De récents incidents survenus à l’aéroport de Lyon ont semé l’incompréhension au sein de la communauté algérienne. Plusieurs voyageurs algériens munis de visas refoulés à leur arrivée en France, pourtant détenteurs de visas Schengen valides délivrés par l’Espagne, ont été empêchés d’entrer sur le territoire français.
Longtemps tolérée, la pratique consistant à transiter par un autre pays de l’espace Schengen avant de rejoindre celui ayant délivré le visa semble désormais révolue. Les autorités françaises appliquent aujourd’hui à la lettre les règles européennes, la première entrée doit s’effectuer dans le pays émetteur du visa. Les voyageurs algériens en ont récemment fait les frais.
Aéroport de Lyon, théâtre d’un resserrement des contrôles
Selon plusieurs témoignages recueillis ces dernières semaines, au moins dix ressortissants algériens ont été refoulés à l’aéroport de Lyon, malgré des visas Schengen espagnols en cours de validité. Les passagers avaient pour destination finale l’Espagne, mais avaient choisi la France comme point d’entrée dans la zone européenne.
Ces refoulements, confirmés par des sources proches de la communauté algérienne en France, illustrent une application plus rigoureuse des directives européennes en matière de circulation dans l’espace Schengen. Les autorités françaises, et particulièrement la police aux frontières, veillent désormais à ce que le premier point d’entrée corresponde au pays émetteur du visa.
Fin d’une tolérance implicite
Jusqu’à récemment, une certaine souplesse prévalait : nombre de voyageurs algériens pouvaient atterrir à Paris ou à Lyon avant de poursuivre leur route vers Madrid, Barcelone ou Malaga. Mais depuis la montée des tensions migratoires et la réévaluation des politiques de visa, cette flexibilité n’est plus de mise.
Les agents frontaliers français invoquent désormais le Code communautaire des visas, qui stipule que la première entrée doit avoir lieu dans le pays ayant délivré le visa, sauf justification particulière (escale, correspondance, urgence). En cas contraire, le voyageur peut être refoulé, même s’il possède tous les documents en règle.
Les compagnies aériennes et consulats rappellent à l’ordre
Face à la multiplication de ces incidents, les compagnies aériennes desservant la France depuis l’Algérie – notamment Air Algérie et Transavia – invitent leurs passagers à vérifier le pays d’entrée figurant sur leur visa avant le départ. Les consulats espagnols et Campus France rappellent également que les voyageurs doivent respecter scrupuleusement l’ordre d’entrée dans l’espace Schengen.
Ne pas le faire expose à un refus immédiat d’entrée, à un retour forcé vers le pays de départ et, dans certains cas, à une mention défavorable dans le système d’information Schengen (SIS), pouvant compliquer de futures demandes de visa.
Une situation qui interroge la coopération franco-algérienne
Ces refoulements, bien que conformes à la réglementation européenne, suscitent des inquiétudes diplomatiques. Ils interviennent dans un contexte où les relations entre Paris et Alger demeurent fragiles, entre restrictions de visas, désaccords politiques et polémiques récurrentes autour de la mobilité des ressortissants algériens.
Pour de nombreux observateurs et Selon des témoignages transmis à la rédaction de Dnalger.com. ce durcissement traduit une volonté de fermeté politique, mais aussi une méconnaissance du terrain, nombre de voyageurs ignorent encore la subtilité administrative distinguant visa Schengen et droit d’entrée effectif.
En résumé, les Algériens titulaires d’un visa Schengen délivré par l’Espagne doivent désormais veiller à entrer directement par ce pays, sous peine d’un refus d’entrée en France. Une rigueur nouvelle qui transforme ce qui, hier, relevait d’une simple formalité en un véritable parcours d’obstacles administratifs.