La trajectoire ascendante de l’euro face au dinar relance la question d’un possible seuil symbolique de 1 euro à 270 dinars. Depuis fin juin, la devise européenne enchaîne les hausses successives au square Port-Saïd, alimentant les projections autour d’une nouvelle barre à court terme sur le marché parallèle.
Depuis le 28 juin, l’euro enregistre une série d’ajustements haussiers sur le circuit informel. En moins de deux semaines, le taux de change au square Port-Saïd est passé de 262 à 265 dinars à la vente. À l’achat, la devise s’échange actuellement autour de 263,5 DZD. Cette évolution confirme une dynamique de glissement progressif, appuyée par une demande soutenue en devises, notamment durant la période estivale.
Le taux de change officiel, fixé à 151,68 DZD par la Banque d’Algérie, ne reflète qu’en partie la réalité transactionnelle en vigueur dans les grandes agglomérations. L’écart entre les deux marchés dépasse désormais 113 dinars, rendant l’accès aux devises plus coûteux pour les particuliers.
1 euro à 270 dinars sur le marché parallèle algérien
L’hypothèse d’un 1 euro à 270 dinars n’est plus considérée comme marginale par les intervenants du circuit parallèle. Le rythme régulier des hausses récentes, sans correction notable, incite à envisager une progression vers cette barre dans les prochains jours, sauf retournement de tendance.
Ce seuil symbolique s’inscrirait dans la continuité d’un différentiel constant entre offre et demande. La hausse de la demande estivale, combinée à des sorties fréquentes de devises à usage touristique ou commercial, accentue cette tendance. L’allocation de devises officielles, plafonnée à 100 euros par an et par personne, reste insuffisante pour couvrir les besoins courants des voyageurs.
Hausse du dollar et effet de contagion sur les autres devises
Le dollar américain suit une évolution parallèle. Évalué à 222,5 DZD le 7 juillet dernier, il atteint 227,5 DZD trois jours plus tard, soit une hausse de 5 dinars en début de semaine. Cette progression, bien que moins marquée que celle de l’euro, impacte également les devises associées aux échanges commerciaux régionaux.
À titre de comparaison, le taux officiel du dollar reste à 129,79 DZD, renforçant l’écart de référence dans les opérations de change informelles. L’effet d’entraînement concerne aussi des devises comme le franc suisse, la livre sterling et le dollar canadien, qui se positionnent régulièrement en réaction aux mouvements de l’euro.

Écarts persistants entre marché officiel et marché noir
L’ensemble des données souligne une décorrélation structurelle entre les cours réglementés et ceux pratiqués sur le terrain. Alors que l’euro approche de 270 dinars, le cadre officiel reste figé autour de 152 DZD. Ce décalage, au-delà de son aspect conjoncturel, pose des problématiques récurrentes d’accès à la devise pour les ménages et les opérateurs économiques.
Dans ce contexte, les pratiques de couverture hors secteur bancaire continuent de prospérer. L’absence de mesures concrètes pour élargir l’accès réglementé aux devises renforce cette dualité. Même en l’absence de facteurs de volatilité majeurs, la pression latente maintient les cours à un niveau élevé sur le marché informel.
Si le taux de change de 1 euro à 270 dinars est encore théorique, les derniers ajustements laissent peu de doute sur la tendance. L’absence de correction et la fluidité des échanges sur le circuit parallèle confirment que cette valeur pourrait être atteinte rapidement, en fonction de la demande observée dans les jours à venir.