Beaucoup de voyageurs ignorent encore la règle stricte qui encadre la somme en euros autorisée lors d’un voyage en Algérie. Importer et exporter des devises est légal, mais sous des conditions strictes, déclaration obligatoire, preuves de change et contrôle renforcé à la douane. Une législation peu connue, mais à respecter scrupuleusement sous peine de sanctions lourdes, notamment à l’approche de la saison estivale.
Qu’il s’agisse de retrouver sa famille, de découvrir le littoral algérien ou simplement de transiter vers d’autres destinations du Maghreb, chaque voyageur doit désormais prêter une attention particulière à la somme en euros autorisée lors d’un voyage en Algérie. En effet, si le transport de devises n’a rien d’illégal en soi, les nouvelles règles imposent une traçabilité complète de l’argent importé. Déclaration à l’entrée, justificatifs de change durant le séjour, et présentation de preuves à la sortie du territoire, ce cadre réglementaire vise à assainir le marché des devises, et limiter la circulation parallèle via le marché noir. Pourtant, nombreux sont encore ceux qui l’ignorent… et prennent des risques bien réels.
Des devises libres… sous conditions strictes
Depuis août 2024, un arrêté du ministère algérien des Finances a précisé les modalités de contrôle du transport de devises par les voyageurs non-résidents. Ces derniers, qu’ils soient membres de la diaspora ou simples touristes – peuvent importer des euros, dollars, ou autres monnaies étrangères en entrant sur le territoire algérien. Mais à une condition, toute somme dépassant l’équivalent de 1 000 euros doit être déclarée à la douane, dès l’arrivée, via un formulaire officiel.
Ce formulaire, jusqu’alors souvent négligé ou considéré comme purement administratif, est désormais au cœur du dispositif. Pourquoi ? Parce qu’à la sortie du territoire, les autorités douanières peuvent demander au voyageur la preuve que les sommes déclarées ont bien été échangées auprès d’un bureau de change agréé ou d’une banque locale. Autrement dit, tout somme en euros autorisée lors d’un voyage en Algérie non utilisé doit être justifié, ou rapatrié officiellement.
Ce qui change pour la diaspora et les touristes
La nouveauté, c’est que le simple fait de transporter de la devise ne suffit plus. Les billets en euros non échangés ou non justifiés peuvent être saisis, même s’ils ont été déclarés à l’entrée. Une mesure surprenante pour de nombreux voyageurs, qui pensent à tort pouvoir gérer librement leurs devises durant leur séjour.
La douane peut également refuser le rapatriement de l’argent si aucune preuve de change n’est fournie, ou si le formulaire n’a pas été validé par un établissement agréé (Banque d’Algérie, banque privée autorisée ou bureau de change officiel). Résultat, une simple omission administrative peut coûter cher.
Dans un contexte où le marché parallèle du change reste très actif, avec des écarts allant jusqu’à 73 % entre le taux officiel et le taux informel, certains sont tentés de contourner la règle. Mais attention, les autorités multiplient les contrôles, notamment en été, période de fort trafic aérien et maritime.
Somme en euros autorisée lors d’un voyage en Algérie
Déterminer la somme en euros autorisée lors d’un voyage en Algérie n’est pas toujours évident, car la réglementation distingue entre les montants à déclarer, ceux à utiliser sur place, et ceux que l’on peut rapatrier. Pour éviter toute mauvaise surprise à la douane, mieux vaut connaître avec précision les seuils définis par les autorités.
Quels sont les montants autorisés ?
La législation algérienne ne fixe pas un plafond unique, mais impose des règles précises selon le montant transporté et le statut du voyageur. Le respect de ces seuils conditionne la possibilité de conserver ou de rapatrier les devises à la fin du séjour. Voici ce qu’il faut retenir pour voyager en conformité :
- Jusqu’à 1 000 euros : pas de déclaration obligatoire, mais la somme doit être raisonnable et justifiée en cas de doute.
- Au-delà de 1 000 euros : déclaration obligatoire à l’arrivée, et preuve d’utilisation ou de change à la sortie.
- Exportation (au départ d’Algérie) : seuls les montants déclarés à l’entrée peuvent être reconduits, à condition de prouver qu’ils n’ont pas été utilisés ou qu’ils proviennent d’un change régulier.
Il ne s’agit donc pas d’un plafond strict, mais d’un encadrement rigoureux. Vous pouvez entrer avec plus de 5 000 euros, à condition de les déclarer, de les changer légalement ou de repartir avec une preuve d’utilisation.

Sanctions possibles : des euros qui peuvent coûter cher
Les contrôles douaniers se sont intensifiés dans les ports et les aéroports algériens. En cas d’absence de déclaration ou de preuve de change, les devises non justifiées peuvent être saisies immédiatement. Si les montants dépassent les seuils tolérés, des poursuites judiciaires peuvent être engagées, et des amendes lourdes infligées.
Certaines affaires récentes rapportent la confiscation de plusieurs milliers d’euros à des voyageurs de bonne foi, simplement parce qu’ils ignoraient l’obligation de déclaration ou n’avaient pas conservé leurs justificatifs de change.
Derrière cette réglementation, il y a un enjeu plus large, lutter contre la fuite des devises et le marché noir, qui fragilise la stabilité du dinar algérien. En obligeant les voyageurs à changer leur argent dans les circuits officiels, l’État espère rapatrier les flux vers les banques et assécher progressivement les circuits parallèles.
Mais cette mesure, encore peu connue, demande une communication plus claire et plus large, notamment auprès de la diaspora algérienne. Beaucoup continuent d’ignorer les subtilités du décret de 2024, et voyagent avec des devises sans imaginer qu’elles puissent leur être confisquées.
La somme en euros autorisée lors d’un voyage en Algérie ne dépend pas d’un chiffre précis, mais d’un cadre administratif à respecter scrupuleusement. Si vous voyagez avec plus de 1 000 euros, déclarez-les dès l’entrée, conservez les preuves de vos transactions, et rappelez-vous qu’un billet sans justificatif peut valoir bien plus que sa valeur faciale… en ennuis administratifs. Mieux vaut donc voyager informé que découvrir les règles une fois devant l’agent de douane.