La chasse aux sans-papiers prend de l’ampleur en France. Dans les gares, les marchés populaires ou encore les centres d’aide humanitaire, les contrôles se multiplient, poussant ces populations à la clandestinité. Associations et collectifs de défense des migrants dénoncent une politique répressive qui met en péril les plus vulnérables
En France, la multiplication des contrôles d’identité visant les personnes en situation irrégulière est de plus en plus visible. Dans les gares, marchés populaires, centres d’hébergement et même lors des distributions alimentaires, les forces de l’ordre renforcent leur présence, ciblant ces lieux fréquentés par les sans-papiers.
chasse aux sans-papiers en France
Le 18 mars dernier, un événement marquant a suscité une vague d’indignation. À Clermont-Ferrand, une mère sans-papiers a été interpellée devant une antenne du Secours populaire, alors qu’elle venait récupérer un colis alimentaire. Un cas qui illustre, selon les associations de défense des migrants, une stratégie plus large visant à dissuader les sans-papiers de rester en France en rendant leur quotidien encore plus difficile.
Dans un communiqué diffusé ce mercredi matin, Réseau Éducation Sans Frontières 63 (RESF 63) exprime son inquiétude face à l’intensification des contrôles visant les sans-papiers. L’association alerte sur une véritable “chasse aux sans-papiers”, avec une multiplication des interpellations aux abords des distributions alimentaires du Secours Populaire.
RESF 63 dénonce des “pratiques inacceptables”, qu’elle qualifie de harcèlement systématique et de criminalisation de la précarité. Selon l’association, ces méthodes ne font qu’aggraver la vulnérabilité des personnes en situation irrégulière et entraver leur accès aux aides essentielles. Cet événement, illustre une tendance alarmante, les forces de l’ordre opèrent dans des lieux où les sans-papiers cherchent assistance.
Les associations signalent une augmentation des contrôles dans les gares, les foyers d’hébergement et les distributions alimentaires· Justifiées par les autorités comme des mesures contre l’immigration clandestine, ces actions sont perçues par les militants comme une criminalisation de la précarité.

Une politique migratoire toujours plus stricte
Le renforcement des contrôles et des arrestations ne relève pas seulement d’une volonté de lutter contre l’immigration clandestine, mais s’inscrit dans une stratégie migratoire plus globale. Depuis plusieurs mois, le gouvernement intensifie les expulsions et accélère l’application des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF), dans le but d’évacuer plus rapidement les personnes en situation irrégulière.
Si l’exécutif justifie ces mesures par la nécessité de faire respecter la loi, les associations dénoncent une politique répressive et indiscriminée. En multipliant les interpellations dans des lieux fréquentés par les migrants précaires, les autorités les contraignent à vivre cachés, compliquant davantage leur accès aux structures d’aide humanitaire.
À Paris, des contrôles systématiques sont rapportés aux abords des stations de métro prisées par les migrants. À Lyon et Marseille, la présence policière s’est intensifiée aux alentours des centres d’accueil d’urgence et des banques alimentaires, accentuant la pression sur une population déjà vulnérable.
Pour le gouvernement, il s’agit d’une application stricte de la loi· Pour les associations, cette chasse aux sans-papiers en France pousse les personnes concernées à se cacher davantage et à renoncer à des aides essentielles·
Des appels à un moratoire sur les arrestations
Face à cette situation, des collectifs de défense des migrants demandent l’interdiction des interpellations dans les lieux d’aide humanitaire· Ils dénoncent une approche brutale et déshumanisante qui, loin de régler la question de l’immigration irrégulière, accentue la précarité et l’exclusion·
Tandis que certains jugent ces mesures nécessaires pour faire respecter la loi, d’autres pointent du doigt une politique qui transforme la misère en délit· En attendant une réaction des autorités, la chasse aux sans-papiers en France continue de semer la peur, même dans les lieux censés leur apporter un peu de répit·