Bonne nouvelle pour les automobilistes algériens, les prix des voitures Fiat made in Algérie vont connaître une baisse progressive dès l’été 2025. Avec l’intégration locale des structures et le lancement du système CKD, le site de production de Tafraoui entre dans une nouvelle phase. Voici ce que cela change concrètement pour les consommateurs.
Les choses bougent du côté de l’industrie automobile en Algérie. Après des mois de spéculations, c’est désormais officiel : les prix des voitures Fiat made in Algérie vont connaître une baisse significative dans les prochains mois. Ce virage est porté par l’entrée en production des ateliers de peinture et de soudure du site de Tafraoui, près d’Oran, qui marquent le passage à un assemblage plus intégré, selon la méthode CKD. Résultat, des coûts de production en baisse, une meilleure maîtrise de la chaîne d’approvisionnement locale, et surtout, un impact direct sur le portefeuille des Algériens. Avec 25 000 Doblo Panorama prévus en 2025, un quatrième modèle en ligne de mire, et une politique anti-spéculation stricte, Fiat, via le groupe Stellantis, s’ancre dans une logique industrielle à long terme. Que faut-il attendre concrètement ? Quels modèles sont concernés ? Et à quel prix ?
La production locale monte en puissance
Dans l’ouest algérien, à Tafraoui (Oran), l’usine Fiat prend une nouvelle dimension. Après une année 2024 marquée par une production de 17 000 véhicules, le groupe Stellantis vise 60 000 voitures en 2025, puis 90 000 en 2026. Un saut de capacité qui s’accompagne d’un changement structurel, l’intégration locale des éléments de carrosserie, avec la mise en service des ateliers de peinture et de soudure dès l’été 2025.
Ces unités permettront de passer à une production en système CKD (Complete Knock Down), un processus d’assemblage avancé qui réduit les coûts d’importation et renforce le contenu local. Conséquence directe, une baisse attendue des prix de vente, notamment sur les modèles les plus populaires comme le Doblo Panorama, qui deviendra le premier véhicule Fiat assemblé en grande partie avec des composants locaux.
Prix des voitures Fiat made in Algérie plus compétitifs à partir de l’été 2025
L’enjeu est clair, produire localement pour vendre moins cher. Selon Samir Cherfan, directeur des opérations pour la région MENA chez Stellantis, l’entrée en fonction des nouveaux ateliers va permettre d’atteindre un taux d’intégration local de plus de 20 %, ce qui favorisera une réduction progressive des prix. « L’intégration locale des structures et le système CKD renforcent la compétitivité. Les futurs modèles seront proposés à un tarif plus accessible », explique-t-il.

Le modèle Doblo Panorama, déjà en rupture de stock dès son lancement, est au cœur de cette stratégie. En 2025, 25 000 unités de ce modèle seront produites localement, un chiffre appelé à croître dès 2026. Les véhicules ainsi produits coûteront moins cher à l’importation et généreront des économies sur le plan logistique, avec un impact direct sur le prix final pour le client.
Elargir le tissu de fournisseurs en Algérie
La baisse des prix repose également sur un autre facteur, la multiplication des fournisseurs locaux. En 2023, l’usine comptait 4 fournisseurs. Aujourd’hui, ils sont déjà 12, et l’objectif est d’atteindre 19 composants locaux dans la chaîne d’assemblage d’ici la fin de l’année 2025.
Le Forum des fournisseurs, organisé par Stellantis, a permis de faire venir 75 entreprises du secteur et de lancer 13 consultations pour sélectionner de nouveaux partenaires algériens capables de produire des pièces ou des modules spécifiques (faisceaux, éléments de suspension, intérieurs…).
Ce réseau local est essentiel pour garantir à long terme des économies d’échelle, une réduction des délais et une meilleure maîtrise des coûts. À terme, Stellantis ambitionne de porter la valeur des achats locaux à plus d’1 milliard d’euros d’ici 2030.
Une stratégie anti-spéculation renforcée
Dans un marché tendu par la spéculation et les marges excessives, Stellantis Algérie a mis en place une politique stricte, tout concessionnaire condamné pour spéculation est immédiatement écarté. Le contrat est rompu de plein droit, et les autorités sont informées.
Les clients, eux aussi, s’engagent. Lors de la réception de leur véhicule, ils signent un engagement écrit de non-revente spéculative, destiné à garantir une distribution juste et un accès équitable aux modèles produits localement. « Notre stratégie repose sur le respect du client, la transparence et la stabilité du réseau », souligne Samir Cherfan. Le taux de satisfaction client atteint aujourd’hui 96 %, preuve que cette approche porte ses fruits.
Doblo, Fiat 500, utilitaires, que produit réellement l’usine de Tafraoui ?
Le Doblo Panorama, décliné en version familiale, est le modèle phare de la gamme Fiat en Algérie. Sur les 60 000 véhicules prévus en 2025, 25 000 seront des Doblo Panorama, 10 000 des Fiat 500, et le reste des Doblo utilitaires. Tous les modèles sortent sans stock, ce qui est produit est aussitôt livré.
Malgré les tensions sur les délais, 90 % des livraisons sont honorées dans les temps, selon l’entreprise. Stellantis insiste sur la programmation ferme de chaque commande, si un client a une date de livraison confirmée, le véhicule est produit pour lui spécifiquement.

Et ce n’est qu’un début. Le quatrième modèle devrait être lancé avant fin 2025, avec un taux d’intégration local encore supérieur. Des rumeurs évoquent une version locale de la Fiat Grande Panda, mais aucune confirmation officielle n’a été donnée pour le moment.
Stellantis ne cache pas son ambition, faire de l’Algérie un pôle régional de production automobile, à l’image de son implantation en Turquie, où il détient 30 % du marché. L’objectif pour l’Algérie est clair : atteindre les 40 % de parts de marché tout en renforçant l’indépendance industrielle.
L’usine de Tafraoui est dimensionnée pour produire jusqu’à 90 000 véhicules par an, mais des études sont déjà en cours pour élargir cette capacité. Si l’intégration locale continue de progresser, Stellantis pourrait envisager de produire d’autres marques du groupe, qui compte 15 labels automobiles (Peugeot, Opel, Jeep, Citroën, etc.).

Vers des voitures Fiat plus accessibles en Algérie
Fiat est pour l’instant le seul constructeur produisant localement, mais Hyundai s’apprête à entrer sur le marché avec son propre site de production. Chez Stellantis, on accueille cette nouvelle avec sérénité : la concurrence est perçue comme saine et bénéfique pour les consommateurs. La vraie différence se fait sur la qualité, le service et la rapidité d’exécution », affirme Samir Cherfan. En résumé, le meilleur l’emportera, au bénéfice d’un client algérien mieux servi et mieux respecté.
L’intégration locale des structures n’est pas un simple enjeu industriel, c’est une réponse concrète à la crise des prix. À mesure que la production de Fiat made in Algérie se développe, les consommateurs peuvent espérer des véhicules plus abordables, mieux distribués et plus adaptés au marché.
Avec le Doblo Panorama en tête de pont, un réseau de fournisseurs algériens en expansion, et une stratégie anti-spéculation ferme, Fiat s’impose comme un acteur industriel sérieux et structurant dans le paysage automobile algérien. Et ce n’est qu’un début.