À l’aéroport d’Oran Ahmed Ben Bella, une tentative audacieuse de transfert illégal de devise a été déjouée par la Police des frontières. Deux femmes arrêtés alors qu’elles voyageant vers Istanbul, elle ont été interceptées avec 11 600 euros cachés dans leurs parties intimes, après un contrôle approfondi.
Ce 31 juillet 2025, les services de la Police des frontières à Oran ont stoppé ce qui aurait pu être un cas de contrebande invisible. Deux passagères, âgées respectivement d’une vingtaine et d’une quarantaine d’années, s’apprêtaient à embarquer pour Istanbul lorsqu’elles ont été soumises à un contrôle de routine. Le passage au scanner corporel a révélé des anomalies internes, provoquant la suspicion des agents. Un examen par échographie a permis de détecter la présence de devises étrangères dans leurs cavités corporelles. Un total de 11 600 euros, dissimulé avec soin dans des zones intimes, a été saisi.
11 600 euros cachés dans leurs parties intimes, deux femmes arrêtés
L’affaire soulève une question troublante, jusqu’où peut-on aller pour contourner les restrictions monétaires ? Selon des sources policières, les deux femmes auraient tenté d’échapper aux plafonds réglementaires de sortie de devises imposés par la législation algérienne. L’usage des parties intimes pour dissimuler des fonds n’est pas inédit, mais reste rare et périlleux. Cette méthode, parfois inspirée des filières de narcotrafic, démontre un niveau de préparation et de désespoir préoccupant. Les montants interceptés, 8 600 euros pour l’une et 2 600 euros pour l’autre, étaient destinés à être introduits en Turquie, probablement pour du change au noir ou des activités commerciales non déclarées.
Cette tentative de dissimulation rappelle une affaire récente à Oran, où un voyageur algérien avait été intercepté avec plus de 50 000 dollars non déclarés dissimulés dans ses bagages. Ces deux opérations révèlent une vigilance accrue des services douaniers face aux flux illicites de devises sortant du territoire.
La direction générale de la Sûreté nationale a récemment renforcé les mesures de contrôle dans les aéroports du pays. Ces efforts visent à contrer la fuite illicite de devises à travers des circuits non bancarisés. Le recours à des technologies comme les scanners corporels, l’échographie ciblée et la surveillance comportementale permet aujourd’hui aux services de sécurité de détecter les techniques de dissimulation les plus poussées. Dans ce cas précis, c’est la vigilance des agents et l’efficacité du dispositif de détection qui ont permis de stopper la manœuvre avant l’embarquement.
Que risquent les contrevenantes ?
En vertu de la législation algérienne sur le contrôle des changes et la circulation des capitaux, les deux femmes risquent des peines de prison ferme et des amendes équivalentes à plusieurs fois le montant de la somme saisie. Elles sont accusées de « tentative de transfert illégal de devise » et de « violation du code des changes ». Après leur arrestation, elles ont été immédiatement placées en garde à vue puis déférées devant le parquet compétent pour instruction judiciaire.
Le cas de ces 11 600 euros cachés dans leurs parties intimes illustre parfaitement les défis auxquels fait face l’État algérien dans sa lutte contre l’évasion financière. Chaque euro non déclaré est un manque à gagner pour le pays, mais aussi un risque de déstabilisation monétaire. Les autorités rappellent que toute sortie de fonds supérieure à 1 000 € (ou 7 500 € pour les résidents avec justificatifs) doit être déclarée à la douane. Toute tentative de fraude sera lourdement sanctionnée.
Alors que les flux de devises continuent d’alimenter les marchés parallèles, les autorités algériennes redoublent d’efforts pour sécuriser leurs frontières. Cette affaire, aussi insolite que grave, souligne à quel point les tentatives de contournement de la loi peuvent devenir extrêmes. Plus que jamais, l’État met en garde contre les conséquences judiciaires et personnelles de tels actes.