Le ministre de l’Habitat a annoncé la relance de 19 projets en arrêt dans le cadre du logement LPA, grâce à un financement public via la Caisse de Garantie des Marchés Publics, sans frais supplémentaires pour les bénéficiaires, marquant une nouvelle étape dans la gestion des programmes de logement LPA.
En Algérie, de nombreux projets de logement promotionnel aidé (LPA) sont restés en suspens pendant des années, parfois depuis plus d’une décennie, laissant des milliers de souscripteurs dans l’incertitude malgré le paiement de leurs contributions. Face à cette situation, une mesure gouvernementale vient de marquer un tournant dans la gestion de ce dossier.
Lors d’une séance à l’Assemblée populaire nationale, le ministre de l’Habitat de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, a annoncé la relance de 19 projets de logements à travers un mécanisme financier inédit dans ce secteur : le recours à la Caisse de Garantie des Marchés Publics (CGMP). Cette décision vise à débloquer des chantiers à l’arrêt tout en préservant les droits des bénéficiaires.
Logement LPA et financement par la Caisse de Garantie
La mesure principale annoncée par le ministère consiste à réactiver les chantiers en souffrance grâce à un financement public sans faire porter de charges supplémentaires aux souscripteurs. En clair, les bénéficiaires ne devront pas payer davantage pour la reprise des travaux. Cette première opération concerne 19 projets de logements LPA répartis sur plusieurs wilayas, totalisant environ 2 500 unités.
Parmi les sites emblématiques figurant dans cette relance, on retrouve notamment le projet de 650 logements situé à El Berka Zerga, dans la wilaya d’Annaba. Ce programme, à l’arrêt depuis 2013, a obtenu un financement d’environ un milliard de dinars via la CGMP pour permettre la reprise effective des travaux.
Ce recours au Fonds de Garantie n’est pas anodin. Il marque une volonté politique de résoudre un blocage qui dure depuis trop longtemps, en injectant des ressources ciblées là où elles sont réellement nécessaires, sans alourdir la charge financière des citoyens concernés.

Avancement des projets de logements publics en Algérie
Au-delà des projets LPA, le ministre a également profité de cette séance parlementaire pour évoquer d’autres programmes en cours. Des projets sont en phase de réalisation dans plusieurs wilayas comme Tipaza, Relizane, El Bayadh ou encore Bordj Bou Arréridj. D’autres initiatives devraient être lancées ou réceptionnées dans un avenir proche.
Cela traduit un effort plus global de l’État pour relancer le secteur du logement, souvent au cœur des préoccupations sociales et économiques. En effet, les retards cumulés ont souvent pesé sur le climat de confiance entre les institutions et les citoyens, particulièrement dans les programmes à caractère participatif comme le LPA, anciennement désigné sous le nom de logement social participatif (LSP).
Le redémarrage progressif de ces chantiers, via des instruments comme la CGMP, pourrait jouer un rôle important dans la réhabilitation de cette relation, tout en remettant sur les rails des programmes attendus depuis longtemps.
Droit à un logement adapté pour les locataires de logements sociaux
Autre point évoqué par le ministre : la situation des citoyens occupant des logements sociaux exigus, souvent limités à deux pièces et moins de 50 m². Belaribi a rappelé que ces personnes ont pleinement droit à accéder à des habitations plus spacieuses, par le biais d’autres formules de logement public.
Les autorités locales peuvent ainsi les intégrer aux listes des demandeurs éligibles pour des logements de type F3 ou F4, en fonction des disponibilités. Cette disposition vise à améliorer les conditions de vie des familles concernées, sans pour autant remettre en cause les principes d’équité dans l’attribution des logements.
Il s’agit là d’une mesure complémentaire à la politique de redynamisation du parc immobilier public, et qui montre une approche plus fine des besoins réels des citoyens. Ces ajustements pourraient contribuer à alléger la pression sur certains segments du logement locatif, tout en redonnant de la souplesse au système d’attribution.
Dans un contexte où la relance économique passe aussi par le redémarrage de projets à l’arrêt, cette nouvelle impulsion donnée au logement LPA pourrait bien en faire un levier structurant pour les mois à venir.