Le nouveau pape Léon XIV va-t-il visiter l’Algérie ? Cette question soulève l’intérêt croissant pour les liens personnels et spirituels que le souverain pontife entretient avec le pays de Saint Augustin, berceau historique de la pensée chrétienne en Afrique du Nord.
Lors de sa première apparition publique place Saint-Pierre, le 8 mai dernier, le tout nouveau chef de l’Église catholique a surpris par un message fort, autant symbolique que personnel. « Je suis le fils de Saint Augustin », a déclaré Léon XIV, anciennement Robert Francis Prevost. Cette référence appuyée à Augustin d’Hippone, né à Thagaste, aujourd’hui Souk Ahras en Algérie, ne relevait pas du hasard.
Ce choix de mots traduit un attachement profond à une figure spirituelle et intellectuelle dont l’empreinte est fortement liée à l’Algérie actuelle. Pour les observateurs attentifs, ce discours inaugural n’est pas seulement une profession de foi, mais aussi une possible ouverture vers un futur déplacement en terre algérienne. Une perspective d’autant plus plausible que le pape Léon XIV n’est pas étranger au pays.

Le pape Léon XIV va-t-il visiter l’Algérie bientôt ?
Avant même son élection, Léon XIV avait déjà mis un pied en Algérie. Il y a participé à un colloque international consacré à Saint Augustin à Souk Ahras, en tant que supérieur général des Augustiniens. Cette visite, bien que passée inaperçue à l’époque du grand public, revêt aujourd’hui une importance symbolique dans le contexte de son élection au sommet de l’Église catholique.
À Annaba, le nom de Robert Francis Prevost figure également sur la plaque commémorative apposée en 2013 lors de la restauration de la basilique Saint-Augustin. Ce détail, peu connu, ancre déjà physiquement et historiquement l’actuel souverain pontife sur le sol algérien.
En 2023, lors de son ordination comme cardinal-diacre de Santa Monica, il rendait une fois de plus un vibrant hommage à Souk Ahras, ville qu’il qualifie de « matrice spirituelle » et de « source d’éternité ». Des paroles qui résonnent fort dans le contexte géopolitique actuel, où les messages de paix, de dialogue interreligieux et de mémoire partagée prennent une importance renouvelée.
Saint Augustin trait d’union entre le Vatican et l’Algérie
Si la question « le pape Léon XIV va-t-il visiter l’Algérie » revient avec insistance, c’est aussi parce que Saint Augustin est bien plus qu’un symbole religieux. Philosophe, penseur, homme de foi, il incarne un lien profond entre les racines africaines du christianisme et son développement en Occident.
Léon XIV, premier pape issu de l’ordre de Saint-Augustin depuis le XVe siècle, semble vouloir redonner toute sa place à cette figure universelle. Son admiration pour la pensée augustinienne, centrée sur la liberté, la dignité humaine, la tolérance et la cohabitation pacifique, entre en résonance avec les valeurs promues par l’Église dans un monde en crise.
La ville de Souk Ahras, ancienne Thagaste, mais aussi Annaba (ex-Hippone), ne sont pas de simples étapes historiques : elles sont des symboles vivants d’un héritage chrétien africain souvent ignoré. Le Vatican pourrait bien choisir de les mettre en lumière à travers une visite pontificale.
Une visite pontificale en Algérie entre foi culture et diplomatie
Sur le plan diplomatique, une éventuelle visite du pape Léon XIV en Algérie ne relèverait pas uniquement du spirituel. Elle s’inscrirait aussi dans une logique de dialogue entre civilisations. Ces dernières années, l’Algérie a multiplié les initiatives autour de la figure de Saint Augustin, avec des colloques, des publications et des projets de valorisation patrimoniale.
Cette volonté de réhabilitation d’un pan de l’histoire religieuse partagée pourrait bien ouvrir la voie à un rapprochement inédit entre Alger et le Vatican. Le pape Léon XIV, surnommé par certains médias comme « le pape de l’équilibre et de l’apaisement », pourrait trouver dans cette démarche une continuité naturelle à son message de paix universelle.
Le contexte géopolitique mondial, marqué par des tensions religieuses, économiques et identitaires, rendrait une telle visite hautement symbolique. Elle incarnerait une main tendue entre le monde chrétien et le monde musulman, avec l’Algérie comme terre de mémoire partagée.
Il n’y a encore aucune annonce officielle. Mais si l’on lit entre les lignes, les signes sont là. Léon XIV n’a pas besoin d’origines algériennes fictives pour justifier un intérêt sincère pour ce pays. Il suffit de suivre le fil de ses discours, de ses engagements passés et de son héritage spirituel pour entrevoir que la question « le pape Léon XIV va-t-il visiter l’Algérie ? » pourrait bientôt trouver une réponse… sur le tarmac d’Alger.