“Un tsunami va frapper la Méditerranée le 10 juillet”. À première vue, ça sonne comme une alerte dramatique… mais qu’en est-il réellement ? D’où vient cette annonce, que disent les scientifiques, et que faut-il en retenir concrètement ?
Un tsunami, c’est une vague de très grande ampleur provoquée par un phénomène brutal sous la mer. Contrairement aux vagues normales créées par le vent, les tsunamis naissent d’un déplacement massif d’eau, généralement à cause de :
- Un tremblement de terre sous-marin (le plus fréquent),
- Une éruption volcanique,
- Un glissement de terrain sous-marin,
- Ou plus rarement, la chute d’un astéroïde dans l’océan.
Imaginons une secousse sismique sous le fond marin. Le sol se soulève ou s’affaisse soudainement, ce qui déplace brutalement une énorme quantité d’eau. Cela crée une onde qui se propage à toute vitesse dans l’océan (jusqu’à 800 km/h en pleine mer, comme un avion de ligne).
En pleine mer, ces vagues peuvent passer inaperçues car elles ne font que quelques dizaines de centimètres de haut, mais elles sont très longues (jusqu’à plusieurs centaines de kilomètres).
Quand elles arrivent près des côtes, les fonds marins deviennent moins profonds, ce qui ralentit la vague mais augmente sa hauteur : elle peut alors atteindre plusieurs mètres, voire plus de 20 mètres dans les cas extrêmes, et frapper les côtes avec une force dévastatrice.
Un tsunami va frapper la Méditerranée selon l’UNESCO
Plusieurs médias rapportent qu’un séisme potentiel, lié à la faille d’Averroes, pourrait générer un tsunami sur certaines côtes méditerranéennes. Cette faille, située dans la mer d’Alborán est surveillée de près : elle pourrait, selon des modèles géologiques, déclencher une vague de 1 à 6 m de hauteur. D’autres études mentionnent aussi la Hellenic Arc près de la Crète, plus propice à des secousses capables de provoquer un tsunami majeur . Dans un scénario extrême, les vagues issues d’un séisme au large de Malaga mettraient seulement 21 à 35 minutes pour atteindre les côtes espagnoles
Un rapport publié par l’IOC‑UNESCO en juin dernier, indique que la probabilité d’un tsunami dépassant 1 m en Méditerranée dans les 30 à 50 prochaines années est quasiment de 100 % , cela reflète un risque avéré, inscrit dans le temps, plutôt qu’une menace immédiate pour le 10 juillet.
Des recherches menées par l’INGV montrent que la hausse du niveau marin (≈ 4 mm/an actuellement) et les mouvements verticaux du littoral (subsidence) pourraient augmenter le risque de tsunamis inondant jusqu’à 1–2 m de hauteur sur les côtes — et faire grimper la probabilité d’un tel scénario de 10 à 30 % d’ici les 50 prochaines années. En clair, le réchauffement climatique amplifie la menace.
Aucune alerte officielle ni prévision scientifique crédible évoquant un tsunami ces jours-ci. Les alertes concernent des régions et des probabilités à moyen ou long terme, mais en aucun cas sur une date précise.
Les vrais risques liés aux séismes récents
En mai-juin 2025, des tremblements de terre ont secoué le sud de la Grèce : magnitude ~6,3–6,1 près de Rhodes, Crète ou Kasos, entrainant des alertes tsunami temporaires mais sans impact significatif. Ces événements montrent que les autorités locales surveillent activement les séismes, mais pas de tsunami attendu. On distingue deux grandes zones à risque en Méditerranée :
- Région de l’Alborán (Espagne sud, Algérie, Maroc) : faille d’Averroes, vagues possibles de 1 à 6 m, propagation rapide (21–35 min).
- Arc hellénique (Crète, Grèce, Turquie) : tremblements de forte amplitude, historiques avec mégatsunamis datant de 365 ou 1303 AD .
L’UNESCO/IOC pousse pour que 25 communautés “tsunami ready” soient mises en place dans la région NEAM d’ici à 2026. Des villes comme Chipiona (Espagne), Cannes, Samos, Alexandrie sont déjà actives dans ce dispositif. Des Smart cables (capteurs sous-marins à pression) sont en cours de déploiement en Méditerranée, notamment dans l’Ionien, pour améliorer le système d’alerte précoces .En France, le CENALT (Centre d’alerte tsunami) opère depuis 2012 avec des plans rouges réactifs dans les 15 minutes suivant une secousse.