À partir de ce lundi, les conditions pour le regroupement familial en Belgique changent radicalement. Revenus plus élevés, âge minimum relevé et restrictions accrues pour certaines catégories de migrants, le gouvernement entend limiter l’attractivité du pays et réduire la pression sur son système social.
Le regroupement familial reste le principal canal légal de migration en Belgique. En 2024, près de 60 000 titres de séjour ont été délivrés sur cette base, un chiffre en constante augmentation. Selon la ministre de l’Asile et de la Migration, Anneleen Van Bossuyt (N-VA), cette situation crée une pression croissante sur les infrastructures sociales et l’accueil. L’objectif affiché est donc de rendre les critères plus stricts, afin de réduire le nombre de demandes et d’éviter les abus.
Nouvelles conditions du regroupement familial en Belgique en vigueur dès lundi
Un seuil de revenus plus élevé
Désormais, toute personne qui souhaite faire venir un membre de sa famille doit prouver des revenus équivalents à 110 % du revenu minimum garanti moyen, augmentés de 10 % par membre supplémentaire. Par exemple, un couple avec deux enfants devra justifier de ressources nettement supérieures à un simple revenu moyen.
Un âge minimum relevé
L’âge minimum pour demander un regroupement familial ou fonder une famille avec un partenaire passe de 18 à 21 ans. Cette mesure vise à protéger les jeunes contre les mariages précoces et forcés.
Des conditions renforcées pour certains statuts
- Les protégés subsidiaires et déplacés temporaires doivent attendre 2 ans avant de faire venir leur famille, avec obligation de logement adapté, assurance santé et revenus suffisants.
- Les réfugiés reconnus voient leur délai sans conditions réduit de 12 à 6 mois.
- Pour les mineurs étrangers isolés ayant le statut de réfugié, aucune restriction supplémentaire ne s’applique.
Quels impacts pour les familles concernées ?
Ces nouvelles règles pourraient représenter un frein majeur pour de nombreuses familles souhaitant se réunir en Belgique. Les seuils financiers risquent d’exclure une partie importante des demandeurs et des délais supplémentaires prolongent les périodes de séparation. Certaines catégories (protégés temporaires) verront leurs possibilités réduites, voire impossibles.
Pour le gouvernement, il s’agit de garantir une meilleure intégration et de lutter contre les abus. Mais pour les associations de défense des droits humains, ces réformes risquent d’accentuer la précarité et la souffrance des familles séparées.
Avec ces mesures, la Belgique affirme vouloir appliquer « la politique d’asile et de migration la plus stricte de son histoire ». Cette tendance s’inscrit dans un contexte européen où plusieurs pays durcissent à leur tour leurs lois migratoires.
En résumé, à partir de ce lundi, le regroupement familial en Belgique devient plus complexe et plus coûteux, avec des conséquences directes pour des milliers de familles.