Le prix de 100 euros en DZD s’établit ce 9 mai à 26 000 dinars sur le marché parallèle d’Alger, au square Port-Saïd. Un écart important persiste entre les taux de change officiels et ceux pratiqués dans le circuit informel, affectant également les autres devises étrangères.
Au cœur du centre-ville d’Alger, le square Port-Saïd reste l’un des points névralgiques du change informel. En ce 9 mai, les écarts observés entre les cours du marché parallèle et les taux officiels affichés par la Banque d’Algérie attirent l’attention. Ils traduisent une divergence structurelle qui persiste dans la cotation des devises étrangères face au dinar algérien.
Sur le terrain, la demande sur certaines monnaies reste constante, ce qui alimente des écarts significatifs selon le canal utilisé pour l’échange. Il ne s’agit pas d’un phénomène ponctuel, mais d’un écart persistant entre les marchés, reflet d’un système à deux vitesses dans l’accès aux devises.
Prix de 100 euros en DZD et écart entre marché officiel et parallèle
Au 9 mai, le taux de change parallèle du billet de 100 euros atteint 26 000 DZD à la vente, soit 260 dinars l’euro. À l’achat, les cambistes du square proposent 258 dinars pour 1 euro. Ces valeurs représentent un écart de plus de 73 % par rapport au taux officiel fixé à 149,52 DZD par la Banque d’Algérie. Le différentiel reste élevé, notamment en raison de l’écart entre l’offre disponible sur le marché formel et la demande réelle.
Sur la base de ces cotations, la valorisation du dinar face à la monnaie européenne reste dépréciée sur le marché non officiel, ce qui renforce le poids des devises dans les transactions informelles. Ce différentiel est structurel et dépend de plusieurs facteurs comme les restrictions sur les allocations officielles, les flux touristiques, ou encore les transferts de fonds.

État des autres devises au square Port-Saïd et taux officiel
Au square Port-Saïd, le dollar américain se négocie à 238 DZD à la vente et 235 DZD à l’achat, contre un taux officiel de 132,93 DZD, soit un écart de près de 79 %. Le cours du dinar face à la livre sterling est encore plus déséquilibré avec une cotation de 302 DZD à la vente contre 176,59 DZD au niveau officiel, soit une majoration de près de 71 %.
La devise canadienne, le dollar canadien, est cotée à 162 DZD à la vente et 158 DZD à l’achat, alors que son cours officiel est à 95,52 DZD. L’écart ici avoisine les 69 %. Pour le franc suisse, le taux parallèle est à 280 DZD, contre 160,31 DZD en cotation officielle, ce qui représente une surcote de plus de 74 %.
Parmi les devises du Golfe, le riyal saoudien s’échange à 61,5 DZD sur le marché informel, alors que son taux officiel est de 35,44 DZD. Le dirham des Émirats arabes unis suit une logique similaire : 62,5 DZD au square contre 36,19 DZD officiellement. Le yuan chinois s’échange à 32 DZD, bien loin du taux de référence de 18,39 DZD.
Enfin, le dinar tunisien reste une devise couramment échangée, cotée à 77 DZD à la vente et 76 DZD à l’achat, face à une valeur officielle de 44,20 DZD. Cet écart reflète l’importance des échanges transfrontaliers, notamment dans l’Est du pays.
Devises | Marché officiel | Marché noir | |
étrangères | Vente | Achat | Vente |
Euro (€) | 149,52 | 258 | 260 |
Dollar US ($) | 132,93 | 235 | 238 |
Livre Sterling (₤) | 176,59 | 297 | 302 |
Dollar CAN ($C) | 95,52 | 158 | 162 |
Franc suisse (CHF) | 160,31 | 276,5 | 280 |
Yuan chinois (CNY) | 18,39 | 31,5 | 32 |
Dirham EAU (AED) | 36,09 | 62 | 62,5 |
Dinar tunisien (TND) | 44.20 | 75,5 | 76,5 |
Riyal Saoudien (SAR) | 35,44 | 60,5 | 61,5 |
Analyse technique des écarts de change
Les écarts entre les deux marchés peuvent être partiellement expliqués par des paramètres macroéconomiques. L’offre de devises sur le marché formel reste contrainte par des mécanismes de régulation, tandis que la demande en espèces fortes est soutenue dans plusieurs segments économiques. Cela induit un ajustement des taux par le jeu de l’offre et de la demande hors circuit bancaire.
Le marché parallèle intègre des coûts de liquidité, des risques de contrepartie, et un spread compensatoire. Ces éléments influencent la prime de change. L’existence de deux taux de change entraîne des arbitrages et des comportements d’adaptation chez les agents économiques. En l’absence de convertibilité totale du dinar, ce système dual persiste.
Le dinar algérien continue ainsi de s’échanger à des niveaux différenciés selon le canal mobilisé. Le taux du jour au square offre un instantané utile pour les observateurs du marché informel, sans pour autant refléter une dynamique officielle.