Alors que les préparatifs de l’Aïd el-Adha et du Hajj s’intensifient, le prix de l’euro face au dinar enregistre un léger repli sur le marché parallèle à Alger, s’établissant à 261 DZD à la vente. Malgré cette baisse ponctuelle, la devise européenne reste à un niveau historiquement élevé.
La journée du 28 mai 2025 marque une inflexion modérée du taux de change de l’euro sur le marché informel des devises à Alger. À quelques jours des fêtes religieuses majeures, les fluctuations observées s’inscrivent dans un contexte d’anticipation accrue de la demande de devises. Le square Port-Saïd, principal point de référence des cours en temps réel, a vu l’euro se négocier à 261 DZD à la vente, contre 262 DZD la veille. À l’achat, il s’établit à 259 DZD, en léger recul également par rapport aux 260 DZD enregistrés précédemment.
Ces mouvements restent contenus, mais illustrent une volatilité alimentée par des dynamiques saisonnières spécifiques, comme les départs pour le Hajj et les achats liés à l’Aïd el-Adha. L’écart persistant avec le cours officiel qui se fixe à 149,73 DZD pour un euro par la Banque d’Algérie, souligne toujours un désalignement notable entre les marchés.
La variation du taux de change de l’euro s’inscrit dans une tendance haussière de fond observée depuis plusieurs semaines. Ce léger recul n’inverse pas cette dynamique, mais introduit une pause dans la progression. Plusieurs opérateurs sur le marché parallèle évoquent une réorganisation temporaire de l’offre et de la demande, sans rupture nette des flux.
Données actuelles et dynamique observée du prix de l’euro face au dinar
Sur le marché parallèle, le prix de l’euro face au dinar reste élevé malgré la petite baisse du jour. Ce comportement du taux peut être partiellement expliqué par la forte sollicitation des devises en prévision des voyages religieux. De nombreux pèlerins se préparent à rejoindre l’Arabie Saoudite pour le Hajj 2025, créant une hausse de la demande en devises convertibles. L’euro, bien que moins directement utilisé dans cette région, reste la monnaie de réserve préférée par les particuliers du fait de sa liquidité sur le marché informel.
À l’échelle nationale, on observe une variation des taux selon les régions. À l’est du pays notamment, une demande soutenue est rapportée, notamment de la part d’acteurs économiques opérant en dehors des circuits bancaires classiques. Ces disparités régionales influencent également la stabilité des cours affichés au square d’Alger.

Tour d’horizon des principales devises étrangères au 28 mai 2025
Le square d’Alger reste un baromètre important de l’activité informelle des devises. Voici les taux pratiqués pour les devises principales ce jour-là :
- Dollar américain (USD) : 234 DZD à la vente, 232 DZD à l’achat – en baisse par rapport aux derniers relevés.
- Livre sterling (GBP) : 305 DZD à la vente, 299 DZD à l’achat – niveau élevé confirmé.
- Dollar canadien (CAD) : stable à 162 DZD à la vente et 158 DZD à l’achat.
- Franc suisse (CHF) : en progression, à 279 DZD à la vente et 276 DZD à l’achat.
- Riyal saoudien (SAR) : taux stable à 61 DZD (vente) et 60,5 DZD (achat).
- Yuan chinois (CNY) : inchangé à 32 DZD à la vente, 31,5 DZD à l’achat.
- Dinar tunisien (TND) : taux stable autour de 77 DZD à la vente et 76 DZD à l’achat.
- Dirham des Émirats arabes unis (AED) : 62,5 DZD à la vente, 61,5 DZD à l’achat.
Écart significatif entre le marché informel et le marché officiel
Sur le marché interbancaire officiel, les taux affichent une grande stabilité, mais restent très en retrait des valeurs constatées au square d’Alger. Voici le détail des principaux écarts enregistrés ce 28 mai 2025 :
- Euro (EUR) : 149,73 DZD, soit -42,6 %
- Dollar américain (USD) : 132,07 DZD, soit -43,6 %
- Livre sterling (GBP): 178,45 DZD, soit -41,5 %
- Dollar canadien (CAD) : 95,74 DZD, soit -40,9 %
- Franc suisse (CHF) : 159,66 DZD, soit -42,8 %
- Riyal saoudien (SAR) : 35,21 DZD, soit -42,3 %
- Yuan chinois (CNY) : 18,35 DZD, soit -42,7 %
- Dinar tunisien (TND) : 44,23 DZD, soit -42,6 %
- Dirham des Émirats (AED) : 35,95 DZD, soit -42,5 %
Ces écarts reflètent un désajustement structurel persistant entre l’offre officielle et la demande réelle de devises fortes sur le marché noir, souvent supérieur à 40 %. Les canaux informels continuent ainsi de capter une large part des transactions, en raison notamment des restrictions d’accès aux devises sur le marché réglementé. La persistance d’un écart significatif entre les marchés officialisés et le square reflète un cadre de change rigide. Les restrictions d’accès aux devises via les établissements bancaires expliquent en grande partie le recours continu aux circuits parallèles pour les transactions en devises.

Effets saisonniers et déséquilibres structurels
La période actuelle est traditionnellement marquée par une recrudescence de la demande en devises. Entre les achats liés aux préparatifs de l’Aïd el-Adha et les départs massifs pour les lieux saints, les flux de dinars vers les devises convertibles s’intensifient. Cela entraîne mécaniquement une sollicitation accrue du marché informel.
En parallèle, l’insuffisance de l’offre en devises sur les circuits réglementés renforce ce transfert de la demande vers les marchés parallèles. Ce déséquilibre ne se limite pas à l’euro : le dollar américain, la livre sterling ou encore le franc suisse sont également concernés.
Malgré la légère correction du jour, les indicateurs restent orientés vers une stabilité haute à court terme. Les ajustements ponctuels n’altèrent pas les fondamentaux, notamment la préférence structurelle pour les devises fortes dans les transactions informelles. Cependant, au square d’Alger, les cambistes temporisent, mais gardent un œil sur le calendrier religieux et les flux attendus.