Combien vaut réellement 100 euros en dinars algériens au square Port-Saïd ? Ce taux officieux, bien que non reconnu institutionnellement, constitue une référence quotidienne pour de nombreux citoyens. Le change de devises informel reflète une réalité monétaire parallèle, souvent plus proche des usages que les cotations du marché officiel.
Le 11 juin 2025, le square Port-Saïd à Alger affiche un taux de change relativement stable pour les devises fortes, notamment l’euro, le dollar américain ou la livre sterling. Le billet de 100 euros s’y échange à 25 900 dinars algériens à l’achat, avec un taux unitaire de 259 DZD. Ce niveau reste inchangé par rapport aux jours précédents, consolidant une tendance sans fluctuations majeures sur ce segment informel.
À titre de comparaison, le taux officiel du même jour, fixé par la Banque d’Algérie, s’établit à 150,21 DZD pour un euro. Cela représente un écart de près de 72,5 %, soulignant la décorrélation persistante entre la cotation réglementaire et la valeur sur le marché parallèle. Un différentiel de cette ampleur reflète non seulement la politique de change actuelle, mais aussi la réalité de la demande locale sur le cash euro.
100 euros en dinars : zoom sur les taux du marché parallèle
Le taux de change de l’euro au square Port-Saïd est resté figé à 259 DZD à la vente et 256 DZD à l’achat. Concrètement, un euro s’échange à 259 dinars côté vendeur. Pour 100 euros, le client débourse donc 25 900 dinars. Cette stabilité contraste avec certaines périodes de glissement, observées lors des pics de demande. Les facteurs techniques du maintien de ce niveau incluent un approvisionnement régulier en devises physiques et une demande modérée.
Sur les autres devises, la parité reste également stable. Le dollar américain se négocie à 230 DZD à la vente et 227 DZD à l’achat, soit 23 000 dinars pour 100 dollars. Côté livre sterling, le taux atteint 300 DZD à la vente, soit 30 000 dinars pour un billet de 100 GBP. Quant au dollar canadien, il s’échange à 164 DZD (vente), ce qui équivaut à 16 400 DZD pour 100 CAD. Des données qui permettent de visualiser les hiérarchies monétaires dans les échanges de devises au square.
Comparatif des taux de change officiels et informels
L’écart entre les cours du marché informel et ceux du marché officiel demeure significatif. À titre d’illustration :
- Euro : 259 DZD (informel) vs 150,21 DZD (officiel)
- Dollar US : 230 DZD vs 131,49 DZD
- Livre Sterling : 300 DZD vs 177,54 DZD
- Dollar Canadien : 164 DZD vs 96,16 DZD
- Franc Suisse : 276 DZD vs 159,81 DZD
- Riyal Saoudien : 60,5 DZD vs 35,06 DZD
- Yuan Chinois : 31,5 DZD vs 18,31 DZD
- Dinar Tunisien : 77 DZD vs 44,55 DZD
- Dirham EAU : 62 DZD vs 35,80 DZD
Le spread (écart de taux) moyen observé dépasse souvent les 70 % entre les deux marchés. Ces différentiels structurants traduisent une double tarification des devises en Algérie, où le canal informel reste très sollicité, en particulier pour les transactions de voyage, d’épargne en cash ou d’importations informelles.

Données techniques et tendances de parité
Le marché parallèle, en particulier celui du square Port-Saïd, fonctionne selon une logique d’offre et de demande en devises physiques. Le taux de change du billet de 100 euros en dinars y évolue donc indépendamment des paramètres de politique monétaire. Les flux saisonniers, comme les départs en vacances ou les rentrées universitaires à l’étranger, influencent ponctuellement la demande.
Il est aussi utile de rappeler que la parité monétaire sur ce marché est exprimée sans frais ni commissions bancaires, à l’inverse du marché officiel qui passe par des intermédiaires réglementés. Cela explique en partie pourquoi la cotation y est systématiquement plus élevée.
Les autres devises : analyse des parités
Au-delà de l’euro, les devises du Golfe, du Maghreb et d’Asie maintiennent des taux relativement constants. Le riyal saoudien, très utilisé durant la période du hadj, se stabilise à 60,5 DZD, contre 35,06 DZD officiellement. Le dinar tunisien affiche un spread moindre, avec 77 DZD contre 44,55 DZD en banque. Quant au yuan chinois, son taux de 31,5 DZD en parallèle traduit une certaine consolidation par rapport à sa valeur nominale à 18,31 DZD sur le marché officiel.
Ces niveaux reflètent une forme de hiérarchisation non officielle des devises selon leur circulation et leur utilité dans les échanges non bancarisés. Cette cartographie des devises permet aussi de suivre indirectement les tendances de consommation et les flux migratoires ou commerciaux.
Malgré l’écart structurel entre les deux circuits de change, la valeur de 100 euros en dinars reste un indicateur de référence dans l’économie de rue. Au square Port-Saïd, elle continue de représenter une unité de mesure pour des milliers de transactions quotidiennes.