Malgré les tensions commerciales apaisées, l’or conserve sa solidité sur les marchés mondiaux, porté par la chute du dollar, qui renforce son attrait auprès des investisseurs en quête de valeurs refuges, dans un contexte d’attentisme vis-à-vis des taux de la Fed et d’incertitudes économiques persistantes.
Alors que les projecteurs restent braqués sur la Réserve fédérale et les tractations commerciales sino-américaines, l’or continue de jouer son rôle de valeur refuge. Ce lundi, lors des échanges asiatiques, le métal jaune a enregistré une légère progression, se maintenant au-dessus des 3 250 dollars l’once. Une dynamique alimentée par une faiblesse persistante du billet vert, qui rend l’or plus accessible aux acheteurs internationaux.
La situation reflète une tension palpable sur les marchés financiers. Même si les espoirs de dialogue entre Pékin et Washington contribuent à détendre les échanges, les investisseurs préfèrent rester prudents. L’anticipation d’une politique monétaire inchangée aux États-Unis, conjuguée à la pression continue exercée sur la Fed par la Maison-Blanche, maintient une forte incertitude sur la scène économique mondiale.

Le métal jaune profite de la chute du dollar sur les marchés
La chute du dollar se traduit mécaniquement par une hausse de l’attrait de l’or. En recul de 0,2 % selon l’US Dollar Index, la monnaie américaine a perdu un peu de terrain face à un panier de devises. Cette baisse, bien que modérée, suffit à rendre l’or plus compétitif à l’international, car il est libellé en dollars.
Cet effet de levier joue un rôle crucial dans un contexte où les autres facteurs favorables au métal précieux sont affaiblis. La semaine précédente, l’or avait connu un recul de 2 %, sous l’effet d’un regain d’appétit pour le risque lié aux signaux de détente dans les relations commerciales sino-américaines. Mais avec un dollar sous pression et une politique monétaire attentiste, le marché s’équilibre.
Ce scénario pousse les investisseurs à se repositionner sur l’or, non pas dans une logique de panique, mais comme une couverture contre la volatilité potentielle. Le prix au comptant progresse de 0,5 % atteignant 3 255,95 dollars l’once, et les contrats à terme pour juin affichent une hausse de 0,7 %, atteignant 3 266,67 dollars l’once.
Métal précieux | Variation (%) | Prix (USD/once ou livre) | Type de contrat |
Or (spot) | 0,50% | 3 255,95 $/once | Au comptant |
Or (juin) | 0,70% | 3 266,67 $/once | Contrats à terme |
Argent | 0,30% | 32,34 $/once | Contrats à terme |
Platine | 0 % (stable) | 966,25 $/once | Contrats à terme |
Cuivre (juillet) | 0 % (stable) | 4,6910 $/livre | Contrats à terme |
Incertitude autour des taux d’intérêt de la Fed
Les regards se tournent désormais vers la Réserve fédérale américaine, dont la réunion de politique monétaire doit débuter cette semaine. Aucune hausse de taux n’est attendue à ce stade, mais le ton du communiqué sera scruté de près par les acteurs des marchés. En toile de fond, les tensions entre le président américain et la Fed ajoutent une couche d’instabilité.
Des taux d’intérêt plus élevés tendent à réduire l’attrait de l’or, car ils augmentent le coût d’opportunité de détenir un actif qui ne génère pas de rendement. À l’inverse, le maintien ou la baisse des taux peut renforcer l’attrait du métal précieux en tant qu’actif défensif.
Le contexte inflationniste, alimenté en partie par les politiques tarifaires américaines, rend l’exercice de prévision encore plus complexe. La Fed cherche à évaluer l’effet de ces mesures sur les prix à la consommation avant d’ajuster sa trajectoire. Cette prudence se traduit par une plus grande volatilité sur les marchés de matières premières, dont l’or fait partie intégrante.

Évolution contrastée des autres métaux précieux
Sur les autres marchés de métaux précieux, la situation reste plus mitigée. L’argent a progressé de 0,3 %, atteignant 32,34 dollars l’once, alors que le platine est resté quasiment stable, autour de 966,25 dollars. Ces performances reflètent une demande industrielle moins soutenue, mais aussi une corrélation moindre avec le dollar.
Du côté du cuivre, très sensible à l’activité économique mondiale, les prix sont restés inchangés. Ce statu quo s’explique en partie par la fermeture de marchés clés comme ceux du Royaume-Uni et de la Chine en raison de jours fériés. Les opérateurs attendent les prochaines données commerciales chinoises pour ajuster leurs positions, notamment sur les contrats à terme de juillet, qui restent autour de 4,69 dollars la livre.
Dans ce climat de modération, l’or parvient à tirer son épingle du jeu, en conservant une position stable malgré l’atténuation des tensions géopolitiques. La semaine qui s’ouvre pourrait s’avérer décisive pour confirmer la tendance ou révéler de nouveaux signaux sur l’état de l’économie mondiale.
Au comptant comme à terme, l’or reste donc une boussole pour les marchés, oscillant au rythme des devises, des politiques monétaires et des projections macroéconomiques.