Quel est le prix de 100 euros en DZD aujourd’hui à Alger ? À Square Port-Saïd, point névralgique du marché informel, le taux de change de l’euro maintient son niveau de stabilité. Focus sur les écarts entre les deux marchés et l’évolution des principales devises étrangères.
À Alger, le marché parallèle des devises reste un repère incontournable pour suivre les variations réelles du dinar face aux grandes monnaies. Le square Port-Saïd, en particulier, joue un rôle clé dans cette dynamique. En ce mois de juin 2025, l’euro continue de s’échanger à des niveaux nettement supérieurs à ceux du marché officiel, alimentant ainsi l’écart entre les deux segments.
Selon les relevés les plus récents, le taux de change de l’euro au square est à 259 DZD à la vente et 256 DZD à l’achat. Ainsi, le prix de 100 euros en DZD atteint 25 900 dinars à la revente par les cambistes. Sur le marché officiel, la Banque d’Algérie affiche un taux moyen de 150,91 DZD pour 1 euro, ce qui valorise 100 euros à 15 091 DZD. L’écart de 10 809 dinars reflète un différentiel de change de plus de 70 %, soulignant la déconnexion entre les deux canaux.
Autour de ce taux, les devises majeures connaissent également des fluctuations significatives sur le marché informel.
Prix de 100 euros en DZD et situation des autres devises au square Port-Saïd
Le dollar américain, deuxième devise la plus échangée, est coté à 230 DZD à la vente contre 226 DZD à l’achat, soit 23 000 dinars pour 100 USD vendus. À titre de comparaison, le taux officiel du dollar est de 130,26 DZD, ce qui donne 13 026 dinars pour 100 dollars. L’écart reste important, bien que légèrement inférieur à celui constaté sur l’euro.
La livre sterling suit une tendance similaire avec un taux parallèle de 301 DZD à la vente et, 297 DZD à l’achat, valorisant 100 GBP à 30 100 DZD contre 17 732 DZD au taux officiel de 177,32. De même, le franc suisse affiche, 275 DZD sur le marché parallèle contre un taux officiel de 160,72 DZD.
Le dollar canadien, plus modérément échangé, s’évalue à 164 DZD à la vente et 160 DZD à l’achat, contre 95,76 DZD sur le marché interbancaire. Ce qui donne un écart de près de 70 % pour cette devise également. Le dinar tunisien s’échange à 77 DZD sur le marché parallèle contre 44,43 DZD officiellement, alors que le dirham des Émirats s’affiche à 61,5 DZD contre un taux officiel de 35,47 DZD.
Taux de change informel vs marché officiel : deux lectures du dinar
Les disparités entre les marchés officiel et informel illustrent l’évolution à deux vitesses de la valeur du dinar. Sur le plan nominal, la devise nationale reste sous-évaluée sur le marché parallèle par rapport au cours officiel. Le taux de change parallèle ne reflète pas seulement des facteurs économiques, mais aussi des dynamiques liées à la demande de devises pour des besoins non couverts par le système bancaire : importations informelles, tourisme à l’étranger ou transferts non déclarés.
Dans ce contexte, le prix de 100 euros en DZD au square devient un indicateur pratique du pouvoir d’achat extérieur réel des particuliers et des petites entreprises. En parallèle, les écarts croissants entre les deux marchés peuvent également refléter l’insuffisance des flux officiels de devises.
Analyse technique des écarts de change et impact sur les devises
D’un point de vue macroéconomique, les taux du marché parallèle sont influencés par de multiples facteurs, l’offre disponible en devises sur le marché informel, les restrictions sur les retraits en devises, ou encore les flux entrants de devises provenant de la diaspora algérienne. Les taux observés montrent une surcote moyenne de 70 % à 90 % selon les monnaies par rapport aux cotations officielles.
À titre illustratif, le yuan chinois s’échange à 31,5 DZD sur le marché informel contre 18,15 DZD officiellement. Pour le riyal saoudien, le différentiel est de plus de 72 % (60 DZD au square contre 34,72 DZD sur le marché réglementé). Des écarts similaires sont constatés sur le dirham des Émirats et le dinar tunisien.
Ces écarts, bien qu’ils varient quotidiennement, indiquent une réalité persistante, l’existence d’un marché informel qui s’ajuste en fonction des flux réels, de la demande et des disponibilités en cash. Cela permet aussi une certaine régulation parallèle du dinar, dans un environnement où l’accès à la devise via le circuit bancaire reste limité pour les particuliers.

Perspectives de stabilisation et indicateurs à surveiller
Parmi les leviers pouvant influencer le prix de 100 euros en DZD au square dans les mois à venir, plusieurs facteurs peuvent être suivis : le niveau des réserves de change, les décisions de politique monétaire, les importations officielles et le comportement des transferts en devises de la diaspora. À cela s’ajoute l’évolution des parités monétaires internationales et leur répercussion locale.
Une stabilisation du taux de change sur le marché parallèle nécessiterait, entre autres, un rééquilibrage structurel de l’offre et de la demande en devises à travers les circuits officiels, ainsi qu’une gestion plus souple des sorties de devises pour les besoins de consommation ou de services extérieurs.
Les opérateurs suivent avec attention les mises à jour des taux bancaires publiés par la Banque d’Algérie, mais ce sont bien les cotations du square Port-Saïd qui servent d’indicateur immédiat pour les transactions au comptant.
Au cœur d’Alger, sous les arcades du square Port-Saïd, les chiffres changent, mais le réflexe demeure, c’est là que se fixe le prix réel du billet vert, de l’euro ou du dinar tunisien, loin des tableaux lumineux des banques.