Une opération menée à Mostaganem a permis des saisis en Algérie de sommes colossales en devises et en dinars. Plus d’un millions d’euros, plusieurs fonctionnaires et hommes d’affaires ont été arrêtés, tandis qu’une information judiciaire a été ouverte pour blanchiment d’argent et abus de fonction.
La lutte contre le crime financier en Algérie franchit une nouvelle étape. Le parquet du pôle économique et financier a révélé, ce mardi, les détails d’une saisie spectaculaire dans la wilaya de Mostaganem. Près de 124 milliards de centimes, plus d’un million d’euros et 94 000 dollars ont été retrouvés dissimulés dans un véhicule.
L’opération, fruit d’un travail de renseignement et de coordination sécuritaire, a abouti à l’arrestation de plusieurs fonctionnaires et opérateurs économiques, accusés d’appartenir à un réseau de blanchiment d’argent organisé.
Saisis en Algérie, plus d’un millions d’euros
Selon le communiqué officiel, tout a commencé le 12 août dernier lorsque les services de sécurité de Mostaganem ont intercepté une camionnette suspecte. À l’intérieur, des valises, sacs et colis renfermaient des sommes faramineuses en dinars et en devises étrangères.
Le bilan est impressionnant, 1,239 milliard de dinars (124 milliards de centimes), 1 084 775 euros, 94 400 dollars américains, mais aussi des montants en riyals saoudiens, dirhams émiratis et francs suisses. En parallèle, 14 véhicules de tourisme ont également été saisis, renforçant la thèse d’une organisation criminelle structurée.
Des fonctionnaires et opérateurs économiques impliqués
Les investigations menées par la cellule régionale de lutte contre le crime organisé de l’ouest, placée sous la supervision du parquet spécialisé, ont rapidement mis au jour l’implication de plusieurs personnalités locales.
Quatre fonctionnaires et cinq opérateurs économiques ont été arrêtés. Deux autres suspects, considérés comme des maillons essentiels du réseau, sont actuellement en fuite. Le mode opératoire reposait, selon les enquêteurs, sur l’utilisation de facilités administratives pour dissimuler, transférer et recycler des capitaux illicites.
Des poursuites pour blanchiment et abus de fonction
Présentés devant le juge d’instruction, les mis en cause font face à de lourdes accusations, blanchiment d’argent dans le cadre d’une organisation criminelle, abus de fonction, acceptation d’avantages indus et octroi de privilèges illégitimes par des agents publics.
Le magistrat instructeur a ordonné le placement en détention provisoire de l’ensemble des prévenus. Cette décision illustre la volonté des autorités judiciaires de durcir le ton contre les réseaux financiers occultes, souvent liés à la corruption et au détournement de fonds publics.
Cette affaire, par son ampleur et ses montants colossaux, envoie un message clair, les institutions algériennes renforcent leur offensive contre l’économie parallèle et les circuits de blanchiment. Dans un contexte où la transparence financière est devenue une exigence nationale et internationale, de telles opérations devraient se multiplier.
Pour de nombreux observateurs, la saisie de Mostaganem n’est peut-être que la partie visible d’un iceberg plus vaste. Les enquêtes en cours pourraient révéler d’autres ramifications et mettre en lumière des complicités à différents niveaux.