L’euro baisse face au dinar algérien sur le marché parallèle malgré un taux toujours supérieur à l’officiel. Cette tendance s’inscrit dans un contexte de durcissement des contrôles douaniers et d’attente autour de l’allocation touristique, impactant directement les voyageurs et la diaspora algérienne à l’approche de la saison estivale.
Depuis quelques mois, les variations du taux de change en Algérie attirent une attention particulière. L’évolution des cours de l’euro, notamment sur le marché parallèle, suscite autant de curiosité que de prudence. Même une légère baisse suffit à relancer les discussions, surtout dans un contexte où les écarts avec les taux officiels restent très marqués.
Le 10 avril 2025, l’euro s’échangeait à 260,50 dinars à la vente au niveau du Square Port-Saïd, contre 261 dinars quelques jours auparavant. Une baisse modeste, mais significative, dans un environnement monétaire où les fluctuations, même minimes, peuvent influencer les comportements, surtout à l’approche de la saison estivale.
L’euro baisse face au dinar algérien dans un contexte réglementaire renforcé
Le marché noir du change en Algérie continue de jouer un rôle central dans les échanges de devises, malgré les efforts de l’État pour en limiter l’impact. Si l’on observe que l’euro baisse face au dinar algérien, cette évolution doit être replacée dans un cadre plus large, où l’offre et la demande fluctuent au rythme des annonces officielles et des mesures de contrôle aux frontières.
À ce jour, l’euro reste tout de même proche de son pic atteint en décembre 2024, où il avait frôlé les 262 dinars. Ce niveau reste élevé comparé au taux de change officiel, qui lui reste aux alentours de 150 dinars pour un euro. L’écart entre les deux marchés dépasse les 70 %, incitant certains voyageurs et membres de la diaspora à chercher des alternatives, parfois risquées.
Mais la réglementation s’est durcie. Toute devise transportée en liquide doit être déclarée à la douane à l’entrée comme à la sortie du territoire, à partir de 1 000 euros pour les nationaux et de 5 000 euros pour les étrangers. Cette déclaration doit être appuyée par des documents fournis par les banques ou les bureaux de change agréés.

Contrôle douanier et allocation touristique influencent les taux
Au cœur de ces mouvements, l’annonce toujours attendue de l’entrée en vigueur de l’allocation touristique de 750 euros pour les voyageurs algériens pourrait également modifier les équilibres. Tant que les textes d’application ne sont pas publiés, l’incertitude alimente les dynamiques du marché parallèle.
La baisse de l’euro pourrait aussi s’expliquer par un ralentissement temporaire de la demande, combiné à une multiplication des contrôles aux ports et aux aéroports. Les douaniers ont intensifié les vérifications, notamment sur les devises non déclarées dépassant les seuils réglementaires. Toute somme non justifiée peut être saisie et entraîner des poursuites judiciaires.
Les voyageurs non-résidents, notamment les Algériens de France ou les touristes européens, doivent désormais prouver que leurs devises ont été changées dans les circuits officiels. À défaut, ils ne pourront pas réexporter les sommes non utilisées. Le ministère des Finances a précisé dans un arrêté signé en août 2024 que la preuve d’échange est obligatoire, avec un formulaire dûment validé par une entité agréée.
Marché noir des devises et diaspora algérienne face aux nouvelles contraintes
Dans ce climat, la baisse observée de l’euro n’est qu’un volet d’une situation plus complexe. Pour les membres de la diaspora algérienne, l’évolution du taux de change a toujours été un facteur clé dans la préparation des voyages estivaux. Cependant, la nouvelle réglementation freine certaines habitudes bien ancrées, notamment l’usage informel du marché parallèle.
L’interdiction d’exporter de la devise par fret ou courrier, la limitation stricte de l’entrée et sortie du dinar (10 000 DA pour les résidents) et l’obligation de déclarer tout montant dès 1 000 euros rendent les marges de manœuvre beaucoup plus étroites.
Les autorités insistent sur le respect strict des procédures : la déclaration doit être faite par écrit, elle est valable pour un seul séjour, et toute omission est assimilée à une infraction. Cette rigueur, couplée à une surveillance renforcée pendant la saison estivale, risque de dissuader de nombreux voyageurs de contourner le système.
Même avec une tendance à la baisse, l’euro conserve une place dominante sur le marché informel. Reste à savoir si les prochaines mesures fiscales ou les ajustements monétaires permettront de réduire l’écart entre les deux marchés, ou si les tensions persistantes continueront de peser sur les flux de devises.