À Athènes, une mère algérienne accusée d’avoir noyé sa fille, elle a été arrêtée après la découverte du corps de sa fillette sur une plage. Une enquête judiciaire est en cours.
Le 26 juillet 2025, le corps sans vie d’une fillette de 3 ans a été retrouvé sur la plage d’Eden à Palaio Faliro, dans la banlieue sud d’Athènes. Sa mère, une ressortissante algérienne de 32 ans vivant en situation irrégulière en Grèce, a été arrêtée puis mise en examen pour homicide volontaire. Le dossier, encore en cours d’instruction, suscite une vive émotion et fait l’objet d’une enquête approfondie.
Un décès tragique sur la plage d’Eden
Les autorités grecques ont été alertées dans la nuit du samedi 26 au dimanche 27 juillet, après la découverte du corps d’une fillette en bas âge sur la plage d’Eden, à Palaio Faliro, dans la région d’Athènes. L’autopsie pratiquée par les services médicaux légaux a révélé que l’enfant est décédée par noyade, mais le rapport fait également état de blessures visibles au visage, aux lèvres, au front et au niveau du nez, ainsi que de contusions sur différentes parties du corps.
Arrestation d’une mère algérienne accusée d’avoir noyé sa fille
Quelques jours après les faits, la mère de l’enfant, une femme algérienne de 32 ans, a été arrêtée par la police grecque dans le quartier de Kato Patissia, où elle vivait dans un appartement situé au 8e étage d’un immeuble, aux côtés d’un homme grec plus âgé. Son interpellation a eu lieu sans violence, en présence de ses deux autres enfants âgés de 4 et 5 ans. Elle a été placée en garde à vue, puis présentée à un juge d’instruction.
Selon les premiers éléments recueillis, la mère aurait abandonné sa fille sur la plage en pleine nuit. Des caméras de surveillance l’ont montrée poussant une poussette avec trois enfants à 21h30 le samedi. Cinq heures plus tard, elle apparaît sur une autre caméra, cette fois avec deux enfants seulement et une poussette vide. C’est ce détail qui a rapidement conduit les enquêteurs à identifier la femme et à la retrouver.
Des déclarations contradictoires et un contexte difficile
Durant sa garde à vue, la mère a fourni plusieurs versions des faits. Elle a d’abord déclaré que sa fille était tombée dans la douche à leur domicile, avant de perdre connaissance. Elle aurait alors paniqué et décidé de l’abandonner sur la plage. Dans une autre version, elle affirme que la fillette est tombée dans l’eau et s’est noyée accidentellement.
L’enquête a révélé que la suspecte vivait sans titre de séjour valide depuis plusieurs années. Elle avait introduit une demande d’asile en janvier 2020, qui a été rejetée en première instance puis en appel. Une seconde tentative de demande d’asile à Patras a également été classée récemment, en juillet 2025, pour retrait silencieux. Elle résidait donc illégalement en Grèce au moment des faits, ce qu’elle aurait elle-même invoqué pour expliquer sa peur de se rendre à l’hôpital.
Le rôle des caméras de surveillance et du chauffeur de taxi
L’avancée de l’enquête a été rendue possible grâce à l’exploitation de la vidéosurveillance autour de la plage et à l’identification du chauffeur de taxi qui avait pris en charge la femme dans la nuit du 26 juillet. Un touriste israélien, qui avait utilisé le même taxi un peu plus tôt, a permis de remonter au chauffeur via une application mobile. Celui-ci a ensuite décrit le trajet de la suspecte, confirmant qu’elle avait été déposée à Kato Patissia.
Antécédents judiciaires et témoignages voisins
Ce n’est pas la première fois que la suspecte est connue des services sociaux et judiciaires grecs. En 2022, elle avait été poursuivie pour mise en danger d’enfant, après avoir laissé l’un de ses enfants seul dans l’immeuble. L’enfant avait été retrouvé à l’entrée par des voisins. À l’époque, elle avait été relâchée sur décision du parquet.
Des voisins de l’immeuble ont confirmé aux enquêteurs qu’ils la voyaient régulièrement avec ses enfants, mais qu’elle restait discrète et ne parlait pas grec. Selon leurs témoignages, elle semblait attentive à ses enfants, sans toutefois entretenir de relations avec le voisinage.
Procédure en cours et protection des autres enfants
La mère algérienne accusée d’avoir noyé sa fille a été mise en examen pour homicide volontaire avec préméditation et violences intrafamiliales. Elle devait comparaître devant un juge d’instruction le dimanche suivant son arrestation. Les deux autres enfants, présents lors de la nuit des faits, font actuellement l’objet d’une prise en charge par des services spécialisés en protection de l’enfance. Des psychologues tentent d’interagir avec eux, bien que leur très jeune âge limite les possibilités d’enquête directe.
Les autorités grecques poursuivent leurs investigations pour déterminer les circonstances précises du décès de la fillette. La piste de la préméditation est étudiée, mais les déclarations contradictoires de la mère, l’absence de témoins directs, ainsi que son statut administratif complexe, rendent l’enquête délicate. À ce jour, seul un procès judiciaire permettra de faire toute la lumière sur cette affaire tragique qui a choqué l’opinion publique en Grèce comme ailleurs.