Un vol Paris – Alger opéré par ASL Airlines s’est transformé en cauchemar pour des dizaines de passagers, confrontés à deux annulations consécutives et une attente interminable entre les aéroports d’Orly et de Roissy. Témoignages, retards, manque de communication, retour sur une mésaventure qui soulève des questions sur la gestion des vols en période estivale.
Alors que les vacances d’été battent leur plein, nombreux sont les voyageurs à vouloir rejoindre l’Algérie depuis la France, notamment via le très fréquenté vol Paris – Alger. Mais pour les passagers d’ASL Airlines du dimanche 13 juillet, ce simple aller-retour a viré à l’absurde. Entre deux vols annulés en moins de 24 heures, des trajets forcés entre aéroports, une nuit passée dans l’incertitude, et un manque total de communication, leur expérience cristallise les dysfonctionnements auxquels sont régulièrement confrontés les usagers sur cette ligne pourtant stratégique. Voici les faits.
Un week-end noir pour les passagers d’ASL Airlines entre Paris et Alger
Le week-end du 13 juillet devait marquer le début des vacances pour de nombreux voyageurs algériens. Mais pour les passagers du vol Paris Orly – Alger opéré par la compagnie ASL Airlines, ce dimanche s’est transformé en une interminable attente ponctuée d’annulations et de retards à répétition. Parti pour être un simple trajet entre la France et l’Algérie, le voyage s’est mué en un véritable cauchemar logistique.
La mésaventure commence dimanche 13 juillet, à l’aéroport d’Orly, où le vol programmé à 15h est annulé sans aucune explication. Aucune alerte préalable, aucune information affichée. Les passagers, médusés, se voient redirigés vers l’aéroport de Roissy Charles de Gaulle, distant de plus de 40 kilomètres. Une navette est rapidement affrétée, dans une tentative de reprise en main de la situation. Mais cela n’était que le début des ennuis.

Deux vols annulés, zéro explication : la grogne monte
Arrivés à Roissy, les passagers retrouvent un semblant d’espoir avec un vol annoncé pour 23h45. Les bagages sont enregistrés, les cartes d’embarquement imprimées, certains pensent enfin pouvoir décoller. Mais l’annonce tombe, brutale : le deuxième vol est également annulé. Cette fois encore, aucune justification officielle. Pas de message de la compagnie, pas de responsable visible. Juste quelques agents au sol, eux-mêmes désarmés. « Les agents d’ASL n’en savent pas plus que nous », déplore une passagère interrogée par le site Diasporas. « Ils nous livrent les infos au compte-gouttes, à la dernière minute. »
Face à l’exaspération croissante, quelques gestes sont faits, distribution de sandwichs, bouteilles d’eau, et vers 4h du matin, transfert vers un hôtel pour passer la nuit. Mais ce répit est de courte durée. À l’aube, les voyageurs sont priés de revenir à l’aéroport, cette fois, sans navette. Certains déboursent plus de 20 euros en taxi pour regagner Roissy. Fatigue, frustration, et sentiment d’abandon dominent.
Retard sur le nouveau vol Paris – Alger, des heures d’attente
Lundi matin, les passagers sont à nouveau rassemblés dans les halls d’attente. Un nouveau vol est annoncé pour midi. Mais au fil des minutes, il est lui aussi retardé. « Il est maintenant prévu à 14h », souffle une autre passagère. « Mais on attend encore, et toujours aucune certitude… C’est tout simplement inadmissible. »
Ce témoignage reflète le désarroi d’une communauté de voyageurs trop souvent confrontée à ce type de mésaventures, en particulier en période estivale, lorsque la demande entre l’Algérie et la France atteint des sommets.
Une image écornée pour ASL Airlines
Cette affaire relance la question de la fiabilité des compagnies opérant sur les lignes franco-algériennes. Bien que les passagers soient habitués aux retards en période de forte affluence, la gestion du vol Paris – Alger par ASL Airlines laisse ici un goût amer.
Aucune communication claire, deux annulations consécutives, une prise en charge partielle des passagers et une désorganisation visible, l’épisode pourrait avoir des conséquences pour l’image de la compagnie. D’autant plus que les voyageurs concernés n’excluent pas de déposer plainte ou de réclamer des compensations auprès de la compagnie, conformément au Règlement européen 261/2004, qui protège les passagers en cas de vol annulé ou retardé de plus de 3 heures.
Cet incident n’est pas isolé. Les lignes reliant la France à l’Algérie sont régulièrement pointées du doigt pour leur gestion défaillante. Manque de communication, retards chroniques, annulations de dernière minute, prix fluctuants… Pour les membres de la diaspora, ces trajets essentiels deviennent de plus en plus imprévisibles.
Alors que des compagnies comme Air Algérie ou Transavia sont également dans le viseur des passagers, ce nouvel incident pourrait renforcer l’appel à une meilleure régulation du secteur. À l’heure où la demande explose et où les alternatives se multiplient, les compagnies qui négligent la qualité de service prennent un risque : celui de perdre définitivement la confiance de leur clientèle.