À l’approche de la rentrée scolaire, les Algériens de France vivent une galère et peinent à trouver un billet retour. Les prix des billets exposent chez Air Algérie, des offres insuffisantes et un sentiment d’abandon qui revient chaque été.
Alors que les vacances d’été touchent à leur fin, des milliers d’Algériens résidant en France se retrouvent dans une impasse. Trouver un billet retour vers Paris, Lyon ou Marseille entre le 15 août et le 1er septembre relève du parcours du combattant.
Air Algérie, des vols introuvables… ou hors de prix
Sur le site d’Air Algérie, la majorité des vols affichent complet. Quand une place est disponible, elle dépasse les 78 000 dinars – soit environ 300 euros au taux parallèle et plus de 500 euros au taux officiel. Un tarif qui vise principalement les non-résidents payant en dinars algériens. Ce phénomène ne se limite pas à Alger-Paris uniquement mais touche également les autres liaisons principales, comme :
- Béjaïa–Lyon, à plus de 85 000 dinars à partir du 2 septembre,
- Oran–Marseille, complet entre le 15 et le 24 août, avec des billets à plus de 66 000 dinars,
Vols retour complètement saturés dès mi-août
Air Algérie affiche déjà un complet généralisé sur les vols retour vers la France dès la mi-août. Par exemple :
- Alger-Paris : plus de vols disponibles dès le 18 août (dernier vol le 17)
- Alger-Lyon : complet dès le 11 août
- Alger-Marseille : complet dès le 15 août
- Béjaïa-Paris : saturé dès le 17 août
- Oran-Paris : complet dès le 18 août Voyage France Algerie
Cette situation est liée à la demande accrue de la diaspora, liée à la rentrée scolaire prévue début septembre en France, ce qui illustre un déséquilibre chronique entre l’offre et la demande pendant cette période critique.
Les compagnies low cost aussi s’envolent
Même les compagnies dites « low cost » ne sont pas épargnées :
- Chez Transavia,
- Un Alger–Paris atteint 412 euros le 24 août.
- Alger–Lyon dépasse 364 euros.
- Volotea propose
- Un Sétif–Lyon à 410 euros, contre 67 euros mi-septembre.
- Vueling affiche
- Marseille–Alger à 482 euros fin août.
- ASL Airlines atteint
- 440 euros sur Alger–Lyon, contre seulement 70 euros début septembre.
Une demande prévisible… mais ignorée
Chaque été, la diaspora algérienne tire la sonnette d’alarme. Le manque d’anticipation des compagnies, combiné à une politique tarifaire jugée abusive, est dénoncé année après année. Mais rien ne change. Alors que les chiffres sont prévisibles, rentrée scolaire en Europe, fin des congés, les organismes concernés et les compagnies aériennes semblent découvrir la crise… chaque année. Face à ce déséquilibre, la question d’un véritable service public aérien se pose :
- Faut-il multiplier les vols en haute saison ?
- Faut-il encadrer les prix pour protéger les familles ?
- Où est passée la concurrence équitable censée casser ce quasi-monopole ?
Ces interrogations, souvent soulevées, restent sans réponse concrète.
Plus qu’un billet : une demande de respect
Derrière cette flambée des prix, c’est un ressentiment profond qui s’installe. Les Algériens établis à l’étranger ne demandent pas seulement des vols abordables.
Ils réclament du respect, pour leur fidélité, pour leur rôle économique, pour leur attachement indéfectible à leur pays d’origine. À l’heure des discours sur la « valorisation de la diaspora », garantir un retour digne et accessible serait un premier geste symbolique… et nécessaire.