Le taux de change parallèle du dinar algérien poursuit sa hausse à Paris. Ce 2 mai, 100 euros en DZD à Paris s’échangent à des niveaux significativement élevés. Un écart persistant avec les cours officiels, malgré les récentes mesures monétaires algériennes.
Depuis plusieurs semaines, l’euro grimpe face au dinar algérien sur le circuit informel, y compris en dehors du territoire national. À Paris, où une partie de la communauté algérienne suit quotidiennement la valeur du dinar, les taux appliqués sur le marché parallèle donnent une indication claire de la demande en devises physiques. Ce vendredi 2 mai 2025, le taux d’achat du dinar pour 1 euro s’établit à 258 DZD et celui de vente atteint 263 DZD. Cela signifie que 100 euros en DZD à Paris se négocient entre 25 800 DZD et 26 300 DZD, selon la position de la transaction.
Dans ce contexte, les données officielles de la Banque d’Algérie présentent un contraste important. Au 2 mai 2025, l’euro s’échange sur le marché interbancaire à 150,62 DZD. L’écart entre ces deux circuits, informel à Paris et interbancaire en Algérie, dépasse ainsi d’environ 60%, un différentiel structurellement ancré dans le système de change actuel.
Le prix de 100 euros en DZD à Paris marque un différentiel notable
Le différentiel de change s’explique principalement par la segmentation du marché des devises. Sur le marché parallèle, le taux de change est influencé par une forte demande en liquidités étrangères, non prise en charge par les canaux bancaires classiques. Ce besoin concerne essentiellement les transferts personnels, les voyages, les soins médicaux à l’étranger ou les importations à petite échelle.
Par ailleurs, une mesure importante a été introduite au début de l’année, la revalorisation de l’allocation touristique annuelle à 750 euros par citoyen depuis janvier 2025. Cette disposition vise à alléger la pression sur le marché informel et à réduire la demande sur le change parallèle. Cependant, malgré cette hausse de l’allocation en devises, la parité dinar/euro sur le marché libre reste en croissance, ce qui suggère que la mesure reste insuffisante pour équilibrer les flux.

Marché informel à Paris entre facteurs structurels et réalités économiques
L’évolution des taux de change à Paris s’inscrit dans une logique de marché basée sur la disponibilité réelle de billets en euros et la demande locale en dinars. Dans les quartiers commerçants parisiens où s’opèrent ces échanges non régulés, les taux répercutent à la fois la valorisation de l’euro sur les marchés internationaux et les dynamiques spécifiques de la diaspora algérienne.
Il est aussi utile de rappeler que la majorité des transferts informels se basent sur un système de confiance et de connaissance des réseaux, rendant difficile toute régulation effective à court terme. Les intervenants appliquent un spread variable selon la quantité échangée, la fréquence des transactions et l’accès à la devise.
Dans ce type de système, les variations de taux peuvent également être influencées par des annonces monétaires, comme les ajustements de politique budgétaire ou les anticipations autour du dinar. Par exemple, toute fluctuation du baril de pétrole, qui reste la principale source de devises pour l’Algérie, a un effet indirect sur la perception de la valeur du dinar, même à l’étranger.
Un suivi nécessaire pour les transferts et les arbitrages de devises
Pour les particuliers envoyant régulièrement de l’argent vers l’Algérie, le taux de change entre l’euro et le dinar à Paris devient une variable clé dans l’optimisation des transferts. De nombreux expatriés comparent désormais quotidiennement les taux, notamment via les canaux informels, afin de maximiser la contre-valeur reçue par les proches.
Le spread observé sur les 100 euros en DZD à Paris attire aussi l’attention des observateurs des flux migratoires financiers. Ces derniers analysent l’impact de ce différentiel sur l’économie parallèle et les flux de trésorerie échappant au système bancaire.
Le dinar algérien, bien que soumis à des réformes visant à rapprocher les taux officiel et informel, reste actuellement l’une des monnaies les plus déconnectées de sa valeur marchande réelle sur les places non officielles. Et Paris, en tant que place d’échange active de la communauté algérienne, continue de refléter cette réalité, jour après jour.