Les frais de visa Schengen en 2024 ont coûté très cher aux demandeurs algériens, avec près de 16 millions d’euros perdus sur des dossiers finalement refusés. Un chiffre record à l’échelle mondiale qui illustre l’ampleur des obstacles administratifs rencontrés cette année.
Chaque année, des dizaines de milliers d’Algériens déposent des demandes de visa pour se rendre en Europe, souvent pour des raisons familiales, médicales, professionnelles ou touristiques. Mais en 2024, cette démarche s’est avérée particulièrement coûteuse. Malgré la baisse générale des demandes au niveau mondial, le nombre de refus pour les ressortissants algériens a explosé, entraînant une perte financière significative.
Avec 544 634 demandes déposées auprès des pays de l’espace Schengen, les ressortissants algériens ont déboursé au total 46,3 millions d’euros en frais de traitement. Parmi ces demandes, 185 101 ont été refusées, ce qui représente 15,7 millions d’euros payés sans qu’aucun visa ne soit accordé. En d’autres termes, ces frais, non remboursables, ont été perdus.
Frais de visa Schengen en 2024 et hausse des rejets pour les Algériens
Les frais de visa Schengen en 2024 ont augmenté, atteignant 90 euros par demande depuis le 11 juin. Ce nouveau tarif a contribué à faire grimper les sommes engagées, surtout pour les demandeurs issus de pays dont le taux de refus reste élevé, comme l’Algérie.
La situation algérienne est particulière. Elle place les demandeurs algériens en tête du classement mondial des pertes financières liées aux refus de visa Schengen, devant les Turcs (14,4 millions d’euros), les Indiens (14 millions), les Marocains (9,8 millions) et les Chinois (8,8 millions). Cette réalité met en lumière une double peine : un coût élevé, combiné à une faible probabilité de succès pour de nombreux dossiers.
Le système de visa Schengen fonctionne sur la base d’un paiement à la soumission du dossier, sans garantie d’obtention. Les raisons de refus peuvent varier : documents incomplets, manque de justificatifs, suspicion d’intention migratoire ou encore profil jugé non crédible. Ces critères, bien que prévus par la réglementation européenne, affectent de manière disproportionnée certaines nationalités.
Une pression financière croissante sur les demandeurs algériens
Les frais engagés pour obtenir un visa ne se limitent pas aux seuls 90 euros réglementaires. Il faut y ajouter les coûts indirects : rendez-vous payants dans les centres de traitement des visas, traductions certifiées, billets annulés faute de visa, ou encore journées de congé prises pour se rendre à l’ambassade. Pour un demandeur moyen, la facture peut facilement dépasser les 150 euros, voire plus.
En 2024, l’Union européenne a encaissé plus de 995 millions d’euros sur l’ensemble des demandes, avec un coût moyen estimé à 85 euros par demande. À l’échelle globale, les pertes liées aux refus représentent 145 millions d’euros, dont plus de 10 % concernent uniquement les Algériens.
Ce constat pose également la question de l’accessibilité de l’espace Schengen pour certaines populations. La demande reste forte du côté algérien, mais les chances d’acceptation n’évoluent pas de manière significative. Le taux de rejet reste élevé, ce qui alimente un sentiment de frustration et d’injustice, notamment pour les candidats qui justifient de tous les documents requis.

Une situation amplifiée par les nouvelles règles européennes
Les frais de visa Schengen en 2024 ne sont pas les seuls éléments à avoir changé. Les procédures sont devenues plus strictes, les délais plus longs, et les conditions d’entrée de plus en plus encadrées. Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte politique et sécuritaire tendu à l’échelle européenne, où la gestion des flux migratoires est devenue un enjeu central.
Pour les Algériens, cette réalité signifie que chaque demande de visa est un pari risqué. Même avec un dossier complet, rien ne garantit une issue favorable. Les statistiques publiées par Schengen News montrent une hausse globale de 4,4 % des refus par rapport à 2023, tandis que les Algériens, eux, enregistrent une augmentation de 2,4 millions d’euros de pertes par rapport à l’an dernier.
Les visas rejetés représentent bien plus qu’une ligne comptable, ils traduisent une difficulté persistante pour accéder à l’Europe, même temporairement. Et pour des milliers de familles algériennes, cela signifie un sacrifice financier sans retour.