Un tournant se précise pour l’industrie automobile algérienne. Fiat s’apprête à lancer l’assemblage de son tout nouveau modèle, la Grande Panda, dans son usine de Tafraoui, près d’Oran.
Fiat Algérie assemble actuellement trois modèles dans son usine de Tafraoui à Oran : la citadine Fiat 500, l’utilitaire Fiat Doblò en version tôlée pour le transport de marchandises, et la version Panorama destinée aux passagers.
Un quatrième modèle viendra enrichir la gamme locale à partir de décembre prochain. Un petit SUV urbain, compact produit en version hybride légère, marquant une nouvelle étape dans la stratégie industrielle locale.
Grande Panda sera produit localement dès décembre 2025
L’usine Stellantis de Tafraoui accueillera la Fiat Grande Panda dès le mois de décembre 2025. Ce modèle s’ajoute à la stratégie d’expansion de la marque italienne, soutenue par la direction du groupe sous l’impulsion de son nouveau PDG, Antonio Filosa.
Le site algérien, déjà en montée de cadence avec plus de 17 véhicules produits à l’heure, s’apprête à accueillir une ligne de production entièrement nouvelle, conçue pour assembler la Grande Panda selon la plateforme Smart F1-H. Cette base technique permet de produire des versions thermiques, hybrides, et même électriques du modèle. Pour l’Algérie, c’est la version MHEV (hybride légère) qui a été retenue.
La Grande Panda algérienne sera ainsi l’une des premières voitures hybrides fabriquées en Algérie. Une version MHEV (Mild Hybrid Electric Vehicle), adaptée aux contraintes locales et aux normes environnementales en pleine évolution. Une décision qui s’inscrit dans une logique d’adaptation à la demande du marché, tout en respectant la stratégie du gouvernement en matière de transition énergétique.
Du côté des prix, la Grande Panda assemblée à Oran devrait se positionner dans une gamme dite « accessible ». En Europe, le modèle démarre à environ 18 900 €, soit plus de 280 millions de centimes au taux de change actuel. En Algérie, les estimations parlent d’un prix variant entre 1,9 et 2,4 millions de dinars (190 à 240 millions de centimes), selon les finitions, la motorisation, et le niveau d’équipement.
L’hybridation légère permet une réduction de la consommation de carburant sans complexité excessive. Elle repose généralement sur un moteur essence assistée par un système électrique 48V, qui optimise les démarrages et la récupération d’énergie au freinage. C’est un bon compromis entre les performances attendues et les coûts d’exploitation pour les utilisateurs algériens.
Une production réservée au marché algérien
Selon les données du média italien MF – Milano Finanza, ce modèle ne sera pas destiné à l’export vers l’Europe. L’objectif est de répondre d’abord au marché local, qui montre une demande croissante pour les véhicules neufs produits.
Cependant, une commercialisation régionale n’est pas exclue à moyen terme, notamment vers quelques pays voisins du Maghreb ou de l’Afrique de l’Ouest, mais ce n’est pas une priorité immédiate. Cette stratégie confirme la volonté de Fiat et des autorités algériennes de consolider l’industrie automobile locale autour d’un modèle structurant, sans dépendre des besoins ou contraintes de l’Union européenne.
La fabrication sera assurée sur une ligne de montage entièrement nouvelle, qui devrait entrer en service d’ici la fin de l’année. Cette nouvelle infrastructure est la deuxième phase de développement de l’usine de Tafraoui, avec pour objectif une transition progressive vers le mode CKD complet (Complete Knocked Down), avec plus d’opérations localisées, soudure, peinture, montage, et à terme fabrication de pièces.