Le prix de l’euro face au dinar a connu une hausse sur le marché informel de Paris, atteignant 260 DZD ce 23 mai. Ce mouvement s’inscrit dans une évolution influencée par les annonces économiques récentes en Algérie et la structure parallèle des échanges de devises.
Sur le marché informel des devises à Paris, particulièrement actif au sein de la communauté algérienne, l’euro connaît une reprise nette face au dinar. Ce vendredi 23 mai, un euro s’échange à 260 dinars algériens, contre un niveau inférieur observé ces dernières semaines. Ce rebond survient après une phase de repli liée à la baisse enregistrée dans les cotations informelles à Alger, notamment au square Port-Saïd.
La reprise du cours est notamment corrélée à un facteur réglementaire en lien avec l’annonce du président Abdelmadjid Tebboune concernant la régularisation progressive du commerce informel qui œuvre dans le commerce du cabas, incluant les acteurs du circuit parallèle tel que les « trabendistes ». Cette décision, en visant l’intégration dans un cadre légal via le statut d’autoentrepreneur, a eu un impact indirect sur la dynamique de l’euro chez les cambistes parisiens.
Prix de l’euro face au dinar influencé par les annonces réglementaires
La cotation de l’euro à 260 DZD marque une progression dans un contexte de réorganisation progressive du commerce parallèle. Si le marché officiel des devises en Algérie reste strictement encadré, les fluctuations observées dans les circuits informels influencent directement les échanges réalisés dans la diaspora, notamment à Paris, où les transactions en espèces restent fréquentes.
Les annonces relatives à la légalisation partielle des activités de change parallèle ont généré des anticipations au sein des acteurs informels. En effet, la transition vers un modèle d’autoentrepreneur pourrait modifier à moyen terme la structure des flux de devises, avec des effets sur la liquidité, la vitesse de circulation des capitaux en espèces et le volume disponible dans les places non régulées.
Dans ce contexte, la revalorisation de l’euro est interprétée par les acteurs du marché comme un ajustement préventif, tenant compte des incertitudes sur la future disponibilité des devises dans les circuits habituels.

Taux de change euro dinar et paramètres d’ajustement
Techniquement, le taux de change observé à 260 dinars pour 1 euro représente un retour vers les niveaux de fin avril, après un creux temporaire début mai. La variation récente s’inscrit dans une fourchette de volatilité informelle de l’ordre de 5 à 7 % selon les sources officieuses de change.
Plusieurs facteurs expliquent cette correction haussière :
- Variation de la demande : l’approche de la saison estivale, marquée par les déplacements familiaux et les transferts de fonds vers l’Algérie, entraîne une remontée de la demande en devises en Europe.
- Perception réglementaire : l’encadrement annoncé du commerce parallèle crée une anticipation de réduction du volume d’offre informelle, ce qui peut générer une tension sur les disponibilités.
- Canaux alternatifs : le manque de convertibilité libre du dinar sur les circuits bancaires internationaux alimente encore l’écart entre le taux officiel (environ 149 DZD pour 1 EUR à la Banque d’Algérie) et le taux informel.
En l’absence d’un marché de change librement accessible pour les particuliers en Algérie, ces écarts structurels sont observés de manière régulière.
Évolution du dinar algérien et surveillance des flux à l’étranger
Dans les places informelles comme Paris, les cambistes suivent de près les annonces faites à Alger. Les devises disponibles circulent selon un réseau transnational structuré, dans lequel les annonces économiques et fiscales du côté algérien ont une répercussion rapide, bien que non officielle.
Les flux de devises observés au sein de la diaspora algérienne, notamment dans les grandes villes françaises, restent principalement alimentés par le cash et les transferts manuels. Dans ce cadre, la moindre évolution réglementaire ou fiscale dans le pays d’origine est intégrée comme un signal de changement dans la structure du marché parallèle.
L’introduction du statut d’autoentrepreneur pour les commerçants informels pourrait, selon plusieurs analystes du secteur financier, impacter la liquidité disponible sur les marchés secondaires dans un avenir proche.
À Paris, les cambistes restent attentifs. La valeur de l’euro, bien qu’officieuse dans ces échanges, constitue un indicateur indirect de confiance et d’ajustement monétaire entre deux économies étroitement liées par les transferts communautaires.