Plus de 100 000 euros en faux billets ont été saisis à Alger lors d’un coup de filet mené par la police judiciaire. Cette opération, qui a permis de démanteler un réseau criminel, met en lumière les risques liés au marché noir des devises en Algérie.
La semaine dernière, une intervention ciblée de la brigade mobile de la police judiciaire de Baba Ali, à Alger, a conduit à une importante saisie de faux billets en euros. L’opération, menée en coordination avec le parquet compétent, s’inscrit dans un contexte de vigilance accrue face aux activités illégales liées à la monnaie étrangère.
Ce sont des informations remontées par des sources locales qui ont permis de déclencher cette enquête. Un individu aurait été repéré en possession d’un important montant en devises contrefaites, sur le point d’être écoulé dans le circuit parallèle. À partir de là, les autorités ont mis en place une stratégie précise pour intercepter le réseau.
Plus de 100 000 euros en faux billets saisis dans une opération ciblée
Selon le quotidien arabophone « Ennahar », l’intervention a abouti à l’arrestation de cinq personnes impliquées dans un réseau spécialisé dans la fabrication et la distribution de fausse monnaie. Le montant exact retrouvé est de 105 300 euros en faux billets, accompagnés de matériel utilisé pour la falsification, d’armes blanches prohibées et d’un véhicule.
Ce type d’affaire n’est pas anodin, d’autant plus qu’il touche à la fois à la sécurité économique du pays, mais aussi à la stabilité de la devise étrangère sur le marché national. Le réseau opérait vraisemblablement en ciblant le marché noir des devises, toujours très actif en Algérie, notamment dans des zones comme le square Port-Saïd, point névralgique des échanges informels.
Le fait que des équipements de contrefaçon aient été saisis révèle un niveau d’organisation avancé. Cela soulève également la question de la provenance de ces outils, souvent importés illégalement, et de leur circulation à l’intérieur du territoire. Une enquête plus approfondie devra éclairer ces aspects.

Réseau criminel et marché noir des devises en Algérie
Le marché noir des devises reste très présent malgré les efforts des autorités pour le limiter. Cet espace parallèle, utilisé aussi bien par les voyageurs que par certains commerçants ou particuliers, fonctionne sur un écart important entre le taux officiel et le taux pratiqué sur le terrain. Actuellement, un euro s’échange à près de 261 dinars sur le marché noir, bien au-dessus du cours officiel.
C’est dans ce contexte de tension monétaire et d’écarts de change que des trafics comme celui des faux billets trouvent un terreau favorable. Les utilisateurs de ces circuits, souvent en quête de devises pour voyager ou importer des produits, peuvent se retrouver piégés par des billets contrefaits circulant dans les transactions courantes.
L’arrestation de cette cellule illustre également l’évolution des pratiques criminelles. Au-delà de la simple revente illégale, certains groupes cherchent désormais à inonder le marché avec de la fausse monnaie, causant un préjudice direct à l’économie réelle. La contrefaçon de devises est, en effet, considérée comme une infraction grave, avec des impacts multiples, comme la perte de confiance, des perturbations dans les échanges commerciaux et un affaiblissement du pouvoir d’achat pour ceux qui en sont victimes.
Une vigilance renforcée face à la circulation des faux billets
Selon le communiqué officiel, les cinq suspects interpellés seront poursuivis pour constitution d’association de malfaiteurs, préparation d’un crime contre l’économie nationale, ainsi que contrefaçon et diffusion de billets de banque en devise étrangère. Il s’agit là de chefs d’accusation lourds, qui traduisent la volonté des autorités de sanctionner sévèrement ce type d’acte.
Les services de police rappellent par ailleurs la nécessité pour les citoyens d’être vigilants, en particulier lorsqu’ils procèdent à des échanges de devises en dehors du cadre légal. Bien que les cas de contrefaçon ne soient pas encore massivement répandus, leur sophistication croissante inquiète les forces de l’ordre.
Ce dossier souligne également la complexité de la lutte contre le marché parallèle. Tant que les circuits officiels resteront limités ou peu accessibles, certains continueront à se tourner vers les alternatives informelles, souvent au péril de leur sécurité financière. Le démantèlement du réseau mis à jour à Alger n’est sans doute qu’un épisode dans une lutte qui s’annonce longue contre la criminalité économique liée à la contrefaçon monétaire.
Le véhicule saisi avec les faux billets a été placé sous scellés, les armes blanches confisquées, et les suspects devraient être présentés dans les prochains jours devant les juridictions compétentes. Une affaire qui pourrait révéler d’autres ramifications si les investigations en cours mettent au jour des complicités ou des connexions hors de la capitale.