Un séjour à Barcelone pourrait bientôt coûter un peu plus cher. L’une des villes les plus visitées d’Europe, célèbre pour ses plages, son ambiance festive et ses chefs-d’œuvre modernistes comme la Sagrada Família, prévoit d’augmenter de manière progressive sa taxe de séjour.
Une décision qui ne passe pas inaperçue, aussi bien chez les voyageurs que chez les professionnels du tourisme. Barcelone a accueilli plus de 12 millions de touristes en 2023. Un chiffre impressionnant, mais qui entraîne des effets secondaires de plus en plus critiqués par les habitants.
Dans les quartiers du centre historique, comme Ciutat Vella ou l’Eixample, les habitants se plaignent d’un manque d’espace, de la saturation des transports et d’une montée constante des loyers, alimentée en partie par les plateformes de location saisonnière.
Une taxe de séjour qui double d’ici 2029
Le conseil municipal de Barcelone en Espagne a voté une augmentation progressive de la surtaxe municipale sur les hébergements touristiques. À partir de 2026, la taxe grimpera d’un euro chaque année, 5 € en 2026, 6 € en 2027, 7 € en 2028, et enfin 8 € par nuit et par personne en 2029.
Mais ce n’est pas tout. À cette taxe municipale s’ajoute une taxe régionale appliquée par la Generalitat de Catalogne (IEET). Celle-ci varie actuellement entre 1 et 3,50 € selon la catégorie de l’hébergement, mais les autorités régionales prévoient aussi une révision à la hausse. À terme, dans les établissements haut de gamme, elle pourrait atteindre jusqu’à 7 € par nuit.
Addition faite, un touriste logé dans un hôtel 5 étoiles pourrait payer jusqu’à 15 € par nuit en 2029. Pour une escapade de quatre nuits à deux, cela représente 120 € de taxe de séjour. Et ce, sans compter les autres dépenses liées à l’hébergement ou aux activités.
Ce n’est pas une simple question budgétaire. Derrière cette décision se cache une volonté politique forte : gérer les effets du surtourisme et mieux redistribuer les bénéfices générés par les millions de visiteurs qui affluent chaque année. Lors d’une session publique, Elisenda Alamany, élue du parti Esquerra Republicana (ERC) à l’origine de la mesure, a résumé la logique ainsi :

« Plus les touristes paient, moins les résidents auront à le faire. » Autrement dit, faire en sorte que le coût de la forte activité touristique ne repose plus uniquement sur les épaules des Barcelonais.
Pour éviter que cette nouvelle source de revenus ne se dilue dans les dépenses générales, la mairie prévoit la création dès 2026 d’un Fonds de réinvestissement touristique. Ce fonds servira exclusivement à financer des projets dans les quartiers les plus affectés par la pression touristique :
- Amélioration des transports en commun
- Création d’espaces verts et d’infrastructures écologiques
- Entretien du patrimoine urbain
- Mesures de soutien au logement local
L’adjoint au maire chargé de l’économie et du tourisme, Jordi Valls, a expliqué que la montée en puissance de cette taxe se fera de manière progressive pour laisser le temps aux acteurs du tourisme de s’adapter sans heurts.