Elles avaient avalé de l’or et des devises pour quitter le pays sans attirer l’attention, l’arrestation des 3 voyageuses algériennes, âgées de 45 à 55 ans, qui ont été arrêtées à la frontière tunisienne El Tarf après la découverte de 127 900 euros et de 2,4 kg d’or dissimulés dans leurs intestins.
Les trois femmes, ont été interceptées alors qu’elles tentaient de franchir le poste frontalier en direction de la Tunisie. Ce qui semblait au départ un simple contrôle de routine s’est rapidement transformé en une affaire de contrebande de grande ampleur, mêlant or, devises et dissimulation corporelle.
Une affaire hors du commun à la frontière algéro-tunisienne
La scène s’est déroulée au poste frontalier d’El Aïoun, dans la wilaya d’El Tarf, à l’extrême nord-est de l’Algérie. Trois femmes, originaires du centre du pays, s’apprêtaient à quitter le territoire à destination de la Tunisie lorsque la Police de l’air et des frontières (PAF) a intercepté leur tentative.
Les voyageuses paraissaient nerveuses, leur attitude éveillant la méfiance des agents. Une fouille approfondie a alors été décidée, suivie d’un transfert vers un centre hospitalier pour examens médicaux.
Les résultats des radiographies aux rayons X ont rapidement confirmé les soupçons, les passagères avaient dissimulé dans leurs intestins des corps étrangers, en réalité, des liasses de billets et plusieurs lingots d’or soigneusement emballés.
Une méthode de contrebande inédite et dangereuse
Selon la police algérienne, les trois femmes transportaient 127 900 euros, 3 140 livres turques et 2,4 kg d’or répartis en sept pièces. Pour passer les contrôles sans être détectées, elles avaient avalé ces objets, risquant ainsi une occlusion intestinale ou un empoisonnement. Une méthode à la fois insolite et périlleuse, rarement observée dans les affaires de contrebande en Algérie.
Les enquêteurs ont précisé que cette opération s’est déroulée au plus fort de la saison estivale, une période traditionnellement propice aux tentatives de transfert illicite de devises. Les contrebandiers profitent souvent de l’intensité du trafic pour dissimuler des fonds, espérant passer entre les mailles des contrôles.
L’Algérie intensifie sa lutte contre la fuite de devises
Cette arrestation s’inscrit dans le cadre d’un plan de renforcement des contrôles lancé par la Direction générale de la Sûreté nationale (DGSN) et la Douane algérienne pour freiner les transferts illégaux de devises vers l’étranger. Ces opérations sont devenues récurrentes : chaque année, plusieurs dizaines de voyageurs sont interpellés dans les aéroports ou aux postes terrestres avec des sommes non déclarées, souvent supérieures aux seuils autorisés (7 500 euros par voyageur).
Au-delà du simple délit douanier, ce type d’affaire révèle les tensions économiques et financières du pays : la demande croissante de devises, la faiblesse du dinar et la difficulté d’accès aux changes officiels alimentent un marché parallèle lucratif.
Des sanctions sévères prévues par la loi
En Algérie, le transfert non déclaré de devises est considéré comme un délit de contrebande. Il peut entraîner des peines de prison allant jusqu’à dix ans, assorties de fortes amendes et de la confiscation intégrale des sommes saisies. Les trois voyageuses ont été présentées devant les autorités judiciaires compétentes avant d’être placées en détention préventive, dans l’attente de leur jugement.
Les services de sécurité ont également indiqué qu’une enquête complémentaire a été ouverte pour déterminer si les trois femmes agissaient pour leur propre compte ou pour le compte d’un réseau organisé de transfert de fonds vers la Tunisie, souvent utilisé pour blanchir de l’argent ou contourner les restrictions monétaires.
Une tendance inquiétante : la féminisation du trafic de devises
Les autorités algériennes constatent depuis plusieurs années une implication croissante de femmes dans les réseaux de contrebande, notamment dans les zones frontalières. Ces dernières sont parfois recrutées comme “mules”, chargées de transporter de l’argent ou de l’or en échange de commissions modestes.
Une stratégie exploitant la moindre suspicion à leur égard, mais qui les expose à des risques sanitaires et judiciaires considérables.
L’affaire d’El Aïoun met en lumière la détermination des services de sécurité à maintenir une surveillance accrue, notamment sur les routes reliant l’Algérie à la Tunisie. La PAF rappelle que tout transfert de devises au-delà du seuil autorisé doit être déclaré auprès de la Banque d’Algérie et accompagné d’un justificatif bancaire officiel.
En attendant leur procès, les trois voyageuses symbolisent une dérive inquiétante, celle d’une économie souterraine qui continue de défier les institutions.