Le pape Léon VIX a exprimé son souhait de visiter l’Algérie, berceau de Saint Augustin. Algériens et observateurs du monde religieux s’interrogent, le pap pourrait-il choisir l’Algérie comme l’un de ses premiers voyages ? Son attachement affiché à Saint Augustin et son passé discret dans le pays nourrissent cette perspective.
La simple évocation d’un voyage du pape Léon XIV en Algérie fait écho à une mémoire profondément ancrée dans le cœur de nombreux Algériens, croyants ou non. Ce n’est pas seulement une affaire de diplomatie ou de rite spirituel. C’est un geste fort, presque intime, entre un homme de foi et une terre où résonne encore la pensée de Saint Augustin. Car derrière les ors du Vatican et les micros des grandes annonces, il y a ce lien discret, mais puissant, entre l’Algérie et le nouveau souverain pontife, un lien tissé bien avant son élection. Aujourd’hui, ce lien pourrait prendre la forme d’une visite historique, à la fois symbolique et pleine d’espérance.
Une reconnaissance chaleureuse envers l’Algérie
Le nouveau souverain pontife, Léon XIV, n’a pas tardé à adresser un message chargé de gratitude et de symboles. Dans une réponse officielle adressée au président algérien Abdelmadjid Tebboune, il a exprimé ses remerciements les plus sincères pour le message de félicitations reçu après son élection. Mais surtout, il a laissé entrevoir une envie réelle de fouler la terre de Saint Augustin, figure spirituelle dont il se revendique avec une ferveur peu commune.
Ce vendredi 16 mai, à l’occasion de la messe d’investiture célébrée au Vatican, l’ambassadeur d’Algérie auprès du Saint-Siège, M. Rachid Beladhane, a transmis les vœux du chef de l’État algérien. Une cérémonie solennelle, mais aussi le théâtre d’un échange aux forts accents historiques.
Le pape Léon VIX un « fils spirituel » de Saint Augustin
Dès son premier discours prononcé sur la place Saint-Pierre le 8 mai 2025, le pape Léon XIV anciennement le cardinal Robert Francis Prevost a surpris et ému de nombreux fidèles en se déclarant « fils de Saint Augustin » Derrière cette formule, ce n’est pas une simple référence théologique. Il s’agit d’une profession de foi identitaire, marquée par une admiration profonde pour le penseur africain né à Thagaste, aujourd’hui Souk Ahras en Algérie.
Mais cette proximité n’est pas que symbolique. En tant que supérieur général de l’ordre des Augustiniens, Robert Francis Prevost, avant de devenir pape, avait déjà foulé le sol algérien. Il avait participé à un colloque sur Saint Augustin à Souk Ahras, et son nom figure sur la plaque de rénovation de la basilique Saint-Augustin d’Annaba en 2013. Des détails peut-être oubliés, mais aujourd’hui essentiels pour comprendre la relation intime que le nouveau pontife entretient avec l’Algérie.
Ce rapprochement entre le Vatican et l’Algérie ne serait pas sans précédents. Mais le contexte mondial actuel, marqué par les tensions religieuses et identitaires, donne à cette hypothèse une résonance particulière. Une visite pontificale en Algérie, terre à majorité musulmane, prendrait alors une dimension inédite : celle d’un dialogue entre civilisations, au nom d’un passé spirituel partagé.
Le message porté par Léon XIV, surnommé par certains médias internationaux « le pape de l’équilibre », s’accorde parfaitement avec cette vision. Réhabiliter Saint Augustin comme trait d’union entre les peuples, entre l’Afrique du Nord et l’Europe, entre foi chrétienne et dialogue interreligieux, ferait de ce déplacement plus qu’un geste symbolique : un acte diplomatique, culturel et théologique majeur.
Une visite en Algérie comme premier voyage d’État ?
L’annonce de cette volonté de visiter l’Algérie intervient dans un contexte où l’Église catholique cherche à tisser des ponts avec les autres cultures et traditions spirituelles. L’Algérie, terre d’islam mais aussi riche d’un héritage chrétien plurimillénaire, se trouve au carrefour de ces enjeux de mémoire et de dialogue.
Un voyage du pape Léon XIV en Algérie serait donc hautement symbolique? elle incarnerait à la fois un hommage au passé, un geste d’ouverture au présent, et une promesse d’un avenir fondé sur la tolérance et la compréhension mutuelle.
Si aucune date officielle n’a encore été annoncée, le terrain semble déjà préparé. L’ambassadeur algérien auprès du Saint-Siège, M. Rachid Beladhane, a transmis au pape les félicitations officielles du président Tebboune, soulignant que l’Algérie repose sur une trilogie politique claire : paix, justice, vérité.
Ces valeurs trouvent un écho profond dans les principes défendus par Léon XIV, souvent présenté comme le « pape de l’unité et de l’équilibre ». Sa venue renforcerait les liens culturels et spirituels entre Alger et le Vatican, au-delà des différences religieuses.

L’Algérie, au cœur d’un message universel de paix
Il n’y a pas eu d’effet d’annonce tonitruant, juste quelques mots simples et pleins de sens. Le pape Léon XIV a exprimé son souhait de se rendre en Algérie. Pas une visite de protocole, mais un retour aux origines, sur la terre où est né Saint Augustin. Une terre qui a compté dans sa propre formation spirituelle, bien avant qu’il devienne chef de l’Église catholique.
Pour beaucoup, ce projet de visite ne relève pas seulement de la symbolique religieuse. Il touche quelque chose de plus profond : une reconnaissance. Celle d’un lien oublié entre l’Afrique du Nord et les racines du christianisme. Celle aussi d’un respect mutuel possible entre traditions différentes, dans un monde où les crispations identitaires prennent trop souvent le pas sur la mémoire commune.
Le pape connaît l’Algérie. Il y a mis les pieds bien avant son élection, à Souk Ahras, dans les pas de Saint Augustin. Il a même participé à la restauration de la basilique d’Annaba. Son attachement ne date donc pas d’hier. S’il revient, ce sera en connaissance de cause. Et ce geste, s’il se concrétise, dira beaucoup. Sans discours pompeux. Juste par la présence.