Selon Eurostat, seulement 48 454 Algériens ont reçu un premier titre de séjour en Europe en 2024, soit une baisse significative par rapport aux années précédentes. Majoritairement pour motifs familiaux, éducatifs ou autres, cette diminution s’inscrit dans une tendance européenne plus large, mais qui touche particulièrement les ressortissants algériens.
Eurostat vient de publier ses chiffres relatifs aux titres de séjour délivrés aux ressortissants de pays tiers dans l’UE pour l’année 2024. Alors que l’ensemble de l’Union compte 3,5 millions de premières cartes de séjour attribuées cette année-là, soit un recul de 8,3 % par rapport à 2023, les bénéficiaires algériens enregistrent également une baisse nette. Avec 48 454 premières autorisations délivrées à des Algériens, ils se positionnent à la 22ᵉ place, devancés par des nationalités comme l’Égypte, la Tunisie ou la Chine.
L’Algérie dans le classement du titre de séjour en Europe
Dans le détail, le motif familial reste le plus fréquent chez les Algériens, 22 331 titres délivrés pour raisons familiales. Les motifs éducatifs représentent 14 099 cartes, et les autres motifs (travail, protection etc.) environ 6 125 permis. Bien que ces nombres soient importants, ils montrent une baisse sensible, en rapport avec un recul global dans l’Union européenne dans plusieurs motifs, familial (-6,5 %), travail/emploi (-12,2 %) et protection internationale (-10 %). Seul le motif éducation a enregistré une légère hausse de 0,8 %.
Avec 48 454 premières cartes de séjour délivrées, les Algériens tombent à la 22ᵉ position chez les ressortissants de pays tiers dans l’UE. Cela signifie qu’il y a des nationalités qui, avec des populations comparables ou moindres, obtiennent plus de titres. Ce recul n’est pas seulement quantitatif, il pointe vers des barrières spécifiques, quotas, politiques migratoires, difficultés administratives, qui continuent de peser pour les Algériens.
Les causes possibles de cette baisse
1 – Politiques migratoires plus strictes
Plusieurs pays de l’UE durcissent l’octroi de titres de séjour, particulièrement dans les circuits de travail et de protection internationale.
2 – Délais de traitement plus longs / quotas
Certains États membres manquent de capacité administrative, et pour certains motifs (familiaux ou emploi), les quotas ou critères (revenus, logement, lien familial) sont de plus en plus exigeants.
3 – Effet des mobilités alternatives
Une partie des migrants algériens pourrait chercher d’autres destinations hors UE ou opter pour des visas temporaires, ce qui se traduit par une baisse dans les chiffres des titres permanents ou de long séjour.
4 – Barrières administratives / preuves exigées
Dossiers incomplets, exigence de documents spécifiques, ou refus lié à non-répondre aux critères financiers ou de logement.
Que faire pour les candidats algériens ?
Pour maximiser leurs chances d’obtenir un titre de séjour en Europe, les candidats algériens doivent avant tout connaître les critères propres à chaque pays de destination. Les exigences diffèrent selon qu’il s’agisse de la France, de la Belgique, de l’Allemagne ou d’autres États membres, avec des seuils financiers, des conditions de logement et des justificatifs variables.
Une préparation minutieuse du dossier est essentielle, preuves de lien familial, attestations de ressources ou documents académiques doivent être réunis et vérifiés à l’avance afin d’éviter tout retard ou refus. Pour contourner les restrictions croissantes sur le travail, certains candidats optent pour des voies plus accessibles comme les études ou le regroupement familial.
Enfin, suivre de près les évolutions des politiques migratoires européennes est crucial, car les règles changent fréquemment et des réformes sont régulièrement introduites, impactant directement les demandeurs algériens.
Cette baisse des titres de séjour délivrés aux Algériens dans l’UE en 2024 est un signal d’alarme. Elle révèle non seulement des tendances européennes plus strictes, mais aussi les défis persistants auxquels les Algériens sont confrontés, qu’il s’agisse des procédures, des barrières administratives ou des choix de destination. Pour inverser la courbe, il faudra non seulement des démarches individuelles bien préparées, mais aussi un dialogue institutionnel renforcé entre Algérie et pays européens.