégalités territoriales, chaque goutte économisée comptera.