L’allocation touristique de 750 euros devient accessible dès juillet 2025, mais tout manquement à ses règles peut entraîner des sanctions sévères. Cette mesure réglementée vise à encadrer les sorties de devises. Voici ce qu’il faut savoir sur l’allocation touristique de 750 euros et les sanctions qui y sont associées.
Le nouveau dispositif encadrant l’accès aux devises à l’étranger marque un tournant important. À partir du 20 juillet 2025, les voyageurs algériens pourront bénéficier d’une allocation touristique en devises, à hauteur de 750 euros pour les adultes. Mais cette ouverture s’accompagne d’un encadrement rigoureux, notamment en matière de conditions d’éligibilité, de justificatifs à fournir et surtout de sanctions.
Face aux risques de détournement, la Banque d’Algérie a pris soin d’introduire des garde-fous clairs. L’instruction n°05-2025, signée le 17 juillet, ne laisse aucune zone grise sur ce point : toute tentative de fraude ou d’usage abusif de cette allocation expose le bénéficiaire à des conséquences légales sérieuses.
Règles strictes pour bénéficier de l’allocation touristique de 750 euros
L’allocation touristique de 750 euros concerne uniquement les résidents algériens âgés de 19 ans ou plus. Pour les mineurs entre 12 et moins de 19 ans, le montant est réduit à 300 euros, avec une limite de deux enfants par famille. Les enfants de moins de 12 ans ne sont pas éligibles.
Pour y prétendre, plusieurs conditions doivent être remplies : un séjour à l’étranger d’au moins sept jours, la présentation d’un passeport en cours de validité, d’un titre de transport aller-retour (ou d’une quittance de voyage terrestre), et d’un visa valide le cas échéant. Le dossier complet doit être déposé, au plus tard trois jours ouvrables avant la date de départ, dans une banque agréée ou une succursale de la Banque d’Algérie.
Le montant est ensuite versé à la sortie du territoire national, dans les aéroports, ports ou points frontaliers, sur présentation du reçu de paiement en dinars et de la carte d’embarquement.
Sanctions prévues en cas de fraude ou de non-respect des conditions
Tout manquement à ces règles expose le voyageur à des sanctions immédiates. Si le séjour est annulé ou écourté à moins de sept jours, la totalité de l’allocation perçue doit être restituée dans un délai de cinq jours ouvrés après le retour.
Mais le dispositif va plus loin. La Banque d’Algérie précise qu’un usage non conforme, comme remettre l’allocation à une autre personne ou l’utiliser à d’autres fins que le voyage autorisé, constitue une infraction aux règles des changes. Ce type de manœuvre peut entraîner non seulement une suspension du droit au change pendant cinq ans, mais également des poursuites pénales.
Les sanctions s’étendent également aux cas de fausses déclarations, de présentation de documents falsifiés ou de tentative de double bénéfice sur une même période. Les banques sont tenues de vérifier si le demandeur a déjà obtenu un droit de change durant les 12 derniers mois et s’il a effectivement voyagé en cas de précédents retraits.
Détournement de l’allocation et responsabilité du bénéficiaire
L’instruction est claire, le montant versé est strictement nominatif et non transférable. Il ne peut être utilisé que par le bénéficiaire lui-même, et uniquement pour un voyage à l’étranger conforme aux règles édictées. Toute mise à disposition du montant à une tierce personne est considérée comme une infraction grave.
Le contrôle est également renforcé au niveau des postes frontaliers. Les services compétents doivent vérifier la concordance entre le voyage prévu, les justificatifs fournis et les documents présentés lors du départ. L’allocation ne sera délivrée qu’après validation complète de ces éléments.
Derrière l’ouverture du droit à l’allocation touristique de 750 euros se cache un dispositif étroitement surveillé, où la moindre infraction peut coûter bien plus que les devises promises.