Ce 9 juin 2025, le prix de 100 euros en dinars varie considérablement entre les marchés officiel et parallèle. Au square d’Alger, ce montant dépasse les 25 800 dinars, bien au-dessus du taux bancaire. Focus sur les écarts, les taux actuels et la valeur réelle du prix de 100 euros en dinars.
À Alger, le square Port-Saïd reste une référence incontournable pour les transactions de devises en dehors des circuits bancaires. Si les cours y sont informels, ils sont pourtant scrutés de près par de nombreux particuliers et opérateurs économiques. À la fin de la fête religieuse, l’Aid el-Adha, le taux de change de l’euro y affiche une constance notable en ce début de semaine, contrastant avec les fluctuations ponctuelles observées le mois dernier.
Le différentiel entre le marché parallèle et le marché officiel reste significatif. Cette dualité structurelle dans l’échange des devises en Algérie génère un écart qui impacte directement le pouvoir d’achat des ménages, notamment pour les transactions en euro, la devise la plus recherchée sur le segment informel.
Prix de 100 euros en dinars : marché parallèle vs marché officiel
Sur le marché parallèle, précisément au square d’Alger, 1 euro s’échange aujourd’hui à 259 dinars à la vente et 256 dinars à l’achat. Ainsi, le prix de 100 euros en dinars continue de s’échanger à 25 900 DZD si l’on se base sur le taux vendeur, utilisé dans la majorité des opérations de change informelles.
À l’inverse, sur le marché officiel réglementé par la Banque d’Algérie, le cours de référence pour l’euro est fixé à 150,05 DZD. Cela signifie qu’un montant de 100 euros converti au taux bancaire ne vaudrait que 15 005 DZD, soit une différence de 10 895 DZD par rapport au square.
Cet écart de plus de 72 % reflète un désajustement entre l’offre et la demande de devises sur les deux marchés. L’euro, très sollicité pour les voyages, les importations informelles ou les transactions entre particuliers, bénéficie d’une prime non négligeable en dehors des circuits officiels.
Tour d’horizon des autres devises au square d’Alger
Le différentiel observé pour l’euro, la monnaie unique de la zone européenne, se retrouve également pour d’autres devises majeures. Voici les taux en vigueur ce 9 juin 2025 au square Port-Saïd :
- Dollar américain (USD) : 230 DZD à la vente, 227 DZD à l’achat (contre 131,68 DZD sur le marché officiel)
- Livre sterling (GBP) : 300 DZD à la vente, 296 DZD à l’achat (178,18 DZD officiellement)
- Dollar canadien (CAD) : 164 DZD à la vente, 160 DZD à l’achat (96,16 DZD à la Banque d’Algérie)
- Franc suisse (CHF) : 276,5 DZD à la vente, 273 DZD à l’achat (160,22 DZD officiellement)
- Riyal saoudien (SAR) : 60,5 DZD à la vente, 60 DZD à l’achat (35,05 DZD sur le marché officiel)
- Yuan chinois (CNY) : 31,5 DZD à la vente, 31 DZD à l’achat (18,31 DZD officiellement)
- Dinar tunisien (TND) : 77 DZD à la vente, 76,5 DZD à l’achat (44,39 DZD sur le marché réglementé)
- Dirham des Émirats arabes unis (AED) : 62 DZD à la vente, 61 DZD à l’achat (35,85 DZD officiellement)
La prime appliquée à ces devises varie entre 70 % et 80 %, selon les cas. Elle est directement corrélée à la demande sur le terrain et à la disponibilité physique de chaque devise sur le circuit parallèle.

Analyse technique : dynamique des taux de change informels
Les taux pratiqués au square sont influencés par plusieurs paramètres : la variation du taux interbancaire international (EUR/USD), la disponibilité de liquidités en euros ou dollars dans les circuits informels, et les périodes de forte demande (vacances, rentrée universitaire à l’étranger, etc.).
L’absence d’une réelle convertibilité du dinar sur le marché mondial accentue ces distorsions locales. Par ailleurs, les limitations imposées aux opérations de change dans les établissements bancaires rendent les devises étrangères plus convoitées sur les circuits non officiels, d’où des taux structurellement plus élevés.
Ce déséquilibre persistant entre le taux officiel et le taux informel introduit une dynamique de marché dual, souvent analysée à travers le concept d’écart de change effectif, un indicateur observé par les économistes pour évaluer la valeur réelle du dinar dans un contexte de sous-évaluation ou surévaluation artificielle.
Que représente réellement 100 euros à Alger aujourd’hui ?
Sur le terrain, pour un particulier souhaitant acheter des euros au square, le coût réel est donc de 25 900 DZD. À l’inverse, une personne cédant 100 euros dans ce même réseau obtiendra 25 600 DZD, selon les cours d’achat.
Ces niveaux traduisent un taux de change effectif bien supérieur au taux officiel, et ce différentiel impacte de manière directe les transactions quotidiennes : importation de produits électroniques, financement de voyages, ou envoi de fonds.
La stabilité observée sur l’ensemble des devises en ce 9 juin 2025 n’indique pas nécessairement une régulation, mais plutôt une inertie due à un équilibre temporaire entre offre et demande sur les marchés informels.
Si l’euro garde sa place de devise de référence au square d’Alger, c’est aussi parce que son usage dépasse la simple transaction de change : c’est une valeur de référence implicite dans une économie encore marquée par les contraintes de convertibilité.