Le taux de conversion de 100 euros en dinars sur le marché informel à Paris est fixé à 25 900 DZD ce 17 mai. Ce niveau, stable depuis le 15 mai, s’inscrit dans une dynamique influencée par les flux de transfert informels et la baisse conjointe de l’offre et de la demande.
Le marché informel du change à Paris, principalement alimenté par les échanges de la diaspora algérienne, continue d’évoluer en parallèle de celui observé en Algérie. Ce circuit, bien que non officiel, reste l’un des principaux canaux de transfert de devises entre la France et l’Algérie, notamment sous forme de liquidités. Les transactions se font souvent de main en main, en dehors des structures bancaires, avec des taux généralement plus avantageux que ceux pratiqués dans les réseaux formels.
Depuis le 15 mai, une stabilisation du taux de change a été observée dans les principales zones de transaction de la capitale française. Ce 17 mai, le prix de 100 euros en dinars algériens reste aligné à 25 900 DZD, soit un taux unitaire de 259 dinars pour 1 euro, en cohérence avec le repli du taux sur le marché parallèle à Alger.
Évolution du taux de 100 euros en dinars sur le marché informel à Paris
Le taux de change de 100 euros en dinars sur le circuit informel parisien reflète une dynamique ajustée à la situation de change en Algérie. Le maintien du seuil des 259 dinars pour 1 euro, constaté depuis la baisse intervenue le 15 mai, illustre un équilibre temporaire entre l’offre et la demande.
Contrairement au marché officiel où le taux du jour s’établit à 148,42 DZD pour 1 euro selon la Banque d’Algérie, l’écart sur le marché informel atteint plus de 74 %. Ce différentiel structurel reste stable, mais l’évolution de la demande dans les deux pays influence directement les volumes échangés.
L’alignement de la tendance entre Paris et Alger résulte en partie d’un recul conjoint des flux d’achat de devises et d’une limitation de la liquidité disponible chez les courtiers informels. À noter que les transactions se concentrent essentiellement sur les grosses coupures, notamment les billets de 100, 200 ou 500 euros.

Transferts informels de devises de la France vers l’Algérie
Une part importante des devises transférées vers l’Algérie provient de la diaspora algérienne résidant en France, estimée à plusieurs millions de personnes. En dehors des circuits bancaires et des services de transfert classiques comme Western Union, une fraction notable de ces flux transite via des réseaux non déclarés.
Les remises en espèces, souvent réalisées à l’occasion de déplacements, de fêtes religieuses ou de transferts familiaux, représentent plusieurs centaines de millions d’euros par an. Selon une étude récente sur les flux informels de devises en Méditerranée, plus de 1 milliard d’euros transite chaque année de manière informelle de la France vers l’Algérie, sans passer par le système bancaire local.
Les facteurs influents incluent la réglementation stricte sur les transferts de fonds, le taux officiel peu incitatif et les frais bancaires jugés élevés. Ces éléments favorisent l’usage du change parallèle, d’autant plus que le différentiel de taux peut représenter une plus-value importante pour les familles bénéficiaires en Algérie.
Analyse technique des facteurs de variation du taux de change informel
La stabilité actuelle du taux de 259 DZD pour 1 euro à Paris s’explique par une contraction de l’offre liée à la baisse du nombre de voyageurs entre les deux rives et à un recul des envois de fonds en espèces. En parallèle, la demande de dinars à Paris reste modérée, notamment hors saison estivale, période durant laquelle les besoins en cash pour les départs augmentent sensiblement.
D’autres variables macroéconomiques jouent également un rôle, notamment :
- Les écarts entre taux d’inflation en zone euro et en Algérie ;
- L’évolution de la parité euro/dollar, influençant la stratégie de change des détenteurs de devises ;
- Les mesures de contrôle de change mises en œuvre en Algérie et leur impact sur les flux retour (dinars vers euros).
Enfin, les cotations pratiquées à Paris s’ajustent souvent avec un léger différé aux variations enregistrées dans les principales places informelles algériennes comme le square Port-Saïd à Alger, ce qui permet d’anticiper, ou au contraire de répercuter, certaines tendances observées sur le terrain.
Pour l’heure, aucune variation significative n’a été signalée sur le marché informel parisien, confirmant la stabilité du taux de conversion de 100 euros en dinars algérien à 25 900 DZD. Une situation qui pourrait évoluer avec le retour progressif des flux estivaux.